Une crise secoue l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Augustin Kabuya, déchu de ses fonctions de secrétaire général par la Convention démocratique du parti (CDP), a vivement contesté cette décision, la qualifiant de « honteuse » et de « violation flagrante » des statuts du parti.
Lors d’une conférence de presse, Kabuya a pointé du doigt les irrégularités qui auraient entaché la session extraordinaire de la CDP. Selon lui, le quorum n’aurait pas été atteint et la procédure n’aurait pas respecté les dispositions statutaires. Il a notamment mis en avant l’article 30 du statut de l’UDPS, qui définit la composition de la CDP et les conditions de ses réunions.
« C’est une mascarade ! », a-t-il lancé, dénonçant un « mercenariat » politique. Kabuya a également regretté de voir des militants de la dernière heure s’immiscer dans les affaires du parti et remettre en cause l’autorité de ceux qui l’ont fondé.
“Moi je suis l’un des rédacteurs du statut de l’UDPS. L’article 30 de notre statut désigne les composants qui constituent la convention démocratique. Ce n’est pas le mercenariat que vous avez vu. La première composante est composée des députés nationaux et des sénateurs élus sur la liste du parti. Nous avons au moins cent cinquante députés.
“la honte“
Je dois vous montrer, noir sur blanc, comment est-ce que nos frères-là ont fait la honte. Il y a aussi des ministres et des mandataires, qui sont dans la deuxième composante.
Si nous les prenons ensemble, ça peut nous amener à nonante-cinq personnes. Et si nous prenons les députés et sénateurs que nous avons, plus les ministres et les mandataires, ça nous donne deux-cent vingt-huit. Il y a aussi la troisième composante, qui est la présidence du parti, les présidents des comités fédéraux, dans l’ensemble ça fait cinq cent nonante-trois personnes. Prenons seulement la salle de la Sainte-Anne n’a même pas la capacité de cinq cents personnes»
De son côté, la CDP a justifié sa décision par la nécessité de mettre un terme à la « confusion » qui régnait au sein du parti. Les nouveaux dirigeants ont assuré qu’ils œuvreraient pour l’unité et la cohésion de l’UDPS.
Une crise qui divise le parti
Cette crise met en lumière les tensions internes qui traversent l’UDPS. Les partisans de Kabuya dénoncent une manœuvre visant à l’écarter du pouvoir, tandis que ses adversaires l’accusent de vouloir accaparer le parti.
Le président Félix Tshisekedi, qui a succédé à Étienne Tshisekedi à la tête de l’UDPS, s’est pour l’instant gardé de commenter cette affaire. Il a toutefois appelé à l’unité au sein du parti.
Les conséquences de cette crise restent à évaluer. La contestation de Kabuya pourrait entraîner de nouvelles divisions au sein de l’UDPS et fragiliser la majorité présidentielle. Lire aussi : UDPS/Tshisekedi: Augustin Kabuya destitué ! – Infocongo