Christophe Lutundula Ministre des Affaires étrangères RDC

Une question orale avec débat adressée au VPM, ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula a été déposée au bureau de l’Assemblée nationale, à l’initiative du député national Claudel André Lubaya.

Au moment où l’opinion nationale congolaise est de plus en plus inquiète de la présence des troupes toujours plus nombres des armées étrangères qui s’amassent dans la province du Nord-Kivu, sans intervenir pour chasser les terroristes supplétifs de l’armée Rwandais, le député Lubaya se fait le porte-voix de ceux qui veulent avoir des éclaircissements au sujet du mandat et de la durée de la force régionale déployée sur le territoire Congolais par la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC)

Troupes kényanes de l'EAC à Goma
Troupes kényanes de l’EAC à Goma

« Depuis le déploiement de la force régionale sur notre territoire, l’opinion ne cesse de s’interroger notamment sur la nature du mandat ainsi que les visées des troupes dépêchées sur notre sol tel que l’Honorable Président de l’Assemblée nationale a su clairement le relever à l’occasion de son discours d’ouverture de la session ordinaire de mars 2023: «En ce qui concerne les forces de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, il s’observe de manière ostentatoire qu’elles tardent à exercer le mandat offensif en appui aux FARDC, mandat pour lequel elles ont été déployées sur terrain.

Des troupes en villégiature au Congo

Soldats Burundais en RDC
Soldats Burundais en RDC

Elles offrent désormais à notre peuple l’image des troupes en villégiature sur le théâtre des opérations militaires, au lieu de s’engager à faire la guerre. Leur présence sur notre territoire risque de devenir inutilement onéreuse, et son impact devra faire l’objet d’une évaluation froide afin que des conséquences en soient tirées et des mesures correctives idoines qui s’imposent soient prises », lit-on dans le document du député national.

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Pour permettre à la représentation nationale de se faire une idée réelle sur la présence actuelle de la force régionale sur le territoire congolais, Lubaya Claudel André veut des réponses aux préoccupations suivantes :

-Le mandat, la mission, la durée et le mécanisme de financement de la force régionale déployée en RDC ;

-Le contenu du Concept d’Opérations (CONOP), de l’Accord sur le Statut des Forces (SOFA) et des Règles d’Engagement (ROE) adopté par les Chefs d’Etats de la CAE lors du conclave tenu le 20 juin 2022 ;

-Le statut actuel des zones libérées par le M23 ;

-Les progrès réalisés sur terrain ainsi que les contraintes éventuelles rencontrées depuis le déploiement de la Force régionale dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.

Le bureau de l’Assemblée nationale gèle la correspondance de Lubaya

Christophe Mboso, président Assemblée nationale
Christophe Mboso, président Assemblée nationale

L’élu de Kananga note que depuis le dépôt de son initiative, le bureau de l’Assemblée nationale ne l’a pas toujours transmise au membre du gouvernement concerné. À l’en croire, l’intégrité territoriale de la RDC ne cesse de se rétrécir avec l’arrivée de la force de l’EAC et il demande au bureau d’inviter le plus vite possible le ministre à venir s’expliquer.

« Le pays passe aux mains des forces étrangères. Sa souveraineté est amputée. Son intégrité territoriale rétrécie. La situation est tellement préoccupante et urgente que rien n’autorise le Bureau de l’assemblée nationale à tarder pour inviter le VPM, Minaffet à venir éclairer la représentation nationale », a-t-il déclaré.

L’EAC avait décidé en juin dernier de créer une force militaire, en plus de la force de l’ONU (Monusco), avec l’objectif de ramener la paix dans l’Est congolais, en proie aux violences armées depuis près de 30 ans. Le 30 mars devait marquer la fin du retrait « de tous les groupes armés », selon un calendrier adopté mi-février par l’EAC. Par ailleurs, après plusieurs autres annonces non suivies d’effet, un cessez-le-feu aurait dû entrer en vigueur le 7 mars, mais n’a pas été respecté.

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Diversions du M23

Le M23 a annoncé son retrait de certaines localités, mais ces annonces ont été qualifiées de « diversion » par l’armée congolaise.

« Le Rwanda continue d’acheminer des renforts en troupes et en équipements en RDC », a accusé mercredi un porte-parole des forces armées de RDC (FARDC). Le M23, a-t-il, ajouté, a « attaqué mardi la cité de Mweso, en territoire de Masisi, malgré le déploiement de la force régionale ».

Pendant ce temps, le déploiement des éléments des pays membres de l’EAC se poursuit dans la partie Est de la République Démocratique du Congo avec les arrivées récentes des armées de l’Ouganda et du Sud Soudan. Lire aussi: Bukavu : une manifestation contre la force de l’EAC dispersée à coups de gaz lacrymogène par la police