C’est de la ville de Bukavu, au Sud-Kivu que semble venir l’estocade à la gratuité de l’enseignement de base. Alors qu’on annonçait une sorte de résistance dans les écoles conventionnées catholiques et protestantes de Kinshasa, le « coup franc » est porté par les enseignants des écoles conventionnées catholiques et protestantes de Bukavu (Sud-Kivu), qui sont en grève depuis mercredi 25 septembre et exigent 900 $ de salaire mensuel pour un licencié.
Ecoles sans enseignants
Ces derniers se disent désintéressés parce que le gouvernement n’a pas majoré le salaire du mois de septembre afin de matérialiser la gratuité de l’enseignement de base. Conséquence : les élèves se sont présentés dans leurs écoles, mais ils n’y ont pas trouvé d’enseignants.
« Toutes les écoles des réseaux catholique et protestant, sont restées désertes. Il n’y avait personne, même pas les chefs d’établissement. Les enseignants se sont donné rendez-vous dans une école de la ville pour décider ensemble du maintien ou non du mouvement de grève », renseigne notre reporter sur place à Bukavu.
Débrayage total
Leur décision de débrayer ce mercredi a été provoquée par le statu quo observé dans le salaire du mois en cours. « Nous avons comme l’impression que cette gratuité-là n’est pas bien définie au niveau de la hiérarchie politique. Certains enseignants sont déjà payés. Il n’y a rien qui a été donné en plus ; alors que l’Etat disait qu’il y aurait une paie additionnelle, majorée. », a déclaré Vital Balola, préfet de l’Institut Kasali à nos confrères de radio Okapi, visiblement aussi choqué que les enseignants.
Les parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer, les élèves sont aux abois : « J’ai besoin d’étudier d’abord. Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé de ne pas nous enseigner aujourd’hui ! », a déclaré l’un d’eux.
900$ ou rien…
Les syndicats des enseignants catholiques et protestants du Sud-Kivu ont mis le turbo et sont passés à la vitesse supérieure dans leurs revendications. Réunis à l’Ecole Primaire Matendo à Bukavu, les enseignants des écoles conventionnées catholiques exigent un salaire de 900$ pour un licencié et 300$ pour le moins gradé. Ces enseignants entendent maintenir leur mouvement de grève et se proposent de rester à la maison en attendant que le gouvernement prenne en considération leurs desideratas.
“Diplôme égal, salaire égal, pas de discrimination des zones salariales, d’accord avec la gratuité, mais pas question de mise en application des accords de Bibwa (900$ au licencié et 300$ pour le huissier et dernier gradé)“, réclament ils.