Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a annoncé mardi que le gouvernement procéderait au rapatriement collectif des ressortissants congolais en situation irrégulière à Mayotte. Des vols charters ont été mis en place pour désengorger le centre de rétention administrative de l’île. Cette mesure répond à l’augmentation notable des arrivées clandestines de migrants en provenance de la région des Grands Lacs africains, en particulier via des kwassa-kwassa.
Notons que le kwassa kwassa est un type de canot de pêche rapide, originaire des Comores. Ces embarcations, mesurant entre 7 et 10 mètres de long, sont souvent utilisées pour des traversées clandestines entre les îles des Comores et Mayotte.
Malheureusement, ces traversées sont extrêmement dangereuses en raison de la fragilité des kwassa kwassa et des conditions maritimes difficiles. Chaque année, de nombreuses personnes perdent la vie en tentant de rejoindre Mayotte de cette manière.
« Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte, il en a l’instruction, organisera des vols groupés pour pouvoir reconduire les étrangers en situation irrégulière vers la République démocratique du Congo », a déclaré Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale.
“Réguler l’immigration irrégulière et maintenir l’ordre public”
Le gouvernement français défend les expulsions en invoquant la nécessité de réguler l’immigration irrégulière et de maintenir l’ordre public. Toutefois, des ONG critiquent une politique migratoire excessivement sévère qui, selon elles, menace la vie de milliers d’individus.
Depuis le début de l’année 2023, quatre vols groupés ont été réalisés et au moins trois autres sont programmés pour octobre. La collaboration avec la RDC est qualifiée d'”excellente” par les autorités françaises. En parallèle, des accords de sécurité bilatéraux ont été conclus avec les nations avoisinantes dans le but de contenir les mouvements migratoires.
Les expulsions en grand nombre de citoyens congolais de Mayotte, décrétées par le gouvernement français, ont ravivé un débat passionné sur la gestion des migrations dans l’océan Indien. Plus qu’une question de chiffres et de statistiques, c’est une véritable crise humanitaire et politique qui se déroule sur ce territoire français. Lire aussi : Rémi Maréchaux, nouvel ambassadeur de France, prend ses fonctions à Kinshasa – Infocongo