L’Assemblée nationale et le Sénat appelés à cesser de procrastiner sur la désignation du porte-parole de l’opposition

La classe politique est restée cloîtrée dans une impasse politique sur la question de la désignation du porte-parole de l’opposition. D’aucuns s’inquiètent de l’indifférence absolue des présidents des deux chambres du parlement, à savoir le Sénat et l’Assemblée nationale.

Les inquiétudes remontent à la mise en place des institutions actuelles, sans que les deux chambres n’harmonisent les vues pour mettre un terme à l’attentisme dans la désignation du porte-parole de l’opposition, sujet qui, au demeurant, est loin de figurer à l’ordre de leur plénière.

Des langues se sont déliées au niveau de l’opposition. Certains parmi les opposants ont accusé les présidents de deux chambres de vouloir tarder le processus comme ce fut le cas durant les deux législatures précédentes.

Interrogé sur ce sujet, le député du mouvement pour la libération du Congo (MLC) Jacques N’djoli, a invité, à l’instar de ses pairs, Jeanine Mabunda, président de l’Assemblée Nationale et Alexis Ntambwe Mwamba, président du Sénat, à vite convoquer les parlementaires de l’opposition pour enclencher cette démarche.

Pour lui, cette élection ne doit pas prendre en compte le poids politique. Sa précision a fait suite à la polémique qui s’observe présentement au niveau de l’opposition.

Blocage par les présidiums

Tout paraît être bloqué au niveau des présidents des deux chambres du parlement qui tergiversent à convoquer l’ensemble des députés et sénateurs pour procéder à la nomination du porte-parole de l’opposition.

Les deux chambres du parlement continuent de tergiverser, faisant preuve d’un manque d’empressement mal digéré par de nombreux parlementaires, particulièrement ceux de l’opposition.

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D’après la loi, l’opposition est structurée, avec à sa tête, un délégué la représentant tant au niveau provincial que national. « Le porte-parole de l’opposition politique a rang de ministre d’État au niveau national et de ministre provincial au niveau provincial. Il jouit des avantages et immunités y afférents », ajoute la loi précitée.

Déroutante réalité

Si sur papier les choses sont claires, la réalité est cependant toute autre. Le porte-parole de l’opposition se fait toujours désirer. Plus d’une fois, la plénière censée débattre de cette question a été repoussée. Le régime précédent a bien joué le jeu, en surfant sur la stratégie de l’usure.

A la fin, la fameuse plénière n’a jamais eu lieu et l’article 21 de la loi portant statut de l’opposition est resté lettre morte. Tous ceux qui avaient cru que l’alternance intervenue au sommet de l’Etat, avec l’avènement de Félix Tshisekedi, allait décanter la situation, devraient vite déchanter au regard des tergiversations qui sous-tendent ce dossier.

La procédure de désignation du porte-parole de l’opposition, censée être enclenchée par les présidents des deux chambres du parlement déjà saisis de la question, se trouve encore au point zéro. « Malheureusement, ni Jeanine Mabunda ni Alexis Thambwe, personne ne semble être pressé pour convoquer l’ensemble des députés et sénateurs quant à ce », a déploré un député de l’opposition.

Dans une déclaration faite le week-end dernier à Kinshasa, la conférence des présidents de la plateforme Alternance pour la République estime que Moïse Katumbi est « candidat naturel » à ce poste.

Les signataires expliquent ce choix par le fait qu’en tant que président de la plateforme ‘Ensemble pour le Changement’ ayant en son sein trois groupes parlementaires, à savoir : AMK et alliés, G7 et MS, il n’est que normal et logique que ce dernier soit le candidat naturel à ce poste.

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L’opposition aligne du lourd

Christian Mwando, député national de l’opposition élu de Kalemie dans la province du Tanganyika. Il est Secrétaire général adjoint d’Ensemble pour le changement. Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa, Député national élu de Goma au Nord-Kivu et cadre de la Dynamique pour la vérité des urnes. Il est 2ème vice-président du groupe parlementaire MLC-ADN. Professeur Mwayila Tshiyembe, Directeur de l’Institut panafricain de géopolitique de Nancy en France.

Pendant ce temps, quelques personnalités de l’opposition, précisément de Lamuka, ont déjà fait acte de candidature. Moïse Katumbi, qui a réussi à aligner le plus grand nombre d’élus de l’opposition dans les deux chambres du parlement, était parti pour être le grand favori à ce poste.

Il est talonné de près par Jean-Pierre Bemba dont l’état-major politique ne jure que par cette fonction. Ce qui n’est pas le cas pour Martin Fayulu qui, en acceptant ce poste, risque de réduire son influence en entrant en contradiction avec son combat pour la vérité des urnes.

Raymond Befonda