Gouvernement: les recalés de l’équipe Ilukamba

La publication du gouvernement Ilukamba fait la Une de l’actualité à Kinshasa et sur les réseaux sociaux. Un photomontage circule justement sur les réseaux sociaux avec comme légende : ” Dommage, ils vont nous manquer”.

On y voit des figures qui ont accompagné Joseph Kabila durant ses deux mandats. Le plus ancien est sans doute Henri Mova. Son dernier portefeuille a été le ministère de l’Intérieur dans le dernier gouvernement de Joseph Kabila. Mova a été ministre dans le tout-premier cabinet de Laurent-Désiré Kabila, le tombeur de Mobutu. Il était ministre des Transports, déjà en 1997 dans l’équipe AFDL. Il s’en est suivi une longue carrière politique et diplomatique en Russie et en Belgique notamment. 

Un autre départ important, celui de Lambert Mende. L’homme a été l’un des grands piliers du régime. Le controversé ministre des Médias  était aux affaires pendant plus de 10 ans. Surnommé le ” perroquet national” par ses détracteurs, Mende était considéré comme celui qui jouait au fou du roi. Doté du don de brillant d’orateur que lui  reconnaissent mêmes ses farouches adversaires, Lambert Mende est celui qui se présentait pour annoncer des mesures impopulaires et parfois anti-démocratiques. Il a échoué dans sa tentative de se faire élire gouverneur du Sankuru, sa province d’origine il y a à peine un mois, signe de sa côte d’impopularité, y compris dans son propre terroir.

Autre changement remarquable : celui relatif au ministère des Affaires étrangères. Léonard She Okitundu quitte le gouvernement. L’homme a été propulsé par Laurent-Désiré Kabila qui lui avait accordé le ministère des Droits Humains en 1997, avant d’en faire son chef de diplomatie jusqu’à sa mort en janvier 2016. Il a été adopté par Joseph  Kabila. Considéré comme une colombe au début, Okitundu a fini par faire partie des faucons du régime, selon une certaine opinion.

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Est aussi mis au garage de la République, un autre fidèle de Kabila : Emmanuel Shadari. Le dauphin désigné par Kabila qui n’a pas succédé à son parrain à la tête du pays après la gifle électorale va peut-être profiter de cette mise en jachère pour être à l’abri des radars des Occidentaux. Il fait partie de ceux qui sont sous des mesures de sanctions de la communauté internationale.  

Bahati Lukwebo, le transfuge du FCC paie les frais de son audace pour avoir défié Kabila. Il a présenté sa candidature au sénat, envers et contre tous. Chassé de  sa famille politique, il a toute fois  orchestré des manœuvres pour obtenir des postes  dans le gouvernement qui était en gestation. Il ne trouvera pas de si tôt les portes du ministère de l’économie nationale qu’il a occupé pendant de longues années.

A noter aussi la traversée du désert de Kin-Kiey Mulumba. Il a longtemps espéré, lui qui se dit membre co-fondateur de CACH, la plateforme politique de Félix Tshilombo. Malheureusement pour lui, il n’a pas été retenu.

 Et que dire des zélés qui ont quitté Lamuka, comme Claudel Lubaya ou encore Delly Sesanga, en plaine campagne électorale en 2018, pour faire allégeance à Félix Tshisekedi ? Personne n’a été admis au club 67. Certains doivent déchanter. Ont aussi déchanté, Olivier Kamitatu, Francis Kalombo, des proches de Katumbi qui ont fait les yeux doux à Félix Tshilombo, au nom de “l’opposition républicaine”.

Gabriel Kwambamba