Etienne Tshisekedi a été inhumé ce samedi 1er juin 2019 à la N’sele

C’est ce samedi 1er juin 2019 qu’Etienne Tshisekedi a été inhumé dans la concession familiale de N’sele, à l’Est de Kinshasa. Il a fallu deux ans et  quatre mois pour que celui que les congolais ont surnommé « le Sphinx de Limete » connaisse enfin le repos éternel sur le sol de ses ancêtres.

Le cercueil d’Etienne Tshisekedi exposé au stade des Martyrs de la Pentecôte

Mort à 84 ans, le 1er février 2017 d’une embolie pulmonaire à Bruxelles (Belgique), la dépouille mortelle de « Ya Tshitshi », a été rapatriée à Kinshasa, le 30 mai et conduite à la morgue de l’Hôpital du Cinquantenaire.

Des funérailles officielles et populaires grandioses ont été organisées au stade des Martyrs de la pentecôte de Kinshasa, en présence de plusieurs chefs d’Etats africains qui ont fleuri le cercueil de l’ancien Premier ministre congolais.

Il y a eu Paul Kagame du Rwanda, Joao Lourenço d’Angola, Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, qui avaient fait le déplacement de Kinshasa le 31 mai,  suivis d’Edgar Lungu, le Zambien, puis du Centrafricain Faustin-Archange Touadéra. L’Ougandais Yoweri Museveni était représenté par son vice-président. Alpha Condé, dont la présence est restée annoncée, n’est finalement pas arrivé et c’est le président de son Assemblée nationale qui a déposé la gerbe de fleurs.

Le couple Tshisekedi et le président Denis Sassou Nguesso

Se sont ensuite succédés, des représentants d’une dizaine de pays : Égypte, Sénégal et Zimbabwe entre autres, ainsi qu’un représentant du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Dans un stade plein et admirablement décoré, Les anciens Premiers ministres de la RDC, les membres du gouvernement, les députés nationaux et provinciaux, les sénateurs, les gouverneurs, les cadres et militants de l’UDPS et des milliers de kinois ont pris part à cette cérémonie. Il y avait aussi l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, et la famille du maréchal Mobutu.

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En revanche le grand absent aura été, alors que son entourage avait laissé entendre qu’il pourrait être là, est Joseph Kabila, l’ancien président

Ce samedi, c’est vers 12h20 que la cérémonie a été véritablement lancée, avec la séquence du dépôt de gerbes de fleurs. Mais, avant cela, il y a eu une prise de parole du comité d’organisation qui est revenu brièvement sur le parcours d’Étienne Tshisekedi, pour vanter sa constance, son courage et tous les enseignements qu’il a laissés au peuple congolais. Raisons pour lesquelles, a-t-il expliqué, le comité d’organisation plaide pour qu’Étienne Tshisekedi soit élevé au rang de héros national.

On remarquera cependant que l’hommage le plus vibrant de la journée est venu de l’actuel président par intérim de l’UDPS, Jean-Marc Kabund. « À l’instar d’un Gandhi, d’un Nelson Mandela, d’un Martin Luther King, le combat d’Étienne Tshisekedi était pour la dignité, la liberté et l’épanouissement de l’homme congolais », a-t-il déclaré.

La médaille de Grand Cordon de l’Ordre national “Héros nationaux”

Et comme pour couper court aux spéculations qui ont animé le pays quant à, l’élévation d’Etienne Tshisekedi au rang de Héros national, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a signé le 31 mai l’ordonnance portant admission à titre posthume d’Etienne Tshisekedi dans l’ordre national “Héros nationaux” Kabila-Lumumba au grade de Grand Cordon.

« L’illustre disparu est récompensé pour ses mérites remarqués à travers sa longue et pénible lutte politique pour l’instauration de la démocratie et le progrès social, l’établissement d’un véritable état de droit et la protection des droits de l’homme », indique l’ordonnance.

Cette élévation vient « récompenser à titre posthume les martyrs et les services rendus à la Nation congolaise par l’intéressé dont la lutte héroïque a permis au pays de connaître sa première alternance pacifique et démocratique du pouvoir politique depuis son indépendance », argumente l’ordonnance.

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Monseigneur Fridolin Ambongo, qui a conduit la messe de suffrage, a interpellé le chef de l’Etat : « M. Félix Tshisekedi, de la même manière que Moise depuis le mont Nebo a aperçu la terre promise sans y entrer, mais passant le relais à Josué, il vous revient désormais, M. le Président de la République, avec vos collaborateurs, de parachever l’idéal sociopolitique de votre illustre père, pour conduire le peuple congolais dans sa diversité, vers la terre promise, terre de prospérité sans exclusion, terre de respect mutuel et de convivialité, terre de justice et de paix, la paix véritable pour tous les fils et filles du Congo », a recommandé l’archevêque de Kinshasa, au cours de l’homélie faite ce samedi 1er juin au Stade des Martyrs.

Il a également  salué le combat et la constance politique d’Etienne Tshisekedi.

« L’illustre disparu est resté droit dans ses bottes, refusant toute compromission pour ne pas brader son pays, la RDC. Etre juste c’est renoncer à soi pour servir les autres. Rappelons-nous de la devise de celui qui nous rassemble aujourd’hui : le peuple d’abord. La primauté à l’intérêt supérieur du peuple, tout pour le peuple, avec le peuple et pour le peuple. L’homme à qui nous rendons hommage aujourd’hui a su tenir bon », a reconnu Mgr Ambongo.

Il a appelé à l’Unité des Congolais :

« Il convient donc de saluer l’idéal qu’incarnait l’illustre disparu qui a consacré toute sa vie au combat pour un Congo plus beau qu’avant. C’est pourquoi, le meilleur hommage que l’on puisse lui rendre est de nous mettre ensemble, de nous donner la main pour réaliser cet idéal de cohésion autour des valeurs républicaines ».