Vote à l'Assemblée nationale

La décision de proroger l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu a suscité une vive controverse au sein de l’Assemblée nationale congolaise. Alors que le gouvernement justifie cette mesure exceptionnelle par la nécessité de lutter contre les groupes armés, les députés, en particulier ceux issus des régions concernées (Ituri et Nord-Kivu), expriment leur désapprobation face à l’absence de résultats tangibles.

Mis en place en mai 2021 pour faire face à la recrudescence des violences dans l’est du pays, l’état de siège a été renouvelé à plusieurs reprises. Mais cette nouvelle prorogation marque un tournant : pour la première fois, l’Assemblée nationale a exprimé des réserves importantes.

Un bilan mitigé, députés et population de l’Ituri et du Nord-Kivu montent au créneau

Face à un échec patent de l’opération, les députés dénoncent l’absence d’avancées significatives sur le terrain. La violence persiste, les groupes armés continuent d’opérer et la population civile est toujours prise en otage. Cette situation a poussé le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, à demander des comptes au gouvernement. Lors d’un entretien avec le président Félix Tshisekedi, il a souligné que « les gens ne voient plus l’importance de l’état de siège ».

Vers une évaluation approfondie

Face à cette grogne, les autorités ont annoncé la mise en place d’une évaluation approfondie de l’état de siège. Une mission de travail dans les deux provinces est prévue pour la fin du mois de novembre. Les députés, de leur côté, ont décidé de mener leur propre enquête et d’organiser une séance à huis clos avec les gouverneurs militaires et les vice-premiers ministres concernés.

Des députés exigeant l'évaluation de l'état de siège
Des députés exigeant l’évaluation de l’état de siège (archives infocongo.net)

Des voix s’élèvent contre la répression

Parallèlement, des organisations de défense des droits de l’homme continuent de dénoncer les dérives de l’état de siège. Amnesty International et Human Rights Watch ont notamment pointé du doigt des cas d’arrestations arbitraires et de répression des voix dissidentes.

Lire :  Affaire Forages d’eau : Nicolas Kazadi, au cœur d’une tempête judiciaire

Un débat qui s’intensifie

La prorogation de l’état de siège soulève de nombreuses questions : la mesure est-elle toujours adaptée à la situation ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour lutter contre les groupes armés ? Comment protéger les civils ? Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir de l’est de la RDC. Lire aussi : L’Assemblée nationale proroge pour la 82e fois l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu sans des députés de l’Est – Infocongo