Sud-Kivu : l’ex-chef rebelle Chance Mihonya condamné à perpétuité

L’ex-chef rebelle Chance Mihonya a été condamné à la réclusion à perpétuité mardi 21 septembre, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Ce jugement a été rendu par la cour militaire de Bukavu (Sud-Kivu) au cours d’une audience publique à Katana, dans le territoire de Kabare. Le condamné doit également payer plus de 300.000 dollars américains des dommages et intérêts aux victimes.

Chance Mihonya est connu de tous à Kabare. D’ailleurs, beaucoup d’habitants l’appellent simplement « Chance ». Cet ex-rebelle est né en 1975 au village de Tshatondo dans les limites du Parc national de Kahuzi Biega (PNKB).

A droite, le chef rebelle Chance Mihonya

« Chance » a déclaré à la cour être marié et père de 17 enfants.

Ancien de l’AFDL et du RCD

Pour rappel, il a fait ses premiers bruits de bottes avec l’AFDL de Laurent Désiré Kabila qu’il intègre en 1996 à 21 ans. Lors de la guerre de 1998, il reste dans l’armée du RCD, le mouvement politico-militaire qui contrôlait alors l’Est du pays.

Dans les rangs de l’AFDL et du RCD, il est désigné tireur d’armes lourdes dans ses unités. En 2003, à la suite de l’Accord de Sun city, le pays est réunifié et la nouvelle armée congolaise est formée après brassage des différentes forces protagonistes.

C’est ainsi que Chance est enrôlé dans les FARDC, avec grade de lieutenant avant d’être nommé capitaine en 2011. Il désertera en 2017 pour se lancer dans l’activisme armé.

Il s’autoproclame colonel et crée un groupe armé Mai-Mai. Difficile d’estimer l’effectif de ses hommes mais Chance contrôle trois collines dans le Parc national de Kahuzi Biega (PNKB), où il mène ses activités criminelles.

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Attaques armées, tortures, viols, enrôlement d’enfants, ce fils du terroir a semé un climat de terreur à Kabare, avant d’être arrêté dans le parc en mai 2020, lors d’une opération conjointe FARDC et les écogardes. Seul bémol : le procès de Chance n’a pas su déterminer qui lui fournissait les armes.

Avec Radiookapi.net