Salle de plénières Assemblée nationale

Près de deux mois après l’ouverture de la session ordinaire de mars, l’Assemblée nationale donne l’impression de tourner en rond. La session actuelle qui court jusqu’au 15 juin prochain, avait pourtant été présentée comme cruciale pour la législature en cours. En dehors de l’investiture du Gouvernement Sama Lukonde, qui a été bouclée en une seule plénière, une première dans l’histoire du Parlement congolais, aucun sujet d’importance n’a été abordé à ce jour, en dépit des matières prioritaires et urgentes inscrites au calendrier.

Parmi ces matières, l’examen du projet de loi sur la réforme de la CENI, qui végète encore au niveau de la Commission PAJ. Il en va de même de la désignation du futur Président de la CENI et des autres animateurs de cette structure citoyenne, dont plus personne ne semble parler au Bureau de la Chambre basse.

L’ Assemblée nationale fait du sur-place

Même la restructuration des Groupes et des Commissions parlementaires, présentée en son temps par le Président Mboso Nkodia Mpuanga comme imminente, n’a toujours pas été débattue en plénière, alors que le Bureau a fait récemment part d’un accord consensuel entre la nouvelle majorité de l’union sacrée (7 Commissions) et l’opposition FCC (4 Commissions).

Christophe Mboso Nkodia
Christophe Mboso Nkodia, Président de l’Assemblée nationale

La nouvelle majorité qui se targue de compter près de 350 députés dans ses rangs, donne l’impression de se trouver mal dans sa peau, et incapable pour le moment, de se donner des objectifs communs, et cela depuis la sortie du Gouvernement Sama Lukonde, qui a laissé des fissures difficiles à combler.

Aucune matière importante traitée

Conséquence: le Président et son Bureau éprouvent désormais du mal à programmer des matières sensibles à la discussion de la plénière, du fait de l’incertitude qui plane encore sur le comportement d’une bonne partie de la majorité, qui s’est muée dernièrement en un courant dit « révolutionnaire », un concept fourre-tout, qui englobe les déçus du Gouvernement Sama Lukonde, ceux en attente des futurs positionnements, ou encore ceux qui se sentent roulés dans la farine, à cause des promesses non tenues.

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Pourtant, il est connu que la Rdc est plus que jamais en situation d’urgence législative. Outre les élections de 2023 qui se pointent à l’horizon, l’instauration de l’état de siège dans deux provinces de l’est du pays, une situation inédite pour le pays, appelle à une mobilisation de l’appareil législatif de la République.

Au lendemain de l’ouverture de la session, le speaker de la Chambre basse, Mboso Nkodia Mpuanga, avait proposé dans l’enthousiasme de son élection à la tête du Bureau, que s’il le fallait, il y aurait jusqu’à trois, voire quatre plénière par semaine durant la session de mars. On en est loin, alors très loin du compte à ce jour. Lire aussi: Assemblée nationale : les députés « révolutionnaires » à la base du report de la plénière de ce vendredi