L’annonce a été faite le vendredi 6 septembre par l’administrateur militaire du territoire de Lubero, le colonel Alain Kiwewa Mitela, lors d’une mission d’itinérance.

« Nous étions allés dans plusieurs écoles de Lubero centre, notamment les écoles primaires Kabangele, Machungeli, Migheri et à l’Institut Mulyatha, qui n’ont jamais fonctionné depuis le 2 septembre, date officielle de la rentrée scolaire 2024-2025, à la suite du refus des déplacés de libérer leurs salles de classe, faute de trouver un autre endroit où ils vont s’installer », a déclaré le colonel Alain Kiwewa Mitela.

Les personnes déplacées, réclamant de l’aide alimentaire et matérielle de la part des gouvernements central et provincial, ont empêché la rentrée scolaire en occupant des salles de classe. Ces déplacés de guerre, ne sachant ni où se loger ni comment poursuivre leur existence, sont fermes dans leur décision d’occuper ces espaces éducatifs. Lire aussi : RDC : Raïssa Malu lance officiellement la rentrée scolaire 2024-2025 à Tshikapa – Infocongo

Victor Bogenda Tembele

Lors d’une assemblée générale tenue ce jeudi à Bukavu, les enseignants ont exprimé leur mécontentement face à leur niveau de rémunération qu’ils jugent insuffisant. Ils exigent un salaire mensuel de 500 dollars américains, une somme qu’ils considèrent indispensable pour vivre dignement et exercer leur métier dans de bonnes conditions.

« Le gouvernement a certes annoncé une augmentation de 32 dollars, mais cela reste largement en deçà de nos attentes », a déclaré Jacques Cirimwami, secrétaire provincial du SYNECAT. « Nous ne reprendrons les cours que lorsque cette revendication sera satisfaite. »

Les enseignants rappellent que cette décision fait suite à une série de négociations avec le ministère de l’Éducation, notamment lors des assises tenues à Kinshasa. Si les enseignants reconnaissent les efforts du gouvernement, ils estiment que les mesures annoncées ne sont pas suffisantes pour améliorer de manière significative leur situation.

Ce mouvement de grève risque de paralyser le secteur éducatif au Sud-Kivu et d’impacter des milliers d’élèves. Les parents d’élèves, déjà éprouvés par la crise économique, se disent inquiets face à cette perspective.

Les autorités provinciales et nationales sont appelées à trouver rapidement une solution à ce conflit afin de garantir la continuité de l’enseignement et de préserver l’avenir de la jeunesse congolaise. Lire aussi : Rentrée scolaire 2024-2025 : Le gouvernement et l’intersyndicale des enseignants de l’EPST s’accordent à Bibwa – Infocongo

Fin des pratiques abusives

Dans une circulaire adressée aux établissements scolaires, la ministre a rappelé que les frais scolaires doivent être fixés par les conseils d’administration des écoles, en tenant compte des moyens de chaque famille. De plus, les parents sont libres d’acheter les fournitures scolaires où ils le souhaitent, sans être obligés de passer par l’établissement.

Ces nouvelles mesures visent à mettre fin à certaines pratiques abusives, telles que : Les frais supplémentaires non autorisés : Les écoles ne pourront plus imposer des frais supplémentaires non prévus dans le règlement intérieur, les parents ne seront plus obligés de verser des acomptes avant la rentrée scolaire, les inscriptions seront gratuites et ouvertes à tous les élèves, sans condition de réussite à un test.

Un suivi rigoureux

Pour s’assurer que ces mesures soient respectées, la ministre a appelé les directeurs provinciaux à renforcer le contrôle des établissements scolaires. Des sanctions seront prises à l’encontre des écoles qui ne se conformeraient pas à ces nouvelles dispositions.

Une avancée pour l’éducation

Ces mesures marquent une avancée significative dans la lutte contre les inégalités dans l’accès à l’éducation en RDC. En encadrant les frais scolaires, le gouvernement vise à permettre à un plus grand nombre d’enfants de poursuivre leurs études. Lire aussi : RDC : La crise sociale s’aggrave, les enseignants menacent de paralyser l’école – Infocongo

« Je tiens à souhaiter à tous les enseignants et à tous les élèves de la RDC une bonne et fructueuse année scolaire 2022-2022 », a dit le ministre de l’EPST devant le personnel enseignant, les élèves et les parents d’élèves réunis à cette occasion.

Tony Mwaba a souligné les efforts consentis par le Gouvernement pour que la date du 5 septembre soit respectée. Il a rappelé les engagements de l’Exécutif national vis-à-vis des conditions posées par les enseignants à travers leurs syndicats.

Pour rappel, la cérémonie de lancement de l’année scolaire 2022-2023 devrait se faire à Ngandajika dans la province de Lomami, mais elle a été délocalisée « compte tenu des perturbations de programme des avions, justifiées par la rareté de kérosène », avait expliqué le Secrétaire Général à l’EPST, Christine Nepa Nepa Kaba.

Il a tiré la sonnette d’alarme sur la rentrée scolaire, marquée par la grève des enseignants du secteur public. C’était au cours d’un point de presse, le 22 octobre à Kinshasa.

L’abbé Nshole a fait savoir que « la gratuité est un droit constitutionnel. Elle est donc irréversible et non négociable ». Elle n’est possible que si les réformes nécessaires se mettent en place et que les moyens financiers les accompagnent. 

« Il est hors question que la gratuité repose sur l’exploitation des enseignants. Le gouvernement doit urgemment se pencher sur les questions soulevées », notamment par les enseignants grévistes, a-t-il martelé.

Un conseil permanent du dialogue social Gouvernement-banc syndical des enseignants

Bien avant la déclaration de Nshole, le VPM en charge de la Fonction publique, les ministres de l’EPST, du Budget et des Finances, ont pris un arrêté interministériel le 20 octobre, créant le Conseil permanent du dialogue social (CPDS) entre le gouvernement et le banc syndical des enseignants.

Toujours pas de rentrée scolaire

Notons que le ministre de l’EPST a lancé la rentrée scolaire le 4 octobre, jusque-là boudée dans les écoles publiques. Les enseignants refusent de reprendre normalement les cours. Ils exigent du gouvernement l’application de l’accord de Bibwa de 2019.

Vendredi 15 octobre dernier, en conseil des ministres, Tony Mwaba a sollicité et obtenu l’autorisation de la signature d’un arrêté interministériel pour la reprise des négociations avec le banc syndical.

Cependant, les enseignants refusent toujours de reprendre les cours. Insensibles aux appels de la coordination nationale des écoles conventionnées et du syndicat des écoles catholiques (Synecat), à reprendre les cours.

Entre-temps, les élèves organisent des manifestations dans plusieurs coins du pays en vue de demander la reprise des cours. Lire aussi: Grève des enseignants : des milliers d’élèves assiègent l’Assemblée nationale

Le Gouvernement congolais qui a appelé à la rentrée scolaire ce lundi sur l’ensemble de la République, semble n’avoir pas été écouté par les syndicats des enseignants, qui annonçaient déjà depuis la semaine écoulée, un mouvement « des écoles sans enseignants », jusqu’à la satisfaction de leurs revendications salariales par le Gouvernement.

Au terme des assises de la Commission paritaire Gouvernement-banc syndical des enseignants tenue à la hâte il y a quelques jours à Kinshasa, le ministre de l’EPST Tony Mwaba, avait annoncé de manière unilatérale, une allocation mensuelle exceptionnelle de 40.000 FC à chaque enseignant, et la mécanisation des nouvelles unités dans le budget 2022, des mesures jugées insuffisantes par la profession.

En dehors de la capitale, les enseignants d’autres provinces comme le Kongo central, le Nord Kivu, le Sud-Kivu, ont suivi le mot d’ordre de leurs collègues de Kinshasa, selon les premières informations disponibles dans l’avant-midi. Lire aussi: Nord-Kivu : Les enseignants de Beni boudent la rentrée scolaire