La Cour constitutionnelle paralysée par un Sit-in des femmes de Lamuka

Plusieurs femmes de la plateforme  Lamuka ont répondu présentes au sit-in programmé ce jeudi 13 juin 2019 à Kinshasa. C’est aux alentours de 10 heures que ces femmes se sont retrouvées  à la gare centrale sur le boulevard du 30 juin, lieu choisi comme point de départ pour chuter au siège de la Cour Constitutionnelle.

Les femmes de Lamuka en colère

En effet, l’on a compté des femmes de tous les âges : jeunes filles, filles, mères, grand-mères et même des vieilles dames qui sont venues de toutes les communes de Kinshasa.

Pour maman Yani, votante dans la circonscription de Mont- Amba présente à la manifestation, la photo de son candidat au cou, cette situation est inadmissible et donne un sentiment de pitié pour l’avenir du pays qui sombre dans l’injustice au vu et su de tout le monde : « Nous femmes de Lamuka, nous n’avons jamais voté pour les candidats du FCC et pourquoi l’on doit nous les imposer ? Nous demandons une réparation, que l’on permette à nos candidats que nous avons élus de rentrer à l’hémicycle ».

 Pour koko Annie, la septantaine révolue, venue de la circonscription de Tshangu et retrouvée au siège de la Cour Constitutionnelle, à la place « Le Royal » dans la commune de la Gombe, il n’y a pas d’amélioration dans le vécu quotidien, et le changement tant attendu n’est pas arrivé, ce qui justifie sa présence à cette manifestation.

Situation inadmissible, acte de dol

Le Professeur Jacques Ndjoli, député national et cadre du MLC, venu lui aussi encourager les mamans de Lamuka, dit que cette situation est tout naturellement inadmissible, et ce cas de dol ne peut pas être toléré, d’où une mobilisation tous azimuts, pour barrer la route à cette mascarade : « cette situation est tout naturellement inadmissible. C’est un acte de dol et en tant que constitutionnaliste, expert en questions électorales, cadre d’un grand parti politique de l’opposition et citoyen congolais, je dis non, il faut mettre fin à cette aventure de mauvais goût. Il y a violation de la constitution et de la loi électorale et c’est inadmissible ».

Jacques Ndjoli: “ces arrêts n’existent pas!”

Quant à la préoccupation sur les arrêts de cette cour qui sont inattaquables, l’honorable Jacques Ndjoli, professeur de droit constitutionnel, a souligné que le droit est une science qui est basée sur certains principes. Pour qu’un arrêt soit inattaquable, il faut qu’il respecte lui-même le droit : « Lorsqu’un arrêt ne respecte pas le droit, c’est un arrêt inexistant. Lorsque l’on vous dit qu’un arrêt doit être motivé et que cela ne l’est pas, c’est une violation de la constitution. Lorsqu’un arrêt est rendu sur dol, sur fraude, sur corruption, sur non- respect de la loi, cet arrêt n’existe pas. Les arrêts de la cour sont rendus au nom du peuple et lorsque le peuple ne s’y reconnait pas, ces arrêts n’existent pas. Je crois que vous avez suivi la dernière sortie du Conseil supérieur de la magistrature, qui a dit que l’arrêt du Conseil d’Etat était inexistant. C’est parce qu’eux-mêmes ont déjà appliqué cela

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A la question de votre rédaction de savoir pourquoi l’opposition recourt à la même cour réputée inféodée, ce dernier a reconnu que cette cour siège dans l’irrégularité : « Nous demandons à la cour de prendre conscience de son incapacité. Cette cour  a été constituée d’une manière irrégulière. Les magistrats qui sont là n’ont jamais été choisis conformément à la constitution et à la loi. Vous savez qu’il n’y a jamais eu de tirage au sort. Cette cour depuis lors, est en train de se compromettre. Nous demandons à cette cour-là de quitter le jeu politique congolais, et si au moins elle peut se ressaisir pour confirmer le mal qui a été fait par la CENI».

A noter que pour la journée de samedi 15 juin 2019 c’est le Mouvement de libération du Congo, MLC, qui reprendra le flambeau pour une marche pacifique et la grande mobilisation est attendue le 30 juin 2019 sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo et ceci coïncide avec le 59è anniversaire de l’indépendance du pays de Lumumba.

Jacques Kalokola