Attaque du convoi de Tear Fund

Un convoi humanitaire de l’ONG Tear Fund a été attaqué la nuit dernière à Kiviri, dans la périphérie sud de Butembo (Nord-Kivu), par des jeunes se disant patrouilleurs. Trois personnes ont été tuées et cinq véhicules Land Cruiser ainsi que trois motos ont été incendiés.

L’attaque s’est produite vers 22h00 locales alors que le convoi revenait de Kayna, une localité récemment conquise par les rebelles du M23, et se dirigeait vers Butembo par la route de déviation de Lubero-Lukanga-Luotu.

Selon Muhindo Nzohera, chef du quartier Ngingi, ce sont des jeunes alertés par l’avancée du M23 qui ont érigé des barricades et commis ces actes de violence. « Il n’y a pas de paix dans mon quartier. Des jeunes paniqués par la progression des rebelles ont barricadé les routes. Cela s’est passé la nuit et je ne peux pas dire qui est responsable de ces dégâts. Ce matin, mon adjoint s’est rendu sur place pour constater les dégâts. Nous déplorons trois morts sur place et l’incendie de 5 véhicules Land Cruiser et 3 motos à Kiviri », a déclaré Muhindo Nzohera à la presse.

Des victimes non identifiées

L’identité des victimes, dont les corps gisaient toujours sur place jusqu’à 10h00 ce matin, n’a pas été révélée par les autorités locales. Un habitant de Butembo qui s’est rendu sur les lieux a toutefois indiqué à la presse que parmi les victimes figuraient deux chauffeurs de Tear Fund et un militaire, dont les circonstances de la mort restent floues.

Les motivations de cette attaque sont encore inconnues et aucun suspect n’a été arrêté pour le moment. Cependant, il est important de noter que cet incident survient après la diffusion de messages anonymes sur les réseaux sociaux appelant à la violence contre les humanitaires, accusés de soutenir l’insécurité dans les territoires de Lubero et Beni.

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Le maire de Butembo, le commissaire supérieur principal Mowa Baeki Telly, a condamné ces actes et appelé la population au calme. « Ce qui s’est passé à Kiviri est inacceptable. Ôter la vie à ses semblables est inhumain. La population doit savoir qu’il y a des services de sécurité qui travaillent et qu’elle doit leur faire confiance », a-t-il déclaré à la presse locale.

Cet incident met en évidence la volatilité de la situation sécuritaire dans la région et les risques auxquels sont confrontés les acteurs humanitaires qui tentent d’apporter une assistance aux populations civiles touchées par le conflit. Lire aussi : Butembo : Une journée ville morte pour dénoncer les massacres des ADF – Infocongo

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