Le président Félix Tshisekedi et le Premier Ministre Sama Lukonde

Il a fallu moins de 5 jours pour que des ministres du Gouvernement de l’Union sacrée, autrement dit « des warriors », mettent en exécution l’instruction du Président de la République Félix Tshisekedi, transmise au dernier Conseil des ministres, intimant l’ordre aux ministres sectoriels de prendre des mesures « conservatoires » contre les mandataires publics indexés pour fautes présumées de gestion, par la désormais célèbre Inspection générale des finances (IGF).

En ce début de semaine, les comités de gestion de l’OGEFREM, du FPI, et de l’OCC ont été dégommés pour des raisons diverses, mais qui tous, semblent avoir un point commun : manquements graves à la vision du Chef de l’Etat. Lire aussi: Le DG du FPI Patrice Kitebi suspendu

Pour caser les siens, le pouvoir fait le ménage

En fait, cette vague dévastatrice de limogeages des hauts cadres des entreprises et des Services publics, avait commencé la semaine écoulée avec la révocation des dirigeants de la Banque centrale du Congo (BCC), aussitôt remplacés par de nouveaux dirigeants, tous connus comme très proches du Chef de l’Etat. Lire aussi: RDC : Mme Malangu Kabedi Mbuyi, nommée Gouverneur de la BCC

Officiellement, ces changements à la tête de l’Institut d’émission étaient présentés comme des exigences du Fmi, dans le sens d’une amélioration de la gouvernance de cette institution, mais le casting de ces nouveaux administrateurs, presque tous puisés dans le cercle ethnique et amical du Président de la République, a vite fait de faire tiquer les observateurs. Même le FMI lui-même sensé en être satisfait, exige désormais le limogeage immédiat d’au moins deux des heureux promus, à cause d’un mélange des genres malsain, au regard de leur appartenance flagrante au giron présidentiel.

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ôtes-toi de là…

Pour en revenir aux mandataires publics, il sied de noter que de manière curieuse, la plupart des entreprises et Services publics visés par les enquêtes et rapports de l’IGF, sont celles qui charrient encore des liquidités grâce notamment au sens du management de leurs dirigeants, comme le FPI, l’OGEFREM, le CNSS, l’OCC, ou encore l’OEBK, tous ou presque des canards boiteux avant de redevenir des entreprises florissantes avec le nouveau management. Curieusement, la même IGF, le nouveau bras séculier du régime en place, ne semble piper mot des autres entreprises d’Etat plus importantes, mais dont le défaut mineur est de crouler sous des arriérés de dettes sociales et sous des déficits abyssaux de trésorerie.

Ce qui se passe aujourd’hui n’étonne que moyennement les observateurs. Au lendemain de la publication du Gouvernement Sama Lukonde, et face au mécontentement des pans entiers des sociétaires de l’union sacrée, un des principaux caciques du pouvoir avait promis l’imminence des négociations pour le partage des entreprises et des Services publics à l’intention de ceux qui se sentaient mal servis alors. C’est peut-être ce qui vient de commencer en ce début de semaine.