Les 16 et 17 décembre 2024, à Addis-Abeba, en Éthiopie, Joseph Kabila Kabange, président honoraire de la République Démocratique du Congo (RDC) et autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC), ainsi que Moïse Katumbi Chapwe, ancien gouverneur de province et président du parti politique Ensemble pour la République, se sont retrouvés en terrain neutre sur le continent africain pour amorcer un rapprochement face « aux dérives du pouvoir actuel au Congo », et ont lancé un appel pressant au peuple congolais.
Restaurer d’urgence la paix et l’unité nationale
Face à la “grave crise politique, sécuritaire et socio-économique que traverse la RDC, et aux conséquences désastreuses pour la population“, les deux leaders ont souligné l’urgence de restaurer la paix et l’unité nationale. Ils ont insisté sur l’importance du respect des droits fondamentaux des citoyens, actuellement bafoués, et de la préservation de la démocratie et de l’État de droit, menacés par l’oppression et la dictature.

“La crise actuelle a engendré des réactions inattendues, poussant certains à adopter des mesures radicales pour se faire entendre“, selon Kabila et Katumbi, qui ont exprimé leur solidarité avec les populations “victimes des choix politiques désastreux du pouvoir en place” et ont salué les efforts régionaux et internationaux, notamment les initiatives de Nairobi et de Luanda, visant à ramener la paix en RDC.
Appel aux facilitateurs des processus de Nairobi et de Luanda à rester attentifs aux revendications de parties prenantes
Ils ont encouragé les facilitateurs à rester “attentifs aux revendications des parties prenantes, en particulier celles des populations congolaises aspirant à la paix, à la liberté et à la démocratie“. Ils ont également condamné la prolifération des forces illégales, y compris des mercenaires et des troupes étrangères, et ont exigé leur retrait immédiat du territoire national.

Les deux leaders ont dénoncé” les restrictions des libertés, matérialisées par des arrestations arbitraires de journalistes, d’activistes, d’opposants et d’autres citoyens en raison de leurs opinions ou de leur appartenance ethnique“, et ont exigé leur libération sans condition. Ils ont fermement exprimé leur opposition à toute réforme constitutionnelle visant à consolider une présidence à vie en RDC, rappelant que le pouvoir est un bail démocratique à durée déterminée.
Appel au congolais à résister contre la dictature
Kabila et Katumbi ont appelé tous les Congolais à “résister activement contre la volonté du pouvoir en place de rompre le pacte républicain, qui a permis la réunification et la stabilité du pays ainsi que le rétablissement des institutions démocratiques“. Ils ont lancé un appel à toutes les forces politiques et sociales engagées dans la lutte contre la dictature et pour le bien-être du peuple congolais à unir leurs efforts.
Ils se sont engagés à “œuvrer sans relâche pour une alternative crédible à la situation actuelle de désespoir, de pauvreté, de mauvaise gouvernance et de pillage des ressources nationales“. Ils ont regretté l’inaction de la communauté internationale face aux dérives du régime en place et l’ont invitée à soutenir les efforts du peuple congolais pour se libérer de la dictature.
Enfin, ils ont exprimé leur volonté de poursuivre les contacts entrepris dans les jours à venir, afin de parvenir à une large mobilisation contre la dictature et pour la démocratie en RDC. Lire aussi : Tshisekedi accuse Joseph Kabila de préparer une insurrection en RDC – Infocongo