Félix Tshisekedi

C’est peut-être un euphémisme, mais il pleut des cordes ces dernières 48 heures sur le régime de Félix Tshisekedi.

Le Président de la République nous avait habitué jusque-là à esquiver certaines actualités gênantes pour son régime, en s’abritant derrière la formule désormais célèbre de « je n’étais pas au courant ». Mais la direction jugée inquiétante que prend le dossier sur la « congolité » et le pataquès engendré par les confessions religieuses dans la désignation du futur Président de la CENI, vont devoir l’obliger à prendre publiquement position. Et cela d’autant plus que de nombreux observateurs et une bonne frange de l’opinion, le soupçonnent lui ou son entourage politique, de coordonner dans l’ombre tout ce tohu-bohu politique.

Le désordre en cours au sein des confessions religieuses et la tentative de passage en force de six confessions religieuses qui prétendent imposer Denis Kadima à la tête de la CENI, cache désormais très mal une énième manœuvre politicienne pour embrigader la Centrale électorale au profit du camp politique présidentiel.

Les observateurs attendent maintenant de voir comment compte réagir le Chef de l’Etat, dont l’entourage a été accusé ouvertement d’interférence dans le choix des hommes de Dieu.

Jurisprudence Malonda

Le fait est d’autant plus significatif qu’il existe une solide jurisprudence en cette matière. Dans les mêmes circonstances et à peu de choses près, avec les mêmes acteurs, le Président de la République avait rejeté la candidature d’un dénommé Ronsard Malonda à la tête de la CENI, arguant de l’absence de consensus qui avait prévalu dans le processus de sa désignation. Si aujourd’hui Ronsard Malonda s’est transformé en Denis Kadima, les faits et les circonstances n’en demeurent pas moins les mêmes.

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Au sein de la classe politique et de la société civile, la tension est pour le moins palpable, et apparemment, elle ne demande qu’à s’amplifier davantage. « Comme en 2020 avec Ronsard Malonda, nous nous opposerons fermement à tout passage en force de quelques confessions religieuses aux ordres d’officines politiques », a déjà prévenu le mouvement citoyen Lucha.

« Aller à la Cime n’a pas de sens. Le siège de la plateforme c’est la CENCO. La responsabilité est grave. Il faut éviter de revivre le passé », a dit de son côté la CENCO, par la voix de son porte-parole l’abbé N’Shole…Lire aussi: CENI : les confessions religieuses ne se seraient pas mises d’accord sur un candidat commun