Chantal Kanyimbo porte sur les fonts baptismaux « Les femmes de Pakadjuma »

Ange Kasongo Adihe est son nom. Cette jeune journaliste est l’auteure de ” Les femmes de Pakadjuma”, l’ouvrage porté sur fonts baptismaux ce mardi 21 mai 2019, à l’Institut Facultaire des sciences de l’information et de la communication de Kinshasa (Ifasic).

Ange Kasongo Adihe, auteure de “Les femmes de Pakadjuma”

Le choix de ce site universitaire pour abriter la cérémonie du bâptème de son bouquin n’est pas anodin. Dans la mesure où, c’est à l’Ifasic que Kasongo a obtenu, en 2012, son diplôme de licence en journalisme politique extérieure, orientation presse écrite.

“J’ai mené une démarche journalistique, à savoir l’enquête. Elle m’a aidé dans la rédaction de ce récit. Plus exactement, à palper du doigt les réalités de ce quartier de Kinshasa [Pakadjuma] où tout est présenté sous un mauvais jour. Pakadjuma est assimilé directement à un bordel. Or, ce qui n’est pas toujours le cas”, nous a-t-elle dit.

Force est cependant de l’avouer, si on parcourt les lignes de ” Les femmes de Pakadjuma “, il est notamment partie question de la prostitution qui y règne. D’ailleurs, quelques actrices de l’Institut national des arts de Kinshasa, ont mis en scène certains extraits de cet ouvrage. Ils décrivent, en des termes clairs, ce phénomène de prostitution qui s’identifie à ce coin de la capitale congolaise. De ce fait, les cris de l’auditoire ont ponctué, à plusieurs reprises, la lecture de certains passages sous la barbe de M. Nkoyi. Celui-ci est le chef adjoint de ce quartier.

Les femmes de Pakadjuma porté sur fonts baptismaux

La rapporteur du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac), Mme Chantal Kanyimbo, a eu l’honneur de baptiser Les femmes de Pakadjuma. Pour cette chevronnée de la presse, elle s’est dit heureuse de pouvoir saluer, la venue de cette œuvre littéraire. Elle fait état des faits réels, dont l’auteure à relater sous une écriture imagée, a dit cette ancienne de l’Ifasic, avant de lui souhaiter bon vent.

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Les anciens Ifasiciens ont fait honneur à Ange Kasongo

Beaucoup sont les personnalités de marque, anciens de l’Ifasic, conviées à cette cérémonie. On peut citer Tito Ndombi, le président du Csac et Marie Ange Mushobekwa, la ministre des droits humains du gouvernement Bruno Tshibala, démissionnaire. La ministre s’était dit contente de se retrouver là où [Ifasic] elle a fait ses premiers pas de journalisme. Pour cela, elle n’a pas hésité de rendre hommage à certains professeurs notamment Henri Kokolo et Mukeni Lapess. Elle a apprécié, à juste valeur, le travail réalisé par l’auteure. Car en lisant Les femmes de Pakadjuma, avait-elle dit, elle n’a plus d’idées préconçues pour ce quartier. En tant que mère, avait-elle conclu, ma fille ne serait pas défendue de visiter ou fréquenter dorénavant Pakadjuma.

Dans cette lignée, la député Christelle Vuanga a affirmé que les clichés sous lesquels on présente Pakadjuma, ne sont pas toujours vrais. D’après elle, une grande partie de sa famille maternelle habite ce quartier. ” Aller toujours de l’avant “, a encouragé la député à son ancienne amie de l’auditoire.

Pour le président de l’Union nationale de la presse du Congo (Unpc), Kasonga Tshilunde, ” Les jeunes qui apprennent le journalisme comme tout autre intellectuel, doivent écrire. En écrivant, les idées restent dans les bibliothèques personnelles ou de société “.

De son côté, Munkeni Lapess, recteur de l’Ifasic, a trouvé important que les anciens ifasiciens reviennent pour montrer, de temps en temps, l’exemple à la communauté estudiantine qui est en train de perdre les valeurs.

Après Ifasic, Ange Kasongo Adihe a poursuivi ses études à Lille, en France. C’est alors qu’elle effectua un stage à Radio France internationale et à Jeune Afrique où elle a publié Les lettres de Kinshasa. Certains de ses écrits sont repris dans le site internet de la télévision francophone TV 5.

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Les femmes de Pakadjuma est un récit de 106 pages. Il est publié en 2019, aux éditions du Pangolin en Belgique.

 Henri-Pensée M’pereng