Massacre à Yumbi, la ministre des Droits humains dresse un bilan macabre

La ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, a présenté jeudi 23 mai 2019, le rapport sur le massacre commis dans la province de Maï-Ndombe.

Marie-ange Mushobekwa, Ministre des droits humains

Ce rapport a été rédigé par une commission composée de délégués issus de différents ministères du gouvernement. Il fait état, selon la ministre, de plusieurs cas d’atteintes et de violation des droits de l’Homme.

Le bilan macabre de ce rapport renseigne, sur le plan humain, que près 461 personnes ont été tuées. Il s’agit de 98 femmes, 138 jeunes filles, 104 jeunes garçons et 121 hommes dont l’administrateur de Yumbi. Parmi ceux-ci, le rapport signal la mort de 3 éléments de la force navale des forces armées congolaises. Quant aux blessés, ils sont près de 133, à savoir : 56 par balles, 33 par armes blanches et 44 par brûlure.

S’agissant du bilan matériel, le rapport signal 1 539 maisons incendiées et détruites, 383 pirogues perdues ; 3 marchés, 9 centres de santé et 20 écoles détruits. Toutes ces destructions sont localisées dans trois cités dont Yumbi. Si l’on y ajoute l’incendie du bureau central de la Commission électorale nationale indépendante, occasionnant la perte de tous les matériels destinés au scrutin de décembre 2018.

D’après la ministre, ce rapport est rédigé sur base des témoignages recueillis auprès de 83 personnes. Il est, à l’heure actuelle, transmis à la justice et 25 personnes sont d’ores et déjà aux arrêts.

Parmi les recommandations formulées par les rédacteurs du rapport, la ministre évoque entre autres la restauration de l’autorité de l’État sur tout le territoire de Yumbi, la poursuite judiciaire de tous les auteurs présumés de ces massacres mais également la réconciliation de deux communautés Batende et Banunu par une coexistence pacifique.

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C’est en décembre 2018, qu’un conflit communautaire avait opposé les ethnies Batende et Banunu. Localisé principalement à Yumbi, il avait été à l’origine d’un déplacement massif des autochtones vers la République du Congo. C’était sous l’autorité gouvernementale de Gentinyi Ngobila, l’actuel gouverneur de la ville de Kinshasa.

Henri-Pensée M’pereng