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Afrique du Sud : des critiques contre l’engagement en RDC après le décès de 9 soldats

Soldats sud-africains déployés en RDC

Les affrontement armés autour de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, entre les Forces armées de la RDC et le M23 et l’armée Rwandaise font rage. Parmi les victimes de l’offensive du M23, neuf soldats sud-africains. L’armée sud-africaine l’a confirmé dans un communiqué samedi 25 janvier dans la soirée. Ces nouvelles pertes relancent en Afrique du Sud le débat autour de l’engagement contesté de la nation arc-en-ciel en RDC.

L’armée sud-africaine (SANDF), a confirmé dans la soirée la mort des neuf soldats. Deux faisaient partie de la Monusco, et sept de la mission de la SADC lancée en décembre 2023.

Le déploiement de ces près de 3 000 soldats en RDC avait alors été vivement critiqué au sein de la population sud-africaine et par plusieurs partis d’oppositions, qui estiment que l’armée du pays n’est pas équipée pour une telle mission. Des critiques qui ont refait surface cette semaine.

Le parti Alliance Démocratique (AD), qui fait partie du gouvernement d’union nationale, mais qui n’approuve pas la politique militaire du pays, dénonce un budget « étranglé », laissant les soldats avec une formation insuffisante et des équipements obsolètes. Il a appelé samedi au retrait des troupes sud-africaines de la RDC.

Hommage aux soldats Sud-Africains de la SAMIRDC morts en RDC
Hommage aux soldats Sud-Africains de la SAMIRDC morts en RDC (ph. AFP)

Le syndicat des militaires (SANDU) a aussi dénoncé dans un communiqué le peu de transparence de l’armée concernant la situation et les pertes en RDC. Un « manque de respect » pour les soldats morts au front selon lui, qui entache la confiance en l’armée.

Les pertes en RDC relancent le débat sur l’engagement militaire sud-africain

L’Afrique du Sud paie un lourd tribut dans la guerre en RDC. En effet, les pertes humaines s’accumulent pour la Nation arc-en-ciel, qui a décidé de voler au secours de la République Démocratique du Congo. Neuf soldats sud-africains ont trouvé la mort lors des récents affrontements dans l’est du pays, a confirmé l’armée sud-africaine (SANDF) samedi 25 janvier. Ce nouveau bilan porte un coup dur à l’engagement militaire sud-africain en RDC et relance un débat houleux au sein du pays de Nelson Mandela.

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Déployés depuis décembre 2023 dans le cadre de la mission de la SADC, ces soldats étaient censés contribuer à la stabilisation de la région. Cependant, leur engagement a été vivement critiqué dès le départ, de nombreux Sud-Africains estimant que leur armée n’était pas suffisamment préparée pour une telle mission.

Les critiques s’amplifient

Les critiques se sont amplifiées après l’annonce de ces nouvelles pertes. L’Alliance Démocratique (AD), parti d’opposition, a dénoncé un manque flagrant de moyens et de formation pour les soldats sud-africains, les condamnant ainsi à des conditions de travail dangereuses. Le syndicat des militaires a, quant à lui, déploré le manque de transparence de l’armée concernant les opérations en cours en RDC.

Ces décès soulèvent de nombreuses questions sur la pertinence de l’engagement sud-africain en RDC. Les opposants à cette mission estiment que les risques encourus par les soldats ne sont pas justifiés par les bénéfices potentiels pour le pays. Ils appellent à un retrait rapide des troupes sud-africaines du théâtre des opérations.

Le gouvernement sud-africain est désormais confronté à un dilemme : doit-il maintenir son engagement militaire en RDC au risque de nouvelles pertes humaines, ou doit-il retirer ses troupes et accepter les critiques ? La décision qui sera prise aura des conséquences importantes pour la politique étrangère du pays et pour la stabilité de la région des Grands Lacs.

Quel impact aurait un retrait éventuel des troupes sud-africaines en RDC ?

Le retrait éventuel des troupes sud-africaines de la RDC aurait des conséquences multiples et complexes, tant pour la RDC que pour l’Afrique du Sud et la région des Grands Lacs dans son ensemble. Voici quelques-unes des conséquences envisageables :

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Pour la RDC :

Dégradation de la situation sécuritaire : Le retrait des troupes sud-africaines affaiblirait les forces armées congolaises (FARDC) dans leur lutte contre les groupes armés comme le M23. Cela pourrait entraîner une intensification des combats, une augmentation des violences et une extension des zones sous contrôle des groupes armés.

Perte de capacités militaires : Les troupes sud-africaines apportaient un soutien logistique, technique et opérationnel important aux FARDC. Leur départ affaiblirait les capacités militaires congolaises, notamment en termes de renseignement, d’artillerie et de logistique.

Renforcement des groupes armés : Le retrait sud-africain pourrait être perçu comme une victoire par les groupes armés, qui pourraient être tentés d’étendre leurs opérations et de contrôler de nouvelles zones.

Impact sur la population civile : L’intensification des combats pourrait entraîner un nouveau déplacement de populations, une aggravation de la crise humanitaire et des violations des droits de l’homme.

Pour l’Afrique du Sud :

Dommage à la réputation : Le retrait des troupes pourrait être perçu comme un abandon de la RDC et de ses partenaires régionaux, ce qui pourrait ternir l’image de l’Afrique du Sud en tant que puissance régionale.

Conséquences politiques internes : Le retrait pourrait susciter des débats politiques intenses en Afrique du Sud, notamment sur la pertinence des missions de maintien de la paix et sur le rôle de l’armée.

Impact sur les relations avec les pays de la région : Le retrait pourrait affecter les relations de l’Afrique du Sud avec ses voisins, notamment avec la RDC et les autres pays de la SADC.

Pour la région des Grands Lacs :

Déstabilisation régionale : Le retrait des troupes sud-africaines pourrait contribuer à déstabiliser davantage la région des Grands Lacs, déjà marquée par de nombreux conflits et des tensions interétatiques.

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Renforcement des acteurs non étatiques : Le vide laissé par le départ des troupes sud-africaines pourrait être comblé par d’autres acteurs non étatiques, notamment des groupes armés étrangers.

Impact sur les processus de paix : Le retrait pourrait compromettre les efforts de paix en cours dans la région et retarder le retour à la stabilité.

En résumé, le retrait des troupes sud-africaines de la RDC entraînerait des conséquences importantes et complexes, tant pour la RDC que pour l’Afrique du Sud et la région des Grands Lacs dans son ensemble. Lire aussi : RDC : Les combats s’intensifient dans l’Est, Sake et Kibumba sous le feu des affrontements – Infocongo

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