La chefferie de Mokambo, située sur les rives du lac Albert, subit des inondations depuis juin dernier. En tout, 3 500 familles ont vu leurs habitations détruites par les eaux. Certains résidents affirment avoir tout perdu et vivent désormais dans la précarité. Benjamin Tonisho, père de huit enfants, est l’une des victimes. Il raconte son épreuve.:

« J’ai perdu beaucoup de choses. La maison construite démolie, les matériels de pêche ravagés, tous les meubles et matériels de la maison… »

De nombreux champs de maïs, de riz et de manioc n’ont pas été épargnés par cette catastrophe naturelle. Grégoire Tumitho, le président de la société civile locale, craint une crise alimentaire suite à la perte de l’intégralité des récoltes : « Lorsque les champs de riz, de manioc et les palmeraies sont inondés, nous manquerons de nourriture. Ces produits ne seront même pas disponibles sur le marché. Il n’y aura ni huile de palme ni manioc, qui est un aliment de base pour la population. »

Les résidents de la région ont évacué vers Apela, Ramogi et Ji, où ils se trouvent en sécurité, bien que confrontés à des conditions éprouvantes. Lire aussi : Inondations au Tanganyika : plus de 179 000 sans-abris, SOS lancé au gouvernement – Infocongo

D’après la société civile locale, la situation est confuse dans la région où on signale la progression de ces miliciens et le déplacement des populations.

Ces affrontements ont commencé depuis mardi 20 décembre vers 20 heures (18h TU) et se sont poursuivis jusqu’à l’aube avant de reprendre encore mercredi dans la matinée, déclarent des sources sur place. Ces combats se déroulent à Tali-Tali, Nzinzi, Kingili et Aungba.

Selon ces sources, un nombre important de miliciens CODECO sont venus de plusieurs villages pour renforcer leur équipe de Walendu Watsi.

Ils ont réussi à repousser les combattants de Zaire et la population vers Djalasiga.

Pendant ce temps, la panique gagne les habitants de Djalasiga, dont la plupart ont quitté la zone.

Le trafic est également interrompu entre Katanga-Djalasiga-Aru à cause de la présence des combattants de la milice CODECO.

Ces derniers jours, plusieurs actes de provocation entre les deux groupes armés entrainant des morts d’hommes ont été enregistrés dans ces entités.

La société civile estime qu’il faut renforcer les effectifs des soldats des FARDC pour prévenir l’escalade des violences.

En revanche, le porte-parole de l’armée dans la province de l’Ituri n’a pas encore communiqué au sujet de cette situation. Lire aussi: L’Union Européenne (UE) sanctionne des responsables du M23, ADF, CODECO, FDLR, Mai-Mai et Justin Bitakwira

La nouvelle a été livrée à la presse par le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, qui précise que c’est au cours d’une tentative d’attaque de ces rebelles contre une position des FARDC que ces derniers ont été neutralisés.

« 14 éléments de la milice CODECO ont été anéantis par les forces loyalistes et plusieurs effets militaires récupérés lors d’une tentative d’attaque d’une position des FARDC à Ame, en territoire de Mahagi », a-t-il fait savoir.

Notre source ajoute que l’armée a le contrôle de cette localité, c’est pourquoi, elle demande à la population de demeurer très vigilante et de coopérer avec l’armée pour vaincre définitivement l’ennemi et faciliter le retour de la paix. Lire aussi: Ituri : CODECO prend en otage Thomas Lubanga, Floribert Ndjabu et quatre autres membres de la Task force présidentielle

Azarias Mokonzi/Beni

Le lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, porte-parole du secteur opérationnel de l’Ituri, précise que ces rebelles ont été neutralisés au cours des opérations militaires menées par les FARDC dans les localités de Lipri, Fataki, Katanga et Ngote. L’officier précise que 6 éléments du mouvement d’autodéfense Zaïre ont été capturés et 116 vaches récupérées.

« 116 vaches récupérées, 10 Miliciens CODECO Neutralisés et 6 éléments du Mouvement Auto-Défense Zaïre Capturés avec une arme AK-47 et d’autres effets Militaires récupérés par les Forces armées, c’est le bilan des opérations militaire menées aux localités LIPRI / Secteur Walendu Djatsi, Fataki, Katanga, Ngote respectivement en territoire Djugu et Mahagi du 20 au 21 janvier 2022 », lit-on dans un message distribué à la presse.

Cependant l’armée appelle la population à lui faire confiance et à collaborer avec elle.

« Parmi les effets récupérés, il y a notamment des tenues militaires. Les capturés sont en interrogatoire auprès des structures spécialisées. Au nom du gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant-général Luboya N’Kashama Johnny, nous demandons à la population de faire confiance à son armée et de continuer de collaborer étroitement avec les forces loyalistes. » conclut Jules Ngongo Tshikudi.

Plusieurs agglomérations de la province de l’Ituri font face à un cycle Infernal de violences.

Azarias Mokonzi/Beni

Le président de la société civile de Mahagi, Innocent Wabekudo rapporte que les rebelles de la CODECO avaient commencé par encercler la localité de Kipira dans le groupement des Angal II, afin d’occuper le centre commercial de Djalasiga et les carrés miniers se trouvant dans cette zone.

Mais, grâce à l’intervention de l’armée, ces combattants ont pris la fuite, tandis que le bilan provisoire de ces affrontements fait état d’un civil tué et de deux blessés, dont un militaire des FARDC, selon des sources sécuritaires.

L’administrateur du territoire de Mahagi indique cependant que les fouilles se poursuivent pour retrouver d’autres éventuelles victimes.

Vendredi 14 janvier, au lendemain des affrontements entre les belligérants, la population apeurée a commencé à quitter le village de Kipira pour se mettre à l’abri.

Le président de la société civile de Mahagi demande aux autorités de « renforcer la présence des FARDC dans cette zone ». Lire aussi : Ituri : les FARDC délivrent 40 otages des mains des ADF

L’ingénieur qui a conduit la délégation en représentant le PDG de l’entreprise Caroli RDC a précisé que ladite assistance était constituée de 7 sacs de haricots remis aux déplacés du site de Luga et de 2 autres pour les détenus de la prison centrale de Mahagi, où environs 100 personnes vivent dans des conditions inhumaines.

« C’est une action caritative pouvant permettre à ces personnes de bien passer les festivités de fin d’année », a-t-il précisé.

De son côté, le défenseur des droits de l’homme Awinyo Fenge Fenge qui a livré cette information à la voix de l’ituri.net, s’est réjoui en disant :

 « C’est un motif de joie après un lobbying auprès de papa Jeff Uyang’. Que le Tout Puissant daigne le bénir abondamment car, ce n’est pas la première fois que ce fils de Mahagi vole au secours des déplacés du site de Luga. Il est à sa seconde intervention ».

Gel Boumbe

Des témoins affirment qu’après trois jours de paralysie totale, les boutiques, les marchés, les écoles et les services étatiques fonctionnent de nouveau normalement dans l’ensemble du territoire de Mahagi.

Cette reprise a été constatée également aux postes frontaliers entre la RDC et l’Ouganda, vers Goli et Karombo où les bureaux de la douane ont rouvert leurs portes.

Les organisateurs de la ville morte se disent satisfaits. Selon eux, leur mot d’ordre a été largement suivi.

La société civile avait décrété ces trois jours ville morte pour dénoncer les attaques à répétition de la milice CODECO dans ce territoire. La dernière attaque a eu lieu lundi dernier au centre de négoce d’Amee, où dix-huit personnes ont été tuées par cette milice.

Les trois jours de ville morte avaient pour objectif d’exiger du gouvernement la fin des atrocités de la milice CODECO.

La coordination de la société civile de Mahagi déplore « le silence coupable » des autorités face à la récurrence des violences de ce groupe armé, affirme Patrice UFOYURU, un des membres de cette structure.

Cependant, l’Administrateur militaire du territoire de Mahagi ne s’est pas exprimé sur cette initiative de la société civile. Lire aussi: Ituri : Plus de 10 miliciens CODECO neutralisés par les FARDC à Lobu après d’intenses combats

La décision a été prise lors de l’assemblée générale extraordinaire de la société civile après la tuerie de 14 civils à Djukoth. Cette structure citoyenne dénonce la recrudescence de l’insécurité et appelle la population civile à l’incivisme fiscal jusqu’à la restauration de la paix. Elle a aussi demandé la levée de l’état de siège, qui ressemble à une souris naine sans résultat qui profite à la population.

Il faut rappeler que le territoire de Mahagi fait face à l’activisme des ADF et des miliciens CODECO qui tuent, pillent, enlèvent et incendient des véhicules et les habitations des populations civiles. Lire aussi: Ituri : 12 à 23 morts à Drodro, selon un bilan provisoire

Azarias Mokonzi/Beni

Plusieurs personnes ont péri au cours de ces violences. Cette information est livrée par Uketwungu Lokwa Arnold, l’un des chefs de base, qui précise que 5 personnes ont trouvé la mort péri lors de cette attaque.

« Le même soir, ils ont tué 3 personnes et il y a eu deux blessés mais malheureusement le matin, l’un a rendu l’âme. Et sur leur chemin de retour, ils ont rencontré encore un habitant qu’ils ont abattu. Donc, ça fait 5 personnes qu’ils ont tuées », a-t-il fait savoir.

Après cette attaque, la population a manifesté pour condamner ces morts. Plusieurs jeunes sont descendus dans la rue pour protester, la circulation a été interdite.

Un militaire qui voulait forcer le passage a été maîtrisé, et pour se sauver de la foule il a tiré plusieurs coups de feu qui ont malheureusement atteint l’un des manifestants qui a succombé.

Cette nouvelle tuerie est condamnée par la société civile de Mahagi:

« Il faut qu’on accélère un peu le processus DDRCS, sinon on est toujours touché ici. Cette fois-ci, il faut qu’il y ait même une enquête au niveau international pour qu’on essaye de retrouver qui sont les auteurs de ces actes qui endeuillent le territoire de Mahagi. Et aussi et surtout, il faut renforcer les autorités nommées pendant l’état de siège en effectif militaire et en matériel », a souhaité Innocent Wabekudu, président de la société civile de Mahagi. Lire aussi: Ituri :5 morts et plusieurs blessés dans une nouvelle attaque CODECO à Dingene

Azarias Mokonzi/Beni

Cette route qui est actuellement dans un état déplorable relie la RDC à l’Ouganda, et est d’une grande importance car elle permet d’approvisionner la province de l’Ituri et au-delà, la Tshopo en produits manufacturés. Les transporteurs se plaignent de payer beaucoup d’argent aux différents postes de péage. 

Un chauffeur de voiture a témoigné payer 48 000 francs congolais (29$), à l’aller, aux différents postes de péage ; notamment à Mudzi Pela, Iga Barrière, Fataki, Mahagi et à l’entrée d’Aru.

Où vont les recettes des taxes?

L’état de dégradation de cette route pousse les usagers à s’interroger sur la destination des recettes réalisées par ces services. Cette situation décourage de nombreux usagers à s’acquitter de leurs obligations fiscales.

Plusieurs bourbiers infranchissables se sont ainsi formés sur le tronçon Iga-Barriere-Fataki, long de 50 kilomètres, notamment à Pitso.

Plus de trois-cents camions transportant des marchandises et des véhicules de transport en commun sont bloqués dans cette cité.

A Libi, un autre énorme bourbier bloque d’autres engins et les empêche d’avancer. Les voitures, qui se rendent de Bunia à Mahagi et Aru et à Paidha en Ouganda, cherchent désespérément des déviations à travers la forêt, où certains chauffeurs affirment avoir déjà passé trois jours dans la brousse, où il n’y a ni logement, ni restaurants, ni eau pour boire ou pour se laver.

La situation est pire pour les conducteurs de camions de marchandises dont certains ont témoigné avoir déjà passé plus d’une semaine sur place. Toute la province de l’Ituri étant ravitaillée en produits de première nécessité par cette route, tous plaident pour sa réhabilitation. Lire aussi: Ituri : La suspension de la route Bunia-Mungwalu est un manque à gagner pour la population de Djugu