La réunion de Sotchi décide de la création du Forum du partenariat Russie–Afrique

Les Chefs d’État et de gouvernement de la Fédération de Russie et des États africains reconnus par l’Organisation des Nations Unies et les représentants des organisations économiques régionales africaines de premier plan, ont, dans une déclaration publiée à l’issue du premier sommet Russie-Afrique , tenu jeudi à Sotchi, en Russie, décidé de la création du Forum du partenariat Russie – Afrique afin de coordonner le développement des relations russo-africaines.

Selon la déclaration, ce Forum va également déterminer, comme son organe suprême,  le sommet Russie – Afrique qui sera convoqué tous les trois ans.

Pendant la période entre les sommets, le Forum va organiser  en Russie des consultations politiques annuelles entre les ministres des Affaires étrangères de la Russie et des États africains qui sont présidents actuel, précédent et prochain de l’Union africaine. 

Collaboration étroite selon les principe de la Charte des Nations Unies

Concernant la coopération politique, les participants au sommet Russie – Afrique  ont notamment décidé  de développer un dialogue équitable en tenant compte des intérêts de la Russie et des États africains sur la base d’un ordre mondial polycentrique, de collaborer étroitement dans la réalisation des buts et des principes de la Charte des Nations Unies ainsi que de coordonner les efforts dans le domaine de la réforme des Nations Unies, y compris son Conseil de sécurité, et du renforcement des capacités des Nations Unies pour faire face aux défis et aux menaces mondiaux, qu’ils soient actuels ou à venir.   

Ils se sont également prononcés sur l’intensification  des contacts interparlementaires russo-africains, la coordination  des efforts pour assurer la prise des décisions et l’adoption des résolutions favorables pour la Russie et les États africains au cours des événements parlementaires internationaux.

Ils ont aussi pris la décision de développer des contacts interpersonnels entre la Russie et les États africains en profitant des possibilités offertes par les organisations non-gouvernementales et les différents forums, y compris ceux de jeunesse.

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Coordonner les efforts dans la lutte contre le terrorisme international

Dans le secteur de la sécurité, les participants au sommet Russie – Afrique  ont décidé de développer la coopération pour combattre le terrorisme international sous toutes ses formes ainsi que l’extrémisme, la criminalité transnationale, le trafic illicite des stupéfiants des substances psychotropes et de leurs précurseurs.

Ils se sont aussi résolus à coordonner les efforts et échanger l’expérience dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, y compris dans le cadre des programmes communs pour le renforcement des capacités des États africains intéressés et du personnel de maintien de la paix, réalisés dans les établissements de formation spécialisée de la Russie et des États africains.

Ils ont consenti à coopérer afin d’assurer l’intégrité, la viabilité et l’universalisation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ainsi qu’à entreprendre des efforts communs visant à la prévention de la course aux armements dans l’espace.

Ils ont également décidé d’intensifier la coopération dans le domaine de reconstruction et de développement après-conflit sur le continent africain par la réalisation des programmes du renforcement des capacités et des projets d’infrastructure.

Ils ont pris la décision de coopérer dans le domaine des technologies d’information et de communications en se basant sur la nécessité de travailler davantage sous l’égide des Nations Unies sur les règles du comportement responsable des États dans l’espace informationnel fixant les principes de non-recours à la force, de respect de la souveraineté d’État, de non-ingérence dans les affaires intérieures des États et prévoyant l’utilisation de ces technologies uniquement à des fins pacifiques, et soutenir également les efforts de la communauté internationale visant à la prévention des conflits dans l’espace informationnel et à la réduction de la « fracture numérique ».

Conjuguer les efforts pour faciliter le commerce

En matière économique et commerciale, les participants au sommet Russie – Afrique  ont décidé notamment d’unir les efforts pour faciliter le commerce, les investissements et le développement durable afin de donner un caractère plus social au système économique global.

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Ils se sont aussi résolus à soutenir le régime du commerce mondial basé sur les règles de l’Organisation mondiale du commerce ainsi qu’à soutenir les entrepreneurs russes et africains dans leur exploration des voies de coopération mutuellement avantageuse.  

Ils ont pris la décision de faire des efforts pour augmenter considérablement le chiffre d’affaires entre la Fédération de Russie et les États africains ainsi que de favoriser  le développement de la coopération commerciale et économique entre la Communauté économique eurasienne et les États africains.

Ils ont consenti à faciliter le développement de la coopération pour assurer la sécurité énergétique, y compris la diversification des ressources énergétiques, l’utilisation des énergies renouvelables et la mise en œuvre des projets conjoints dans le domaine de l’énergie nucléaire civile.

Ils ont aussi décidé de poursuivre l’interaction mutuellement avantageuse dans le domaine pétrolier et gazier.

Soutien au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États

Sur le plan judiciaire, les participants au sommet Russie – Afrique  ont décidé de soutenir le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États et condamner en tant que violation de ce principe toute ingérence de certains États dans les affaires intérieures d’autres États afin d’organiser la destitution des gouvernements légitimes.

Ils ont souligné l’importance permanente pour la Fédération de Russie et les États africains du principe universellement reconnu de l’égalité en droits et de l’autodétermination des peuples, devenu le cadre juridique du processus de décolonisation.  

Amélioration de  la coopération dans le domaine des projets conjoints de recherche scientifique

Sur les plan scientifique, technique, humanitaire et informatique,  les participants au sommet Russie – Afrique  ont décidé de faciliter la coopération dans le domaine des projets conjoints de recherche scientifique, l’élargissement de contacts entre les universités et les centres de recherche majeurs de la Fédération de Russie et des États africains, l’organisation des conférences et des séminaires scientifiques, encourager les échanges ultérieurs, l’enseignement conjoint, la coopération dans la sphère académique, culturelle, de l’éducation, des technologies, du sport, de la santé, du tourisme et des médias.

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Ils ont pris la décision de renforcer les systèmes nationaux de la santé publique et augmenter leur fiabilité et stabilité dans la lutte contre les épidémies, les pandémies et les autres problèmes dans le domaine de la santé publique. 

Ils ont examiné la possibilité de la coopération dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes naturelles et des épidémies, discuté les moyens de renforcer la coopération dans tels domaines que l’aide humanitaire, la lutte contre le changement climatique, la sécheresse et la désertification, la prévention et la gestion des catastrophes, aussi bien que le suivi et la prévision des situations d’urgence.

Ils se sont également résolus d’élargir la coopération dans la sphère de l’information, y compris le renforcement des relations entre les médias nationaux, les échanges de contenu, la formation, y compris continue, des journalistes, les contacts à travers les ministères et les agences concernés.

Intensification des efforts contre le changement climatique en Afrique

Concernant l’environnement,  les participants au sommet Russie – Afrique  ont décidé notamment d’intensifier  les efforts pour lutter contre le changement climatique en Afrique, assurer le transfert des technologies pertinentes, renforcer les capacités et élargir les possibilités des États africains pour améliorer leur viabilité et la capacité d’adaptation aux conséquences négatives du changement climatique.

Ils ont salué les résultats du Sommet sur le changement climatique tenu le 23 septembre 2019 à New York sur l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies et soutenir l’appel commun à l’action visant à assurer l’adaptation et la résistance des États aux conséquences négatives du changement climatique. Encourager les pays à se joindre à cet appel et à prendre des mesures pertinentes, surtout en Afrique.

Ils ont appelé à un processus ciblé et compréhensif pour le réapprovisionnement des ressources du Fonds vert pour le climat et à l’intensification des efforts pour lutter contre le changement climatique, tout en soulignant que le financement des mesures pour la lutte contre le changement climatique ne doit pas entraîner l’augmentation de la dette des États, surtout des États africains, ni menacer leur souveraineté. 

ACP/Infocongo.net