Le Conseil Economique et Social annonce des réformes.

La première session du Conseil Economique et Social (CES) a été ouverte par son président, Jean-Pierre Kiwakana Kimayala, lundi 1er avril, dans la salle des congrès du Palais du Peuple, à Kinshasa.

Le discours de Jean-Pierre Kiwakana a été le seul point inscrit à l’ordre du jour de cette session qui s’étendra jusqu’au mois de juillet. Dans son speech, le numéro un de ce conseil consultatif a rappelé à ses convives la préoccupation qui animait tous les membres du C.E.S. sur le processus électoral de  décembre 2018,  laquelle a abouti  dans la sérénité et  la paix. Saisissant cette occasion, le Président Kiwakama a salué ceux qui ont contribué à l’aboutissement de tous ces vœux qui ont  logiquement entrainé une passation pacifique du pouvoir entre l’organisateur  et l’opposition vainqueur de ces scrutins, tout en soulignant que ces élections ont été organisées et financées  sur fonds propres du Trésor public de la République Démocratique du Congo.

Le président du CSAC Tito Ndombi (D), attentif durant la session du CES

Réfléchir sur les grands problèmes du pays

Cependant, cette session se veut un moment d’approfondir les réflexions, études et analyses de manière interactive sur les thématiques qui règlent la vie économique  et sociale de la RDC. En effet, le président du Conseil Economique et Social  a épinglé la vision du chef de l’Etat , Son Excellence Monsieur  Félix Tshisekedi Tshilombo, lors de son investiture, laquelle n’a pas échappé à la vigilance de cette institution consultative qui n’ a pas tardé à mettre en place une feuille de route exécutée pendant cette période d’intercession et dont les résultats ont été transmis auprès de qui  le droit, conformément à la loi organique n°13/027 du 30 octobre 2013, portant organisation et fonctionnement du Conseil Economique et Social.

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Par ailleurs, dix points sont inscrits dans le tableau de bord de cette institution à savoir :

1) L’état général de l’économie nationale, qui du reste, présente des atouts positifs et dont les paramètres permettent à tous de rester  optimistes.

La corruption, le fléau de la RDC…

2) La Lutte contre la Corruption, dont l’ampleur prend des proportions inquiétantes : «  La diversité du phénomène couvre de la petite corruption qui touche le citoyen lambda dans la vie de tous les jours à la grande corruption qui gangrène les institutions de la République,  et c’est  jusqu’au très haut niveau » a-t-il souligné. Cette situation appelle à une réflexion de fond, des études comparatives pour comprendre le système qui est devenu un mode de vie en RDC, tel fut le cas de Singapour qui a éradiqué ce fléau. Ceci demande  une volonté politique afin de soutenir le programme du Chef de l’Etat.

3)L’agriculture, qui reste un moteur de développement selon certains esprits, alors que   cette idée est battue en brèche par de nouveaux modèles de croissance  économique, d’où une transition agricole est de mise.

4) L’éducation, restera très capitale durant cette session qui appelle à des solutions d’envergure nécessitant du courage politique. Le Président du Conseil  Economique et Social n’est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer le fiasco collectif des politiques éducatives pratiquées jusqu’à ce jour qui ont conduit la jeunesse congolaise à perdre le sens de la citoyenneté.

Des questions en suspens

Quelques questions restent en suspens à savoir :

A qui est confiée l’éducation de la jeunesse et pourquoi accepter de voir ce secteur être très versé dans le commerce général ? Pourquoi les jeunes congolais n’apprennent pas l’histoire de leur pays et n’étudient pas les bases des quatre langues officielles à l’école ?

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Quel congolais façonner pour le Congo de demain et quelle valeur accorder à la maitrise des sciences exactes  dans le programme éducatif pour un pays en quête de développement ?

5) La Transformation digitale sur la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication, utile au développement de la RDC tel que recommandé par le « manifeste SMART Africa » du 31 janvier 2014,

6) La Politique de l’Emploi, qui passe par le redressement et la lutte contre la pauvreté,

7) L’Emergence de la classe moyenne, utile pour une répartition équitable des fruits de croissance,

8) la question épineuse des Forets  et du climat, dont la RDC est un acteur important  dans la lutte contre le changement climatique par ses ressources stratégiques. D’où, le Conseil Economique et Social exhorte le gouvernement à adopter une stratégie de plaidoyer et de lobbying visant à développer rapidement son leadership en Afrique et à accéder aux financements verts de manière à mieux protéger et sécuriser le patrimoine forestier de la RDC,

9) la question de la Conservation de la nature qui nécessite la sécurisation des aires protégées, en particulier celles de l’Est du pays, en vue de promouvoir l’écotourisme, créateur d’emplois et de richesses. A cet effet, le CES propose un Forum national sur la conservation de la nature sous le haut-patronage du Chef de l’Etat en vue de nouvelles orientations pour une gestion harmonieuse de cette exceptionnelle biodiversité. Enfin,

Transférer les eaux du fleuve Congo?

10) l’épineux problème du projet de Transfèrement des eaux de l’Oubangui vers le lac  Tchad n’échappera pas à la vigilance de ce conseil consultatif durant cette première session d’Avril. Jean Pierre Kiwakana a rappelé que ce projet est à une phase très avancée de discussions entre plusieurs pays, milieux d’affaires et experts internationaux sans la participation de la RDC. C’est pourquoi, tout en saluant la position du Chef de l’Etat quant à ce, le CES, tout en  rappelant la loi no 15/026 du 31 décembre 2015 sur l’eau telle que votée par les deux chambres du parlement qui stipule que « Tout transfert d’eau douce en dehors du territoire national vers le territoire d’un autre pays est soumis à l’accord du peuple consulté par la voie référendaire, conformément à l’article 24, alinéa 2 de la constitution » recommande ; pour une gestion rationnelle et durable des ressources halieutiques, la création d’un ministère dédié exclusivement aux ressources en eaux avec comme mission de centraliser toutes les informations sur les eaux intérieures et les eaux frontalières, et de développer une grande expertise dans ce domaine sensible et stratégique ; la mise en place d’un observatoire des eaux du bassin du Congo appuyé par des experts multidisciplinaires et encourager les expéditions scientifiques pour le collecte des données de terrain afin d’améliorer la planification et  l’utilisation des ressources halieutiques.

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In fine, le Président du Conseil Economique et Social, Monsieur Jean-Pierre Kiwakana  en appelle de tous ses vœux la mise en application de toutes ces recommandations pour un vrai décollage de la RDC dont le tissu économique et social  reste à désirer.