Manifestation des mouvements citoyens du Nord-Kivu

Le processus d’enrôlement des électeurs démarre ce jeudi 16 février 2023 dans certains coins de la province du Nord-Kivu secouée par la guerre du M23 soutenu par le Rwanda.

Pendant ce temps, dans un communiqué de presse signé le 13 février 2023, les activistes des mouvements citoyens du Nord-Kivu et de l’Ituri disent constater dans le processus électoral en cours, une violation grave de la loi électorale et de la loi portant identification et enrôlement des électeurs.

Selon ce communiqué, l’article 52 de la loi électorale dispose en son alinéa 2 que le vote, pour le scrutin direct, se tient les dimanches ou un jour férié. Mais, le mercredi 20 décembre 2023 et le jeudi 11 juillet 2024 dates respectivement retenues pour l’élection du président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers municipaux et communaux ainsi que pour l’élection des conseillers de secteur et de chefferie, ne sont pas des jours fériés.

Des doutes sur la tenue des élections

Activistes de la Lutte pour le changement, LUCHA

Les doutes sur la tenue des élections continuent à planer à cause du contexte sécuritaire et politique, la composition de la CENI et la loi électorale ; le calendrier électoral et la cartographie ; la composition de la Cour constitutionnelle et Le chaos observé dans d’autres aires opérationnelles où s’est passé l’enrôlement.

« La transparence est loin d’être garantie dans ce processus mais à la place, il y a plutôt un chaos prémédité. Dans la gestion du pays tout comme dans l’organisation des élections, le consensus demeure l’élément majeur pour s’assurer du bon atterrissage du processus. », a déclaré un des militants interrogés par infocongo.net

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Sur le plan sécuritaire, chaque jour le pays se dissèque, se disloque et se désintègre dans l’impuissance du gouvernement, dont le rôle régalien est quasi inexistant.

Les rebelles du M23 gagnent du terrain avec puissance dans une province sous état de siège, une mesure mise en place par le président de la République comme solution aux problèmes d’insécurités et des groupes armés dans l’est du pays. Un déplacement massif des populations est observé dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi.

Des politiques égoistes

Les politiques sont engagés dans une campagne électorale prématurée qui semble bien les préoccuper avec leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la patrie dont l’intégrité est sérieusement menacée.

Le climat politique au Congo ne garantit pas non plus un bon atterrissage de ce processus, caractérisé par l’intolérance politique, la discrimination, des messages discriminatoires, la répression des manifestations pacifiques des mouvements citoyens, partis politiques et même des journaliste tabassés et arrêtés pendant l’exercice de leur profession, l’arrestation et la condamnation des opposants politiques pour leurs opinions…

De même, la composition de la CENI contestée et entachée de soupçons de corruption à l’égard des confessions religieuses engagées dans la désignation, l’adoption d’une loi électorale non inclusive qui ne garantit pas la transparence du processus électoral, sa violation flagrante en son article 12 sur l’organisation de la CENI, qui stipule que « les  procès-verbaux de désignation des membres de la CENI et les pièces y afférentes sont transmis par les composantes à l’Assemblée nationale pour entérinement… »

Tricherie planifiée ?

La Dynamique des activistes des mouvements citoyens du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri note que le processus électoral, tel que défini par le calendrier de la CENI, dans toutes les étapes, démontre la volonté manifeste de tricher et d’organiser des élections chaotiques avec une fraude à grande échelle en faveur du camp politique au pouvoir.

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Un tel calendrier conduira aux violences électorales avant, pendant et après les élections car il réunit en lui-même de nombreux germes conflictogènes pour un mix électoral aussi fantaisiste que douteux.

Elle réitère son appel à la mise en place d’une CENI consensuelle, véritablement indépendante, d’une Cour Constitutionnelle non inféodée, conformément à la constitution de la République car dit-on «il vaut mieux prévenir que guérir ».

Dans le cas contraire, la dynamique des activistes des mouvements citoyens du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri précise qu’elle n’hésitera pas de mobiliser au moment opportun le peuple congolais pour demander une transition sans Tshisekedi aux fins d’organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées conformément à la loi. Lire aussi : Goma : les étudiants ont marché contre l’inaction de l’EAC et plaidé pour les étudiants déplacés

Amour Imani Christian