Ainsi donc, après avoir passé 1 an et 7 mois à la primature, à l’issue de la remise et reprise effectuée avec Jean-Michel Sama Lukonde, Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’est plus premier ministre de la RDC.

La cérémonie de passation officielle du pouvoir a été dirigée par le Secrétaire Général du Gouvernement Albert Ekumbaki Ombata, à l’hôtel du Gouvernement.

Les deux hommes se sont entretenus en tête-à-tête avant la cérémonie officielle sanctionnée par la signature d’un procès-verbal et l’échange des documents. Ensuite, Sylvestre Ilunga Ilunkamlba a accompagné son successeur au jardin des Premiers Ministres pour le vernissage du Buste du Premier Ministre entrant ainsi que pour planter l’arbre symbolisant la prise de fonction de ce dernier

Pour rappel, l’ancien Premier ministre Ilunga Ilunkamba a été « sorti » à la suite d’une motion de censure signée par 301 députés nationaux et déposée à l’assemblée nationale le 22 janvier 2021.

Son successeur avait, lui, été chargé à partir du 15 février 2021, de former un nouveau gouvernement dans le cadre de l’Union sacrée pour la Nation, investi lundi 26 avril, à l’Assemblée nationale. Lire aussi: Gouvernement Sama Lukonde : un programme de 36 milliards USD pour un budget de moins de 6 milliards USD

Lors d’une plénière en l’absence des élus nationaux du FCC, qui contestent les prérogatives du Bureau d’âge à connaître de cette matière et en l’absence du concerné, les députés ont passés outre toutes les critiques soulevées contre les prérogatives reconnues au Bureau d’âge, et ont avalisé la déchéance du Gouvernement.

La loi congolaise prévoit que le Premier ministre victime d’une motion de défiance, présente sa démission au Président de la République dans les 48 heures qui suivent la motion.

A cette plénière qui a examiné la pétition contre le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son Gouvernement, seuls quelques ministres étaient présents ce mercredi après-midi.

Le ministre du Tourisme Yves Bunkulu de l’UDPS, était le premier à se pointer, bien qu’en retard, suivi une heure plus tard par son homologue le ministre-délégué à la Défense Sylvain Mutombo, rejoint plus tard encore par Jolino Makelele Diampovisa, de la Communication et Médias.

Selon certaines indiscrétions, la haute direction du FCC, aurait opté pour une certaine discrétion dans sa démarche de reconquête de ses positions politiques, après la lourde défaite subie en fin d’année dernière, avec la chute de la Présidente du Bureau de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda.

Face au triomphalisme affiché désormais par son adversaire de l’Union sacrée qui revendique plus de 300 députés dans sa gibecière, le FCC aurait opté pour des déclarations partielles de loyauté faites à tour de rôle par chacun des regroupements politiques qui le composent.

Lundi, c’était apparemment le tour du regroupement politique AAB, qui a lu une déclaration d’obédience vis-à-vis de son autorité morale Joseph Kabila, une déclaration signée par ses 27 députés nationaux, qui en font la deuxième force politique après le PPRD de Joseph Kabila qui en compte plus d’une centaine.

Hier dimanche, c’était le regroupement Adrp, qui s’était adonné au même exercice, excluant au passage de ses rangs, certains anciens cadres qui ont rejoint l’union sacrée, comme François Rubota, l’ancien ministre Celestin Vahamwiti, Eugène Serufuli et Trésor Kapuku.

Alors que doit s’ouvrir ce mardi 05 janvier la session extraordinaire du Parlement qui doit connaître l’élection du Bureau définitif de l’Assemblée nationale, il règne comme une veillée d’armes dans les deux camps politiques en présence, engagés dans une sorte de guerre des chiffres, pour qui détiendrait la majorité parlementaire nécessaire pour décrocher la timbale.

En dépit de la présence massive des députés de son camp venus en nombre pour la soutenir, Jeanine Mabunda est tombée, victime sans doute de la transhumance des nombreux élus du Fcc, qui ont rejoint ces derniers jours le camp du Cach du Président Félix Tshisekedi.

Ce dernier, dans son message à la nation dimanche 6 décembre dernier, a préconisé la formation d’une Union sacrée de la Nation, avec une nouvelle majorité parlementaire requalifiée. 

La chute du Bureau Mabunda sonne ainsi le glas de la majorité parlementaire détenue jusque-là par le Fcc de l’ancien président Joseph Kabila. Elle ouvre aussi la voie à la fin du Gouvernement de coalition du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, au profit d’un Informateur promis par le Président Félix Tshisekedi, qui sera chargé de redéfinir la nouvelle majorité.

Selon le Vice-premier Ministre, Ministre du Budget Jean Baudouin Mayo Mambeke qui a fait le point de cette séance, il a été question d’examiner trois notes, notamment la note de Conjoncture Économique de la semaine présentée par la Vice 1ere Ministre, Ministre du Plan Elysée Munembwe qui atteste que le mois d’Aout s’est bien terminé grâce au Pacte de stabilité économique et monétaire signé entre le Gouvernement Central et la Banque Centrale du Congo sous le leadership du Premier Ministre.

Du soleil au marché des produits miniers

A ce propos, le Chef du Gouvernement Central a recommandé aux Ministres concernés de rester liés à ce Pacte, affirme le VPM du Budget. La deuxième note présentée par le Ministre des Mines renseigne quelques embellies sur les marchés des produits Miniers, notamment le cuivre qui a atteint pratiquement 6700 dollars la tonne métrique.

Le Cobalt a quelque peu baissé de 0,05%, mais le Manganèse et autres métaux ont vu leur prix résister sur les marchés, alors que la production minière demeure soutenue.

C’est vraiment encourageant pour l’économie congolaise, a précisé le VPM du Budget. Et le troisième dossier concernait la note contributive de l’ANEP, l’Association Nationale des Entreprises du Portefeuille, portant sur les assurances afin d’élargir l’assiette fiscale de l’État Congolais. Cette note a été transmise au Ministre des Finances pour des dispositions idoines.

Pour rappel, le Comité de Conjoncture Économique réunit les Ministères du Budget, du Plan, du Travail et Prévoyance sociale, de l’Economie nationale, du Commerce Extérieur, des Mines, et des Finances, et la Banque Centrale du Congo. Il est élargi à la FEC et à l’ANEP depuis le début de la pandémie à la COVID-19. La Ministre d’Etat, Ministre du travail et Prévoyance sociale, en mission, était excusée.

La Cour de cassation chez le Premier ministre

Le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba a également reçu ce mercredi 9 septembre 2020 à l’Immeuble du Gouvernement le Premier Président de la Cour de Cassation David Christophe Mukendi Musanga, accompagné de deux de son Conseiller financier et du Sous gestionnaire de crédit.

Le Premier Président de la Cour de Cassation a exposé au Premier Ministre les problèmes d’ordre financier pour le bon fonctionnement de la Cour de Cassation, et les préparatifs de la rentrée judiciaire fixée au 15 Octobre. David Christophe Mukendi Musanga a déclaré que le Chef du Gouvernement a prêté une oreille attentive aux préoccupations de ses hôtes et a promis d’y apporter des solutions.

La DYNACAD aussi chez Ilunkamba

Enfin, le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba a échangé toujours ce mercredi à l’immeuble du Gouvernement avec la délégation de la DYNACAD, la Dynamique pour la Consolidation des Acquis Démocratiques conduite par son Coordonnateur le Professeur Auguste Mampuya. Cette structure associative qui vise des réformes globales et holistiques de l’État au sein des institutions, entend descendre sur terrain pour sensibiliser toutes les couches socio politiques afin que les intérêts du seul peuple congolais soient mis au premier plan et non ceux des Acteurs Politiques. L’objectif est d’arriver à résoudre les problèmes Socio-économiques et sécuritaire en RDC, a déclaré le Professeur Auguste Mampuya.

Le constat est amer. Des épandeurs qui n’ont jamais volé, cloués au sol, des tracteurs neufs jamais utilisés et dont les moteurs ont été retirés et montés sur des baleinières privées, des tonnes d’engrais chimiques abandonnées.

Bref, un spectacle désolant qui a ému Ilunga Ilunkamba, qui peine à comprendre ce qui a pu justifier pareil gaspillage des ressources publiques. Pour le Ministre du Développement Rural, c’est tout simplement un manque d’amour Pour le pays.

Il faut noter que le Gouvernement Central a disponibilisé des fonds pour la relance de l’Agriculture mécanisée sur ce site du Parc Agro Industriel de Bukangalonzo, étant donné que l’agriculture devrait constituer une voie de diversification de l’économie nationale.

Le dossier Bukangalonzo, que l’opinion publique congolaise voudrait voir élucidé, quant aux responsabilités des initiateurs et gestionnaires, reste un exemple patent des éléphants blancs qui caractérisent la mauvaise gouvernance en RDC.

Les hôtes du Chef du Gouvernement sont allés faire rapport sur  l’état d’avancement des missions de contrôle de l’Inspection Générale des Finances (IGF) afin d’aider le Gouvernement Central à disposer des moyens de sa politique.

Selon le Directeur de Cabinet Adjoint du Chef de l’État Guylain Nyembo, il y a aujourd’hui nécessité de bien encadrer les recettes de l’État pour voir là où il faut réajuster afin d’aider les autorités de la RDC à prendre des décisions idoines.

De son côté, l’inspecteur Général des Finances, Jules Alingete, qui rencontre le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba pour la toute première fois depuis sa prise de fonction, affirme que son institution disposition des ressources humaines et financières suffisantes pour exécuter les missions lui assignées par le Gouvernement Central.

Ce dernier est venu remettre au Professeur Ilunkamba le travail produit par son université sur la trajectoire de développement du pays à l’horizon 2040.

Léopold Bossekota a  dit que son institution vient d’élaborer le plan  « Congo Démocratique Emergent 2040 » :

« Nous venons d’élaborer le plan Congo Démocratique Emergeant 2040, orientations stratégiques de développement 2020-2030. C’est un travail scientifique de 1350 pages et 17 chapitres qui donnent la trajectoire de développement de notre pays à l’horizon 2040. Ce travail entre dans le cadre de ce que le Gouvernement avait  demandé aux centres de recherche et des universités comme participation au travail de redressement économique du pays ».

Jacques Kalokola   

En effet, le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba vient d’adresser une lettre de demande d’explications au Vice-premier ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde.

Sylvestre Ilunga Ilunkamba reproche à son collaborateur le fait d’avoir posé le contreseing sur la pile d’ordonnances sans son accord.

Gilbert Kankonde a été signifié le mercredi 21 juillet dernier par courrier.

Pour le Chef du Gouvernement, le VPM Kankonde a outrepassé le mandat de l’intérim qui lui avait été conféré.

Risque de suspension ou de révocation

Contrairement à la procédure administrative qui veut que l’on dépose la réponse 48 heures après sa réception, Gilbert Kankonde n’a pas encore fait un pas et risque une suspension ou une  révocation par le Premier Ministre, son Chef hiérarchique.

On apprend que Félix Tshisekedi ne voit pas les affaires sous cet angle et a dédouané Gilbert Kankonde en endossant personnellement la responsabilité des ordonnances querellées.

Des sources gouvernementales signalent que le conseil des ministres en cours est en train de se dérouler en vidéoconférence sous la présidence du Chef de l’Etat qui a toujours fait de cet exercice une priorité des priorités pour la bonne marche du pays.

Jacques Kalokola  

En effet, le député national Iracan  Gratien de Saint Nicolas qui a conduit cette délégation, a précisé que ces échanges ont tourné essentiellement sur la situation sécuritaire et économique dans les provinces.

Cette réunion a connu aussi la participation des Vice-premiers Ministres et Ministres de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, du Budget, Près le Premier Ministre, le Vice-ministre des Finances ainsi que le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo.

Jacques Kalokola