La rumba congolaise a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, ce mardi 14 décembre 2021 par l’Unesco.
Cette décision de l’Unesco est une consécration que les Congolais des deux rives du fleuve attendaient depuis des années. Les deux capitales avaient réuni leurs efforts pour défendre cette candidature commune depuis de longs mois.
C’est donc une nouvelle étape dans l’histoire déjà très riche de cette musique, qui a traversé siècles et frontières tout en se modernisant.
Danse du nombril partie du royaume Kongo, revenue renforcée en Afrique
La Rumba est issue d’une danse du nombril venue d’Afrique centrale et notamment du Royaume Kongo. Avec l’esclavage et la déportation d’Africains à Cuba, la Rumba va éclore puis s’épanouir sur l’île, avant de revenir en Afrique.
La rumba congolaise a un impact qui dépasse le seul cadre musical : elle est au cœur même de la vie congolaise, que ce soit en République démocratique du Congo (RDC, Kinshasa) ou en République du Congo (Brazzaville).
Identité nationale sur les deux rives de fleuve Congo
Au moment des chants religieux, dans les différentes soirées, même lors de la fête nationale… À toutes les occasions, elle résonne dans les deux capitales. Elle est une véritable identité nationale sur les deux rives du fleuve Congo.
« Elle est considérée comme une partie essentielle et représentative de l’identité du peuple congolais et de ses populations de la diaspora. Elle permet également la transmission de valeurs sociales et culturelles de la région, mais aussi la promotion d’une cohésion sociale, intergénérationnelle et solidaire », peut-on lire sur le site de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Déjà en 1960, alors que le Congo belge va accéder à son indépendance, un groupe de musique venu de Kinshasa, African Jazz, compose à Bruxelles un air qui va devenir mythique : « Indépendance Cha Cha », l’hymne de l’indépendance, qui sera ensuite repris par de nombreux pays africains.
Rumba for ever
Plus tard, lorsque le Congo Kinshasa deviendra le Zaïre, la légende de la rumba se forgera autour de grands noms, comme ceux des pionniers du groupe « African Jazz » dans les années 60. Pour porter toujours plus haut le flambeau de cette musique envoutante, des groupes comme Zaiko Langa Langa, Empire Bakuba, le TP Ok Jazz de Franco Luambo Makiadi ou encore Afriza International de Rochereau Tabu Ley, Wenge Musica…feront danser l’Afrique et le monde, à côté des légendes Papa Wemba, Kester Emeneya et Koffi Olomidé.
Aujourd’hui, les artistes de la nouvelle génération comme Fally Ipupa, Ferré Gola, défendent les couleurs de la rumba congolaise qui continuer à faire vibrer les corps et les cœurs…Lire aussi: Démarrage de la campagne pour l’inscription de la Rumba congolaise au patrimoine mondial de l’UNESCO