Ces terroristes ougandais ont déjà tué au moins dix civils et pris en otage des dizaines d’autres qu’ils ont emmenés dans leur bastion, a révélé la société civile locale.

La dernière vague de ces déplacés a quitté mercredi 30 novembre le village de Malaya où les ADF avaient pris en otage, la veille, mardi 29 novembre des dizaines de personnes que les forces militaires conjointes FARDC-UPDF ont pu libérer.

D’autres habitants ont fui la semaine dernière après les attaques ADF le jeudi 24 et le vendredi 25 novembre aux villages de Bakoga et Mitimba où deux personnes ont été tuées par ces hommes armés.

Plusieurs autres entités où la population a trouvé refuge sont devenues les cibles de ce groupe armé. C’est notamment à Busio, qui héberge un grand marché communautaire où les ADF ont tué trois personnes et kidnappé des dizaines d’autres.

Les populations de Boga et Tchabi fuient la recrudescence des attaques ADF

Ils ont aussi attaqué la localité Malibongo, dimanche 27 novembre, où ils ont fait cinq morts dont deux militaires et pris en otages 15 personnes pendant le culte dans un église locale.

Face à l’activisme de ce groupe armé, de nombreux habitants qui venaient de retourner dans leurs villages après des précédents conflits armés, se déplacent à nouveau vers Bunia et d’autres traversent la frontière pour s’installer en Ouganda, précisent la société civile.

Ceux qui résistent, survivent difficilement ne pouvant pas vaquer à leurs activités champêtres et économiques

Les membres de la société civile locale fustigent l’inefficacité des opérations militaires menées conjointement par les armées congolaise et ougandaise pour sécuriser la population.

Mais, l’armée congolaise soutient que « malgré tout, la capacité de nuisance de l’ennemi a été réduite dans la région ». Lire aussi:

Les premiers camions transportant des militaires de l’armée ougandaise ont fait leur entrée au centre de Boga dans le territoire d’Irumu vers 17h30 locales), tandis que d’autres troupes étaient à pied en provenance de Burasi, où ces militaires ougandais ont traversé la rivière Semuliki qui sépare la RDC de l’Ouganda.

Des jeunes, des enfants, mais aussi des curieux rangés le long de l’artère principale de Boga ont accueilli cette entrée des troupes ougandaises par des applaudissements. 

Dans un tweet, le général Muhozi Kainerugaba, commandant de l’armée de terre, a annoncé que les forces armées des deux pays avaient investi l’aérodrome de Bududu à Boga depuis le mercredi 9 février. 

Ce déploiement, selon lui, a poussé ces rebelles très actifs dans cette région à la débandade. Des sources sécuritaires au sein des FARDC indiquent que le choix pour les deux forces de s’installer à Boga est « stratégique », car des rebelles sont présents dans les environs de la forêt de Tchabi, mais aussi à Zunguluka, au mont Oyo et à Kainama.

La société civile locale promet d’apporter son soutien aux deux forces pour la réussite de leur mission de mettre fin aux aventures funestes des ADF dans cette région meurtrie par l’activisme des groupes armés, dont la CODECO. Depuis plus de trois ans, les combattants de ces groupes se rendent coupables de plusieurs exactions, massacres et déplacement des populations civiles. Lire aussi: Nord-Kivu : Des ossements humains découverts à Kambi ya Juwa, un bastion conquis par les FARDC et UPDF

Cette information a été confirmée par le lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, qui précise que les opérations continuent à Boga et Chabi pour neutraliser complètement ces assaillants. Il indique aussi qu’un autre rebelle a été capturé au cours des mêmes opérations, tandis que deux civils ont malheureusement été blessés par les assaillants.

Signalons que 12 des 30 civils pris en otage par les ADF samedi 19 Juin dernier dans l’agglomération de Boga ont été libérés ce lundi 21 Juin. Ces personnes ont été relâchées par l’ennemi après une pression menée contre eux par les FARDC dans plusieurs localités de cette région, pour neutraliser complètement ces assaillants en errance.

Cette information a été confirmée par Katho Kaboya, qui encourage l’armée dont les opérations commencent à porter les premiers fruits « nous encourageons vraiment cet acte, et nous réitérons notre appel au gouvernement de toujours renforcer l’armée avec un effectif considérable », a-t-il précisé.

Il faut signaler que plusieurs civils ont été tués le dernier mois et début juin dans les agglomérations de Tchabi et Boga. Lire aussi: Ituri : plus de 20 morts dans des affrontements entre FARDC et miliciens à Djugu

Azarias Mokonzi/Beni

D’après Katho 2, chef de la chefferie de Bahema-Boga qui s’est confié à la presse ce dimanche, ces personnes avaient été prises en otage par les ADF le mois passé et tuées plus tard par ces hors la loi.

Ces corps gisent encore au sol, car les volontaires ont peur de s’y rendre, craignant la présence de l’ennemi y est encore signalée. « La présence de l’ennemi y est signalée. Il y a au moins 23 corps de personnes qui avaient été prises en otage par l’ennemi. Après avoir parcouru des kilomètres, ils ont été tués », a expliqué notre source qui précise que d’autres civils ont été pris en otage notamment dans les agglomérations de Bulirya et Mungwanga

Il faut signaler que la localité de Boga fait face à ce jour à l’activisme des ADF qui y perpètrent des actions contre les populations civiles. Lire aussi: Ituri :7 personnes tuées par les ADF à Boga (bilan provisoire)

Azarias Mokonzi/Beni

Ces personnes ont été prises en otage lors d’une incursion de ces rebelles dans 3 villages du groupement Rubingo, près de Tchabi. D’après le président de la société civile de Boga, ces assaillants ont aussi blessé deux personnes lors de leur passage sanglant.

Cependant, pour monsieur Katho 2 chef de la chefferie Behema-Boga, qui a aussi rapporté cette nouvelle, ces victimes du rapt qui demeurent en captivé étaient des déplacés de guerre ayant fui les violences armées des ADF à Boga, où des morts ont été enregistrés il y a peu. « Ils sont au nombre de 30 et nous ne savons pas leur suite, s’ils sont en vie ou morts », a-t-il expliqué.

Notre source renseigne que ces rebelles se servent de certaines gens de la communauté Banyabwisha pour exécuter les civils. L’insuffisance des troupes dans cette région serait aussi à la base de cette énième incursion sanglante, c’est pourquoi il demande le renforcement des effectifs militaires pour empêcher ces assaillants de commettre leurs exactions sur la population civile. Lire aussi: Ituri :7 personnes tuées par les ADF à Boga (bilan provisoire)

Azarias Mokonzi/Beni

En effet, la première attaque a été perpétrée par ces rebelles à Boga la journée de ce lundi 07 2021.

D’après le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du secteur opérationnel de l’Ituri, ces assaillants ont pris pour cible une position des FARDC où ils voulaient lancer leur assaut mais vite maîtrisés par les FARDC.

A l’en croire, aucun bilan n’est jusque-là pas connu. Cet officier de l’armée déclare que la situation est déjà maîtrisée. Ces nouveaux affrontements ont été à la base du déplacement massif de la population vers les régions supposées sécurisées.

Par ailleurs, dans la même journée, une autre attaque des mêmes rebelles, a été signalée à Chabi. Des sources concordantes renseignent que ces assaillants ont attaqué la population civile. Cette situation a causé la débandade. L’on signale aussi des dégâts humains et matériels au cours de cette incursion qui intervient une semaine après une autre ayant fait plus de 50 morts. Lire aussi: Beni : une dizaine de civils tués par les ADF à Tchanichani et Mutueyi

Azarias Mokonzi/Beni

D’après Christophe Munyanderu coordinateur de l’ONG Convention Pour le Respect des Droits Humains (CRDH) antenne d’Irumu, au-moins 26 personnes ont été tuées au cours de cette nouvelle incursion, plusieurs ont aussi été prises en otage et des maisons des particuliers et des commerces incendiés par ces rebelles.

Au cours de la même attaque, plusieurs véhicules ont été incendiés par les mêmes rebelles « ils ont tué au niveau de Boga, et Chabi, jusqu’à présent nous avons un bilan de 26 civils tués et le bilan pourrait s’alourdir, ils ont aussi brûlé des boutiques, des maisons ainsi que des camions. Nous avons d’abord 6 véhicules », a-t-il expliqué.

Cependant notre source renseigne que la plupart des victimes sont des déplacés de guerre, qui ont été tuées dans leur campement « ils ont attaqué un camp des déplacés qui se trouve au niveau de Rubingo, précisément à Kinyanzonzo. C’est de là qu’ils ont tué plusieurs civils et ils ont pris en otage d’autres personnes qui ne sont pas encore retrouvées. Ils ont attaqué les civils dans leurs domiciles. Le bilan sera lourd parce que des tirs continuent à se faire attendre à la suite de leurs affrontements avec l’armée loyaliste », a fait savoir notre source qui précise par ailleurs que l’armée est vite intervenue pour atténuer les dégâts humains et matériels.

La situation demeure encore confuse, car deux communautés ethniques tentent de s’affronter, l’une accuse l’autre d’être de mèche avec l’ennemi. Lire aussi: Ituri : 30 morts en moins de 21 jours à Mambasa

Azarias Mokonzi/Beni