Interview - Infocongo https://infocongo.net La RDC en un clic ! Sun, 04 Aug 2024 22:36:22 +0000 fr-FR hourly 1 https://i0.wp.com/infocongo.net/wp-content/uploads/2019/03/cropped-Favicon-Infocongo-V2.png?fit=32%2C32&ssl=1 Interview - Infocongo https://infocongo.net 32 32 217162782 Professeur Norbert Basosila : « une année académique se prépare » https://infocongo.net/2020/02/08/professeur-norbert-basosila-une-annee-academique-se-prepare/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=professeur-norbert-basosila-une-annee-academique-se-prepare Sat, 08 Feb 2020 16:07:44 +0000 https://infocongo.net/?p=56566 Ancien Directeur Général de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kinshasa (ISTM), et souvent appelé le bâtisseur pour avoir permis à cette institution qui est restée plusieurs années locataire dans les bâtiments de l’université de Kinshasa d’avoir ses propres installations, que l’on peut apercevoir en face du Cnpp, le Professeur Basosila Norbert est Docteur en...

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Ancien Directeur Général de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kinshasa (ISTM), et souvent appelé le bâtisseur pour avoir permis à cette institution qui est restée plusieurs années locataire dans les bâtiments de l’université de Kinshasa d’avoir ses propres installations, que l’on peut apercevoir en face du Cnpp, le Professeur Basosila Norbert est Docteur en chimie analytique à l’Unikin. Il a bien voulu donner à la rédaction d’Infocongo.net son point de vue sur la situation actuelle à cette Alma mater. En vrai gestionnaire, Norbert Basosila pense que toute année académique se prépare pour éviter ce genre d’accrochages entre les étudiants et les autorités ayant l’enseignement supérieur et universitaire à leur charge.

Infocongo.net: Que pensez- vous de la décision du ministre de l’Esu, Thomas Luhaka, fixant la reprise des cours à l’Unikin ce 24 février 2020 ?

Les cours ont été suspendus par le ministre de l’Esu et il revient à lui de lever la mesure s’il estime que toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions reprendre à cette date là.

Mais une chose est de reprendre les enseignements et aussi une autre est d’arrêter un chronogramme qui va permettre à ce que l’année académique arrive à sa fin et cela signifie que le programme soit entièrement assuré. Cela va de l’honneur  et de la crédibilité de notre pays vis-à-vis des organismes internationaux qui veillent  sur l’enseignement supérieur et universitaire comme l’Unesco.

Nous en tant que professeurs, nous attendons qu’à côté de cette mesure politique qu’il ait des mesures d’accompagnement technique qui puissent nous permettre de comment nous prendre et  de pouvoir donner aux enfants le programme prévu et qui correspond aux diplômes qu’ils sont en train de chercher. Nous acceptons cela pourvu que les politiques  acceptent ces mesures d’encadrement.

Comment pensez-vous que le gouvernement peut assurer cela ?

Chaque année académique à travers  le monde se développe sur 9 mois. Normalement  l’année académique commence le 15 octobre pour se clôturer le 31 juillet 2020, la date prévue pour la collation des grades académiques. Si nous faisons des comptes à partir du 15 octobre 2019 au 15 février20 20, on va déjà consommer 4 mois. Il est maintenant question de  savoir comment donner les cours durant 5 mois au lieu de 9 mois. Il n’est pas toujours question de donner les cours mais il y aussi question de laisser le temps à l’étudiant d’assimiler complètement les cours.

Si nous devons donner les cours à la volée pour clôturer, il y a aussi des conséquences pour l’assimilation des étudiants. Il faut aussi du temps à l’étudiant  pour le repos et pour des travaux pratiques. Il y  a quand même un problème  et j’espère que l’autorité tiendra compte pour que l’on puisse préparer un autre calendrier pour permettre que la matière soit donnée entièrement et dans les conditions acceptables.

Les responsabilités sont-elles partagées entre autorités académiques et les étudiants par rapport cette situation ?

Si je parle en tant qu’individu en dehors de ma qualité de professeur, je peux dire que les revendications sont prévues par la constitution. Mais l’on ne peut pas accepter qu’en même temps que vous revendiquez, que vous commenciez vous-même à casser tout ce qu’il y a dans votre université. Vous vous attaquez à l’infrastructure dans laquelle vous étudiez et qui vous aide comme les homes qui vous aident à être logés, d’éviter les problèmes des transports qui est un casse tête pour aller au cours.

Et quand vous cassez tout cela on se demande bien ce que vous cherchez à l’université, si ce n’est autre chose que l’éducation. Parce que si seulement il y avait une revendication pacifique, en marchant pacifiquement, et en levant seulement le ton, cela pourrait aboutir à une concertation entre les décideurs pour une solution rapide. Mais lors qu’il y a des actes de vandalisme, on ne peut trouver une bonne solution.

L’IPR aussi risque de créer des remous du côté des professeurs ?

Pour ce cas, les professeurs ont leur association, l’Apukin qui est la bouche autorisée pour prendre des décisions après concertation avec les membres et le moment venu, si elle estime que cela est utile elle se prononcera. C’est elle qui appréciera. Ce n’est pas à une seule personne de se prononcer. Nous attendrons si l’autorité a pris le soin de prendre langue avec le gouvernement. D’ailleurs c’est un problème national, tout l’enseignement supérieur et universitaire est concerné.

Qu’est ce qu’il faut envisager dans l’avenir pour que l’on ne revienne pas dans les longues années académiques avec ces incidents ?

Une année académique se prépare, elle ne s’improvise pas. Nous les enseignants par exemple  nous la préparons. Comment ? Eh bien, on actualise les cours en tenant compte de l’évolution de la science, on se prépare à affronter 9 mois d’enseignements aussi bien physiquement que mentalement.

Il est aussi nécessaire pour les autorités d’avoir aussi l’occasion  de s’assoir pour étudier les problèmes qui se sont produits au cours de l’année écoulée et préparer des solutions pour la nouvelle année académique pour qu’il n’y ait pas des faits cumulatifs.

Il faut prévenir et quant on a prévenu, tout devient facile. Malheureusement c’est ce qui est souvent le cas. Et si on ne sait plus quoi faire , on créé des ordres alors qu’avec tout ce que l’on avait comme organisations au niveau politique, au niveau du comité d’administration, au niveau de la coordination des étudiants, au niveau des syndicalistes, au niveau de la police universitaire, on pouvait se mettre ensemble pour discuter et éviter le pire.

La plupart de cas la majorité pense que c’est par mauvaise foi que l’on a pris cette décision là et parce que l’on est contre elle, et la suite, on la connait, c’est le désordre.

Propos recueillis par Jacques Kalokola   

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Ilume Tembele René : « La diplomatie se retrouve bien dans la dimension politique de la foi en Jésus-Christ » https://infocongo.net/2019/12/28/ilume-tembele-rene-la-diplomatie-se-retrouve-bien-dans-la-dimension-politique-de-la-foi-en-jesus-christ/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=ilume-tembele-rene-la-diplomatie-se-retrouve-bien-dans-la-dimension-politique-de-la-foi-en-jesus-christ https://infocongo.net/2019/12/28/ilume-tembele-rene-la-diplomatie-se-retrouve-bien-dans-la-dimension-politique-de-la-foi-en-jesus-christ/?noamp=mobile#comments Sat, 28 Dec 2019 12:26:12 +0000 https://infocongo.net/?p=53372 Interview accordée par S.E Mr René Ilume Tembele, Ambassadeur de la RDC auprès du Soudan du Sud, en mission officielle à Kinshasa –RDC), décembre 2019. Q : Peut-on savoir la raison de votre séjour à Kinshasa ? Ma présence ici à Kinshasa se justifie par le fait qu’en ma qualité d’Ambassadeur de la RDC au Soudans du...

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Interview accordée par S.E Mr René Ilume Tembele, Ambassadeur de la RDC auprès du Soudan du Sud, en mission officielle à Kinshasa –RDC), décembre 2019.

Q : Peut-on savoir la raison de votre séjour à Kinshasa ?

Ma présence ici à Kinshasa se justifie par le fait qu’en ma qualité d’Ambassadeur de la RDC au Soudans du Sud, je me devais d’accompagner une délégation Sud soudanaise conduite par SE Mme Awut Deng Acuil, la ministre des Affaires Etrangère et de la Coopération Internationale de la République du Soudan du Sud, qui avait un message spécial à transmettre à S.E. Félix Antoine Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo, notre respecté et distingué Chef de l’Etat.

La ministre Awut Deng Acuil reçue par le Président F. Tshisekedi à Kinshasa

A l’heure d’aujourd’hui, quelles sont les relations entre la RDC et le Soudan du Sud et sont-elles bonnes ?

Je dirai même très bonnes, les relations sont au beau fixe, dans la mesure où depuis l’ouverture officielle de l’Ambassade de la RDC à Juba,  le 10 janvier 2012, le premier diplomate congolais au Soudan du Sud que je suis, je suis témoin du renforcement continu des relations entre notre pays la RDC et le Soudan du Sud. Le dernier exemple est cette visite de S.E Mme Deng à Kinshasa.

En fait, les deux pays ont toujours la chance d’avoir à leurs têtes des Chefs d’Etat qui sont animés de la volonté de cimenter davantage les liens historique longtemps tissés par nos ancêtres qui vivaient toujours en harmonie les uns à côté des autres, malgré cette séparation politique imposée par la  Conférence de Berlin en 1885. Nous n’avons donc pas à nous plaindre de ce côté-la.

Ce qui me réconforte davantage, c’est le résultat du mécanisme de coopération à deux niveaux, national et provincial, que j’ai initié et proposé à la hiérarchie, dès ma prise de fonction en qualité de Chargé d’Affaires à l’époque (2012). La démarche a été sanctionnée par la signature, au niveau national, de l’Accord-cadre de coopération en la RDC et le Soudan du Sud le 21 avril 2013 à Kinshasa, et au niveau provincial, de l’Accord de Kisangani, le 23 juin 2013, qui d’ailleurs nécessite une adaptation, vu les développements intervenus dans les deux pays en terme de découpage territorial.

A l’époque, la province Orientale partageait la frontière avec deux provinces sud-soudanaises, à savoir Central Equatoria State et western Equatoria State. A l’heure actuelle, ce sont les provinces de Haut-Uélé et de l’Ituri côté RDC, qui partagent la frontière avec quatre provinces sud-soudanaises, à savoir Yei River State, MAridi State, Gbudwe State et Tumbura State.

Ce mécanisme de coopération à deux  niveaux me facilite énormément la tâche. Il nous a permis de :

  1. Mettre  fin à l’existence de l’ALPC (Armée de libération du peuple congolais), une rébellion qui sévisait à Imgbokolo en Ituri et qui a été neutralisée grâce à la combinaison des efforts des FARDC et de l’Ambassade congolaise à Juba avdec le Gouverneur de Cenytral Equatoria State pour refuser tout soutien à cette rébellion
  2. Dissuader les groupes des militaires sud-soudanais qui avaient l’intention de recourir à l’usage de la force à Ezo, frontière triangulaire entre RDC-RCA-Soudan du Sud, pour obtenir la restitution de leurs éléments arrêtés à Dungu (juillet 2012) et le retrait du drapeau national congolais implanté par les FARDC à la frontière à Sita en Ituri avec Morobo (mars 2016), pour ne citer que cela.
  3. Gérer et rapatrier en RDC plusieurs enfants, filles et garçons, récupérés de la LRA
  4. Acquérir des concessions pour la construction des écoles consulaires au programme congolais à Yei, à Yambio et à Juba.
  5. Signer un Protocole d’Accord entre les deux pays dans  le domaine de l’Education qui prévoit le déploiement de 3.000 enseignants congolais sur toute l’étendue du territoire du Soudan du Sud pour des enseignements en français.

Peut-on dire que ces deux mécanismes traitent aussi la question des Mbororo qui peuvent créent quelques problèmes dans le Haut-Uélé?

Justement dans le Haut-Uélé, ce phénomène préoccupe au plus haut point la population. Et l’Accord-cadre que j’ai évoqué plus haut prévoit des mécanismes de gestion et résolution des conflits, notamment à travers les Forces  de Défense et de Sécurité que je félicite au passage pour leur professionnalisme et leur engagement patriotique.

A ce niveau, nous sommes heureux de voir les deux pays collaborer étroitement pour mettre  fin à toutes menaces contre la paix, la sécurité et la stabilité le long de leurs frontières communes et dans le région. Comme vous le savez, les Mbororo sont des peuples nomades, qui quittent leurs milieux naturels en Afrique de l’Ouest pour chercher des pâturages à leurs bétails. Ils traversent pour ainsi dire plusieurs pays sans tenir compte malheureusement des législations nationales en matière d’immigration.

Des éleveurs Mbororo. Photo Teseum

C’est un problème qui tient réellement à cœur et qui préoccupe les deux Gouvernements et l’Afrique tout entière, car l’Union africaine est déjà saisie par la RDC à ce sujet. Et je pense que les autorité ont conscience de l’impact négatif de tels phénomènes et s’emploient à y apporter des réponses satisfaisantes allant dans le sens des intérêts de la population sur terrain.

Et je félicite les autorités compétentes congolaises, du sommet à la base, pour les dispositions prises pour que la paix et la sécurité règnent sur toute l’étendue de la République.

Vous-êtes diplomate congolais au Soudan du Sud qui est un pays qui n’est pas très connu. Pouvez-vous nous faire une brève présentation de vous-même ?

Répondant au nom de René Ilume Tembele, Jesuis Congolais, de la tribu Lokele, de la Province de la Tshopo, donc la grande Orientale.

René Ilume Tembele, Ambassadeur de la RDC au Soudan du Sud

Né à Kisangani, où j’ai grandi et fait toutes mes études primaires, secondaires et universitaires. J’ai terminé mes études secondaires comme séminariste-collégien. Séminariste de Mandombe ayant passé suivant les exigences de l’époque, la 5è et la 6è années au collège Sacré-Cœur (Maele) à Kisangani.  

J’ai ensuite passé cinq ans à l’Université de Kisangani où j’ai fait les Sciences politiques et Administratives jusqu’en 1988, avant de m’engager définitivement dans la diplomatie à, la centrale d’abord, ensuite dans notre Représentation permanente auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, et enfin à Juba, au Soudan du Sud.

Je remercie Dieu et les autorités de notre pays pour avoir fait de moi le tout premier diplomate congolais au Soudan du Sud, celui donc qui a ouvert l’Ambassade de la RDC à Juba, au Soudand du Sud, en tant que Chargé d’Affaires avec rang de Ministre-Conseiller de 2012 jusqu’à mon élévation au rang d’Ambassadeur en juillet 2015.

A l’heure actuelle, je suis Vice-Doyen du Corps Diplomatique accrédité à Juba, ce qui est un honneur pour notre pays, étant donné que cette position me permet d’accéder encore davantage aux milieux politiques et diplomatiques du pays hôte.

Pour clôturer, je suis chercheur en Sciences Politiques à l’Université de Kinshasa, et je fais également des recherches en Théologie.

Par ailleurs, je rends gloire à dieu pour avoir fait de moi aussi son Apôtre et le Père de la Christocratie dans le monde, tout cela à partir de Juba, où j’exerçais déjà comme diplomate congolais. En effet, en octobre 2012, à Juba, dieu m’a demandé de partager avec le monde une  vision pour laquelle il m’a formé pendant 30 ans, de 1982 à 2012 et dont la mission consiste à revenir à son alliance que le monde a abandonnée.

Il s’agit d’un retour à la saine ou sainte doctrine que ses saints prophètes et apôtres ont transmise une fois pour toutes pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Depuis je m’efforce à  remplir cette tâche concomitamment avec la diplomatie. Et je trouve qu’il existe une réelle compatibilité, voire une complémentarité entre les deux fonctions.

Raison pour  laquelle dans mon ouvrage intitulé « Vision-La Christocratie », publié aux Editions M.E.S de l’Université de Kinshasa, j’ai placé la diplomatie dans la dimension politico-administrative, sécuritaire et diplomatique de la Foi en Jésus-Christ. Il s’agit de l’impératif de « la cherche de la paix avec tous (ses voisins immédiats et lointains) », d’un partenariat pacifique mutuellement avantageux.

Une telle spiritualité peut véritablement conduire l’humanité vers des perspectives d’un développement intégral, c’est-à-dire spirituel, politique, social, économique, environnemental et humanitaire. Même ce changement climatique dont on parle actuellement, c’est un phénomène spirituel qui nécessite une réponse spirituelle, tout simplement.

Pour revenir à ma double mission, je dirai qu’on peut se servir d’une telle spiritualité dans tous les domaines de la vie, y compris la diplomatie, pour sauver l’humanité, intégralement.

Notre pays en ce moment traverse des moments difficiles, depuis quelques temps, sur les plans économique et social. Comment pouvez-vous explique cela sur le plan spirituel ?

Dieu a dit : « je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Si dieu est avec vous, qui peut être contre vous ? Votre constat prouve donc à suffisance que Dieu n’est pas avec nous, malgré tout le zèle déployé par la population congolaise en général, et kinoise en particulier, en matière de foi. Autrement, on serait dans un bonheur relativement parfait, avec tout ce que Dieu a mis dans notre sol et sous-sol.

On a toujours tendance à oublier que la crise non seulement au Congo, mais partout ailleurs est d’abord et avant tout spirituelle. Et donc, la solution est d’abord et avant tout spirituelle. A ce stade, la responsabilité spirituelle est partagée entre les églises premièrement, les individus ensuite et les gouvernants enfin. Seul le retour à la foi fondée sur la saine doctrine transmise par les apôtres de Jésus-Christ peut apporter des réponses justes à votre question.

Malheureusement, il y a des églises qui s’évertuent à changer la loi, voire le calendrier de Dieu, et à enseigner et pratiquer ce qui ne doit pas être ; les individus ne lisent pas la bible pour vérifier les enseignements reçus, et les dirigeants ne donnent pas des orientations précises pour recadrer la foi en Jésus-Christ dans toutes ses sept(7) dimensions spirituelle, économique, politique, juridique, socioculturelle, environnementale et humanitaire.

C’est ce dysfonctionnement spirituel qui excite la colère de Dieu. Et explique tous les échecs des politiques appliquées dans notre pays, voire ailleurs. Car, Dieu qui est Tout-puissant, celui qui ferme et personne ne peut ouvrir, et celui qui ouvre et personne ne peut fermer, a décidé de fermer pour l’instant jusqu’à ce que nous nous reconnaitrions coupables et et prendrions la décision de revenir à Lui.

Dieu veut l’obéissance, et non les sacrifices. Or de nos jours, les églises ont tendance à privilégier les sacrifices au lieu de l’obéissance, et ce dans un système démocratique civilisationnel qui a fait son temps.

C’est pourquoi, j’invite celui ou celle qui veut, à tenter l’expérience de la Christocratie, qui est un concept qui m’a été inspiré par le Saint-Esprit, comme système  de gouvernance au niveau individuel, familial, national, continental ou international, humanitaire, etc. je suis à la disposition de mon pays pour la compréhension et la mise en œuvre pratique des saintes écritures pour le plus grand bien de chacun, de la nation et de l’humanité.

Q : Quel est votre dernier mot ?

Oui, d’abord, je rends grâce à Dieu pour m’avoir miraculeusement sauvé, le 30 octobre dernier, de l’embuscade qui nous a été tendue à 45 km de Yei, soit une quinzaine de kilomètres de la frontière avec Aba, par les rebelles sud-soudanais de National Army Salvation (NAS), de Thomas Cyrillo, alors que j’accompagnais S.E Emmanuel Adil Anthony, Gouverneur de Yei River State à Isiro pour une rencontre bilatérale avec S.E Christophe Baseane Nangaa, Gouverneur du Haut-Uélé, consacrée à la sécurité et au commerce le long de la frontière commune entre les deux provinces.

Baseane Nangaa et Adil Anthony

Ensuite, je rends grâce à Dieu pour l’alternance pacifique dans notre pays qui totalise déjà un an. C’est une première dans l’histoire politique de notre pays. Il faut féliciter nos deux héros nationaux que sont leurs Excellences Joseph Kabila Kabange et Félix Antoine Tshisekedi, auxquels je rends des hommages très déférents pour la belle leçon qu’ils viennent d’administrer à l’Afrique et au monde.

Et j’invite le peuple congolais, l’Afrique et le monde à apporter leur soutien spirituel, politique, diplomatique et financier au président Félix Antoine Tshisekedi pour lui permettre d’accomplir efficacement sa mission à la tête de notre pays pour le plus grand bien du peuple congolais tout entier.

Enfin, je présente mes vœux les meilleurs de santé, longévité, succès et prospérité pour cette année nouvelle 2020 non seulement à ma famille biologique et spirituelle, mais aussi à toute la nation congolaise, ainsi qu’à toute l’humanité. Que Dieu vous bénisse tous, au nom de Jésus-Christ !

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Ferdinand Kambere (PPRD) : « il faut aussi que les Adf rentrent en Ouganda et les Fdlr au Rwanda » https://infocongo.net/2019/12/08/ferdinand-kambere-pprd-il-faut-aussi-que-les-adf-rentrent-en-ouganda-et-les-fdlr-au-rwanda/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=ferdinand-kambere-pprd-il-faut-aussi-que-les-adf-rentrent-en-ouganda-et-les-fdlr-au-rwanda Sun, 08 Dec 2019 07:34:18 +0000 https://infocongo.net/?p=51426 « Si on nous oblige nous d’accepter le retour des M23 qui sont en Ouganda et au Rwanda, on doit aussi imposer au Rwanda et à l’Ouganda d’accepter que les ADF rentrent chez eux, que les FDLR rentrent chez eux ». Ainsi s’exprimait Ferdinand Kambere (membre du FCC et cadre du PPRD), alors qu’il venait de faire...

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« Si on nous oblige nous d’accepter le retour des M23 qui sont en Ouganda et au Rwanda, on doit aussi imposer au Rwanda et à l’Ouganda d’accepter que les ADF rentrent chez eux, que les FDLR rentrent chez eux ».

Ainsi s’exprimait Ferdinand Kambere (membre du FCC et cadre du PPRD), alors qu’il venait de faire libérer 9 jeunes étudiants  de sa communauté Nande du cachot du camp lufungula au lendemain de leur arrestation, après les manifestations exigeant le départ de la Monusco.

Ferdinand Kambere,  s’est donné à cœur joie à la rédaction d’Infocongo sur les questions en rapport avec les récentes manifestations exigeant le départ de la Monusco.

Vous avez fait libérer les 9 jeunes Nande qui avaient été arrêtés par la police lors des dernières manifestations organisées par votre communauté Kihanga Kinshasa contre la Monusco. Pourquoi ?

J’ai suivi que les jeunes en solidarité avec toutes les manifestations qui se font à Beni, Butembo, Goma, la communauté Nande de Kinshasa a organisé une activité pour remettre un mémo au niveau de la Monusco et effectivement donner un message par rapport à Beni, mais malheureusement, il y a eu des jeunes qui ont été arrêtés par la police et en tant que membre de la communauté, nous devrions nous enquérir de la situation pour savoir ce qui s’était passé réellement pour une manifestation qui n’était que pacifique pour exprimer un ras-le-bol par rapport aux massacres qui se commettent en présence des forces onusiennes qui sont là depuis longtemps, et heureusement nous avons eu l’oreille attentive des autorités de la police qui les a libérés.

Que l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila soit le premier à demander le départ des troupes onusiennes du sol congolais, cela ne vous regarnit-il pas ?

En tant que membre du parti et cadre du PPRD, le parti de l’ancien chef de l’Etat, ce que le chef de l’état de l’époque avait exprimé au conseil des nations unies venait de la  population, quand il y avait certains éléments qui étaient rattrapés avec une uniforme des FARDC ou soupçonnés pour ceci ou cela par rapport à l’infiltration, tout ce que commettaient ces groupes armés étrangers.

A Beni c’est les ADF, mais il faut aussi dire qu’à Rutshuru,  Lubero, Walikale  et à  Masisi ce sont les FDLR. Donc, on voit quand même qu’il y a quelque chose à faire à ce niveau-là et on a besoin que l’ONU, à travers la Monusco qui a  des yeux peut – être  au-delà des  yeux nationaux devrait nous aider pour voir l’implication de certains pays voisins.

Pourquoi lorsque le M23 est mis en déroute par les FARDC qui ont travaillé avec la Monusco, pour les ADF ça doit perdurer comme ça, ces ADF soupçonnés être des rebelles ougandais égorger nos fils et filles tous les jours. Et même pour le chef de l’Etat, si hier on a su instrumentaliser la question pour intoxiquer la population du Grand Nord  que c’était l’ancien régime qui organisait ces massacres, aujourd’hui c’est un nouveau président issu des élections de 2018 qui lui aussi a promis de faire des efforts et on l’a vu déplorer des troupes et on a vu que sur ce nouveau commandement, les militaires sont décidés, parfois c’est des combats corps à corps dans ces forêts immenses.

On profite de l’avancée des FARDC dans la forêt pour venir égorger dans la cité et qu’entre temps, malheureusement cette force multilatérale qui est venue nous appuyer  semble être là, des soupçons commencent à jaillir, voilà le ras-le-bol exprimé par la population. Mais il ne faut pas que ce ras-le-bol que l’ennemi profite de ces manifestations pour encore faire plus de mal.

Quelle est l’issue que vous réservez à tous ces massacres ?

Les efforts sont à fournir à tous les niveaux. Je venais de parler ici du niveau diplomatique ou ce que nous attendons de la communauté internationale ainsi que des pays voisins. Si on nous oblige nous d’accepter le retour des M23 qui sont en Ouganda et au Rwanda, on doit aussi imposer au Rwanda et à l’Ouganda d’accepter aussi que les ADF rentrent chez eux, que les FDLR rentrent chez eux et là c’est sur le plan diplomatique.

De deux,  sur le plan national, le gouvernement doit multiplier des efforts et je le dit toujours surtout sur le plan de l’organisation de la sécurité publique que l’on doit laisser aux seuls services de l’état.

Il nous faut des réformes  pour que notre service privé soit organisé puisque jusque- là ça ne concerne que le gardiennage alors qu’on pouvait bien aller au-delà de là afin de permettre à la population de s’organiser et à bien collaborer avec l’armée et la police, pour optimiser plus ou moins la promotion de la sécurité de la population.

De trois, c’est au niveau de la classe politique congolais qui doit s’organiser ? Nous ne pouvons pas continuer à voir les gens puisqu’ils sont de l’opposition continuer à raller que sur les FARDC  et à acenser ceux qui tuent à Beni. Ce n’est pas du patriotisme, ce n’est pas du nationalisme, c’est plutôt des infractions contre la loi.

C’est jouer le jeu de l’ennemi. Donc, lorsque l’on est opposant politique l’on doit avoir des mots appropriés et lorsque la nation est en danger comme présentement, on doit tous se ranger derrière le chef de l’Etat, derrière le gouvernement, derrière les institutions de l’Etat. C’est cela un comportement patriotique.

Et de la thèse de la balkanisation, qu’en dites- vous ?

Elle est là et  c’est pourquoi je parle de la classe politique. Lorsque vous voyez des gens aller signer des contrats avec des pays qui nous malmènent, soupçonnés dans l’instabilité. C’est une évidence. Avant les élections, on les a vus aller au Rwanda, ils ont signé un accord pour trouver un candidat commun. Ils ont signé des accords de  Genève, évidemment, l’actuel chef de l’état était de l’équipe et avaient signé, et Dieu merci il s’était rétracté de sa signature. Le comportement de la population aujourd’hui porte une signification  et c’est pour dire aux politiciens congolais « attention le peuple congolais ne veut pas être balkanisé »

Pour vous Joseph Kabila est un prophète ?

Bien sûre, parce que avant lui plusieurs autres ont lutté,  tous ceux  qui sont été dans la ligne de Lumumba, ils ont toujours dit la même chose, interpeller la population que notre pays est un don de Dieu, la RDC est un don de Dieu. La population doit se manifester lorsqu’il y a des déviances de certains de nos fils et filles du Congo.

Propos recueillis par Jacques Kalokola

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Christian Mwando : « La République doit se gérer avec prudence. Une décision prise à un niveau donné a des répercutions sur l’ensemble du système » https://infocongo.net/2019/10/25/christian-mwando-la-republique-doit-se-gerer-avec-prudence-une-decision-prise-a-un-niveau-donne-a-des-repercutions-sur-lensemble-du-systeme/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=christian-mwando-la-republique-doit-se-gerer-avec-prudence-une-decision-prise-a-un-niveau-donne-a-des-repercutions-sur-lensemble-du-systeme Fri, 25 Oct 2019 16:33:40 +0000 https://infocongo.net/?p=45403 Dans une interview accordée à Infocongo.net, le député national Christian Mwando Nsimba Kabulo, élu de Moba, passe en revue le fonctionnement des institutions de la République, dont l’Opposition; donne un point de vue éclairé sur la gratuité de l’enseignement de base et revient naturellement sur les antivaleurs qui minent la bonne marche des affaires de...

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Dans une interview accordée à Infocongo.net, le député national Christian Mwando Nsimba Kabulo, élu de Moba, passe en revue le fonctionnement des institutions de la République, dont l’Opposition; donne un point de vue éclairé sur la gratuité de l’enseignement de base et revient naturellement sur les antivaleurs qui minent la bonne marche des affaires de l’Etat, ainsi que la fameuse affaire des 15 millions de dollars…”portés disparus”.

Infocongo.net : Un petit mot sur votre personne, de manière ramassée.

Christian Mwando : Je suis député national élu de la circonscription électorale de Moba. Je suis à ma deuxième mandature. La première mandature, j’ai été élu député dans la circonscription électorale de Lubumbashi. J’ai été élu en même temps député provincial dans la circonscription électorale de Kalemie, mandat que j’ai cédé à mon suppléant. J’ai donc trois circonscriptions électorales, Lubumbashi, Kalemie et Moba.

Pour ce qui est de ma formation, je suis ingénieur commercial de gestion de l’Université catholique de Louvain. J’ai terminé en 1989, j’ai occupé plusieurs fonctions.

Dans le privé d’abord, j’ai été directeur à la Marsavco après mes études jusqu’à 1996, puis, j’ai été directeur à la société industrielle des textiles, Sintexkin, j’ai été président de la Fédération des entreprises du Congo pour la ville de Lubumbashi, j’ai été premier vice-président provincial de la Fec, également avant d’être nommé ministre provincial du Budget et du Plan du Grand Katanga et, jusqu’en 2015, avant ma démission, j’étais ministre provincial des Finances, du Commerce et de l’Economie du Grand Katanga. Brièvement, voilà mon parcours, suis marié et père de 5 enfants.

Christian Mwando Nsimba Kabulo

I.C. : Il vous manque, le géniteur qui a beaucoup contribué par rapport à votre cursus ?

C. M. : Je suis le fils de Charles Mwando Nsimba, qui était aussi un acteur politique clé dans notre pays, qui est décédé malheureusement en décembre 2016, il y a 3 ans et qui a aussi un parcours élogieux.

I.C. : Hier, c’était la marche organisée par le Comité laïc de coordination, CLC, que vous avez soutenue. D’aucuns pensent que la population n’est plus dans la logique des marches, vue la petite mobilisation que cette marche a présentée ?

C. M. : On ne peut pas parler de la population qui n’a pas répondu à l’appel de la marche, il s’agit de la mauvaise organisation du CLC. Je crois et j’ai eu l’impression simplement que le CLC a sabordé sa propre marche. Parce qu’il n’est pas normal que pour une marche prévue le 19 octobre, samedi, on n’a pas eu l’itinéraire jusque le dimanche, après-midi, on ne savait pas dans quel itinéraire on devait suivre.

Moi-même je n’ai pas marché parce que je ne savais pas où je devais me retrouver. Parce que, pour certaines communes, comme la commune de la Gombe, on n’a pas donné l’itinéraire de la marche. Vous comprenez que moi, à mon niveau, je n’avais pas cette information jusque dimanche soir sur l’itinéraire à suivre, sur où je devais me retrouver.

A fortiori, les membres de mon parti politique, le commun des mortels ne savaient pas comment cette marche était organisée, tout le monde savait qu’il y avait marche, personne ne savait d’où il devait partir et quel itinéraire il devait suivre. Je crois que c’est ça qui a fait l’échec de cette marche. C’est la mauvaise organisation ou le sabordage et je considère que le comité organisateur du CLC a sabordé sa propre marche.

I.C. : Serez-vous prêt à affirmer que c’était le CLC ?

C. M. : Je m’interroge beaucoup sur la lourdeur qu’a eue le CLC pour dire la marche partira d’où et va s’arrêter où si bien que si c’était dans chaque commune, ce sont des choses qui devaient être à la disposition des marcheurs, trois ou quatre jours au moins avant, sinon une semaine ou 15 jours avant. Cela n’a pas été fait. D’où, tout le monde qui était disposé à marcher a été complètement déboussolé.

I.C. : On n’arrive plus à comprendre ce qui se passe à Lamuka, il y a aujourd’hui des fissures dans gestion de la désignation du porte-parole de l’opposition, qui crée des problèmes. Il y a de plus en plus des voix qui s’élèvent, le MS-G7 est prêt à accompagner Moïse Katumbi comme son candidat porte-parole, qu’en est-il ?

C. M. : Je crois, il y a un problème de compréhension. La loi portant statuts de l’Opposition dit que dans le mois qui suit l’investiture du Gouvernement, le Groupe parlementaire de l’Opposition ou l’un des groupes parlementaires de l’Opposition saisisse le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat pour la facilitation de la désignation du porte-parole de l’Opposition dans le mois.

Fort de cette loi, le groupe parlementaire, MS/G7 a saisi dans le mois, parce que le gouvernement ayant été installé le 7, nous avions jusqu’au 7 octobre, donc du 7 septembre au 7 octobre pour saisir les bureaux des deux chambres pour qu’ils organisent la désignation du porte-parole de l’Opposition. C’est ce qui a été fait.Pour d’autres, notamment, la Dynamique pour la vérité des urnes, eux disent qu’ils n’ont pas besoin du porte-parole de l’opposition parce qu’ils sont dans une position de réclamer la victoire des élections.

Nous, Katumbistes, et également le MLC, nous avons tourné la page des élections et nous sommes en train de nous préparer pour 2023.

Dans la mesure où nous considérons que nous ne pouvons pas indéfiniment, dès lors que la Cour constitutionnelle à laquelle, nous-mêmes, Lamuka, nous avions fait notre requête, a conclu.

Nous avions conseillé en son temps de ne pas recourir à la Cour constitutionnelle, connaissant sa composition. Mais la branche aujourd’hui de la Dynamique pour la vérité des urnes avait considéré qu’elle devait recourir à la Cour constitutionnelle.

Ayant recouru à la Cour constitutionnelle, elle doit s’incliner à la décision de la Cour constitutionnelle. Ça c’est notre logique. Pour nous, nous avons clôturé la page des élections.

Aujourd’hui, nous considérons comme étant membre de l’Opposition, opposition républicaine, c’est-à-dire, opposition qui respecte les lois du pays. Et la loi portant statut de l’opposition organise l’opposition en lui donnant un porte-parole. Le porte-parole sera le correspondant officiel du gouvernement et des institutions de la République pour donner le son de cloche de l’opposition, parce que l’opposition dans notre pays est une institution.

Et nous voulons que maintenant avec le nouveau président de la République qui a promis qu’il allait soutenir la mise en place de ce porte-parole de l’opposition, pour permettre à l’opposition de jouer véritablement son rôle de contre-pouvoir, nous avons fait notre devoir en tant que parlementaire.

Pour ceux qui sont dans la dynamique pour la vérité des urnes, eux, ils sont au pouvoir. Donc, ils ne sont pas dans l’opposition. Alors s’ils n’y sont pas, c’est tout à fait logique que la désignation du porte-parole de l’opposition ne les concerne pas. Et nous respectons leur point-de vue, et, qu’ils respectent aussi notre point de vue de dire que nous sommes dans l’opposition, nous respectons la loi, nous voulons nous organiser comme opposition selon ce que fixait la loi.

Christian Mwando, Président national de l’UNADEF

I.C. : Nous pouvons alors dire que c’est Moïse Katumbi qui est la personne qui pourrait représenter valablement cette Opposition ?

C. M. : Bien sûr que Moïse Katumbi est la personne qui a le plus grand nombre des parlementaires aujourd’hui. La loi dit que le porte-parole de l’opposition est désigné par les sénateurs et les députés nationaux qui sont réunis sous la facilitation du bureau de l’Assemblée nationale et du Sénat. Ce sont les électeurs qui peuvent élire quelqu’un qui est membre du parlement ou en dehors du parlement. Moïse Katumbi ayant aujourd’hui plus de 70 pourcent des parlementaires de l’Opposition est la personne la mieux placée pour avoir le rôle de porte-parole de l’opposition si on procédait au vote.

Christian Mwando et Moise Katumbi

Mais, je pense que les tractations sont encore en cours pour avoir un consensus. Si aujourd’hui, par consensus, les deux grandes personnalités, parce qu’il y a trois groupes parlementaires aujourd’hui à l’Assemblée nationale, deux groupes sont ceux de Moïse Katumbi, le ML-G7, le MKL et allées, il ya un groupe MLC-ADL qui est sous le leadership de J-P Bemba.

Si les deux se mettent d’accord, par consensus, on n’aura pas besoin d’aller au vote et donc, on va appuyer la personne que les deux vont désigner par consensus. Pour la cohésion de l’opposition, nous préférons nous tous la voie du consensus quela voie de vote.

I.C. : Mais le groupe MLC crie déjà à la trahison, par rapport à l’opposition que vous soutenez ?

C. M. : Le groupe MLC, je parle bien du groupe MLC-ADL. Le MLC est une composante du groupe MLC-ADL. Le groupe MLC n’a pas vraiment de problème. Le groupe à problème c’est le groupe Dynamique de l’opposition qui se trouve dans le groupe MLC-ADL. Le groupe dynamique de l’opposition est un groupe qui n’est pas conséquent parce que ce groupe qui se trouve au sein du group MLC-ADL par ce qu’il faut avoir 25 députés pour avoir un groupe de l’opposition or, comme ils ne sont qu’à 8, n’ont pas pu constituer un groupe à part, c’est comme çà qu’ils se sont alliés au MLC pour constituer le groupe parlementaire.

Normalement, puisqu’il ne reconnait pas les institutions, ce groupe aurait dû ne pas siéger à l’Assemblée nationale. Il fallait être conséquent comme l’avait fait le Président Tshisekedi-père.

A l’époque, il avait demandé à ses députés de ne pas siéger. Entre temps, ce groupe reconnait les institutions, il reconnait le bureau de l’Assemblée nationale, il participe à toutes les manifestations qui pourraient être organisées par les institutions en place, notamment l’investiture du Gouvernement, alors qu’ils sont au pouvoir. Ce groupe a également signé les fiches au sein de l’Assemblée nationale pour dire que c’est elle le groupe de l’opposition. Si vous dite que vous être de l’opposition, cela veut dire que c’est par rapport à un pouvoir en place.

Donc, ce groupe dit, d’une part, que c’est un groupe de l’opposition, avec toute la dynamique pour la vérité des urnes, ils disent qu’ils ont gagné les élections et sont au pouvoir, entre temps ils remplissent les papiers au sein de l’Assemblée nationale pour dire qu’ils sont dans l’Opposition.

S’ils reconnaissent être dans l’opposition c’est dire qu’ils reconnaissent les institutions en place. Et s’ils reconnaissent les institutions en place, ils doivent accepter que nous, nous sommes organisés en tant qu’Opposition comme ils ont rempli les fiches par la loi portant statuts de l’Opposition.

La loi portant statut de l’Opposition dit que l’Opposition se choisit un porte-parole et, c’est constitutionnel, c’est légal. Mais, en quoi, en respectant la loi sur les statuts de l’Opposition, les gens auraient trahi. Je crois que les gens ne doivent pas enfermer la population troublée par leur propre contradiction. Je mets au défi ceux qui ne sont pas d’accord, qui sont de l’Opposition, ceux qui sont au pouvoir qu’ils doivent démissionner des groupes parlementaires de l’Opposition et de démissionner du Parlement.

Une chose est d’aller crier dehors en accusant les autres, mais une autre chose est d’aller siéger dans les mêmes institutions en se proclamant de l’Opposition. Ils sont à l’Opposition par rapport à un pouvoir existant, donc implicitement, ils reconnaissent le pouvoir, mais on trompe le peuple pour dire qu’on n’en connaît pas.

J’ajoute que les mêmes qui siègent comme opposants, étant dans leurs partis respectifs qu’ils disent vérité des urnes, ils cotisent. On leur coupe 15 pourcent des émoluments pour cotiser dans leurs partis politiques. Il faut faire pratique la politique dans la sincérité et l’honnêteté d’ouverture.

La page des élections est tournée pour nous les Katumbistes. Nous allons faire notre travail pour aider notre pays à avancer comme Opposition républicaine c’est-à-dire, Opposition qui contrôle les institutions, Opposition qui fait contre-poids au pouvoir, mais Opposition qui respecte la loi, y compris la loi portant statut de l’Opposition.

I.C. : A l’occasion de la réception qu’a réservée le Grand Katanga au Premier ministre, dans les coulisses, l’un des organisateurs, en la personne de Albert Youma, a bien déclaré à la presse qu’il faisait que les deux géants fils du Katanga, qui avaient travaillé ensemble il ya quelques années, puissent se rapprocher. On aurait appris que Kyungu, Muyambo étaient invités également et auraient décliné l’invitation parce que ne pouvaient pas envisager un tel rapprochement. Ce serait encore soutenir le régime Kabila. Pouvez-vous donner un commentaire là-dessus ?

C. M. : Le commentaire à faire là-dessus est simple. Nous devons faire un distinguo entre les opinions politiques et les relations personnelles. Nous, avec Moïse Katumbi, nous avons toujours considéré que le fait d’avoir des opinions différentes ne doit pas faire de nous des ennemis. Par le fait que beaucoup de gens confondent les opinions politiques avec les sentiments personnels qu’on crée la confusion.

Personnellement, nous sommes pour l’unité des Katangais. Dans d’autres provinces, même s’il y a des opposants, il y a des gens de la majorité. Quand il y a de grandes manifestations de leur province, ils se retrouvent tous autour d’une table pour parler du développement de leur province sans couleur politique. Pourquoi pas, Moïse et Kabila ne peuvent pas se parler. Ce sont tous des Katangais. Pourquoi ils ne peuvent pas se parler. Cela ne veut pas dire qu’ils doivent être d’accord sur l’action politique que l’un ou l’autre peut mener.

Nous ne sommes pas d’accord avec la manière d’agir politique de Kabila, nous ne sommes pas d’accord avec sa manière de faire, mais en tant que Katangais, cela ne nous empêche pas de nous retrouver dans une salle pour discuter des problèmes qui peuvent concerner le Katanga et pourquoi pas les problèmes qui concernent le pays. Chacun respectant l’autre, mais la fraternité n’est pas exclue dans un cadre familial.

Je crois, vouloir confondre cela crée les animosités inutiles. Pour moi, tous les deux sont des Katangais. S’il y a des problèmes qui concernent le Katanga, ils doivent se retrouver mais chacun garde ses opinions et sa manière d’agir politiquement.

I.C. : Profitant de votre réaction, qui est la plus logique, on dit souvent que ce qui divise le pays c’est aussi la méfiance entre les hommes politiques congolais

C. M. : C’est la confusion, et c’est ce que je dis, la méfiance entre les hommes politiques congolais c’est qu’on tend à mélanger les opinions politiques avec les relations personnelles. Lorsque, par exemple, si je ne suis pas d’accord que Lisanga Bonganga soit de Lamuka, cela n’a rien à voir avec mes relations personnelles que je peut avoir avec Lisanga Bonganga. Pour nous, être amis, nous pouvons nous appeler dans un cadre d’anniversaire d’un enfant, je peux y aller. Mais, son agir politique, si je ne suis pas d’accord, je ne manquerais pas de dire que je ne suis pas d’accord.

Je n’ai pas à l’attaquer dans le cadre de sa vie personnelle, je n’ai pas à me préoccuper, à m’en prendre à lui comme individu, mais je suis contre certaines de ses idées et certaines manières d’agir sur le plan politique.

Lorsqu’on sait dissocier les divergences d’opinions politiques avec les relations personnelles, je crois que la classe politique saura mieux conduire ce pays dans la paix et la concitoyenneté.

I.C. : Et ce serait aussi pour deux amis frères d’une même église qui deviennent apparemment des ennemis, notamment Martin Fayulu et Félix, ce n’est pas envisageable qu’ils se retrouvent ?

C. M. : Je ne sais pas si ce n’est pas envisageable qu’ils se retrouvent. Si Martin Fayulu et Félix se retrouvent, dans le cadre d’un forum qui concerne la République démocratique du Congo, ne peuvent-ils pas se saluer ? Ce sont les fils d’un même pays !

I.C. : Ils se sont salués au Vatican !

C. M. : On devrait se dépasser, dans un cadre comme celui-là, où on va tous pour fêter le Cardinal, on peut même se mettre autour d’une table. Parfois, ça aide à la décrispation de beaucoup d’autres situations. Je pense que dissocier les autres peut aider à apaiser la situation. Ce que les gens ne comprennent pas en définitive, c’est qu’en politique, nous ne la faisons pas pour nous. Nous la faisons pour que notre pays marche.

J’ai été élu parmi les meilleurs élus de la République. J’ai besoin aujourd’hui que ma circonscription électorale, mes électeurs, même si je ne suis pas au pouvoir, j’ai besoin que dans ma circonscription électorale, les choses marchent. Que les gens étudient, que les routes s’améliorent, que l’agriculture se développe… Je ne suis pas là pour dire qu’il faut que cela échoue complètement, comme je ne suis pas là, ça ne me concerne pas, ce n’est pas moi qui gère. Non. Si cela marche et que je contribue à ce que cela marche en donnant mes observations, en donnant des remarques quand ça ne marche pas, en me battant contre les tracasseries administratives, je serais réélu par ce que le peuple va dire qu’il a bien fait les choses.

Mais si je suis là simplement par le fait du refus, je bloque tout, si lorsqu’on tient à mener les actions pour développer l’agriculture, je ne peux pas travailler avec la haine qui n’a jamais aidé à reconstruire un pays. Je veux travailler avec l’amour d’abord de mon peuple. Je veux aider, là où je suis pour que mon pays qui est ma principale préoccupation, mon pays d’abord avance. Le reste, nous verrons lors de la campagne électorale, qui va présenter le meilleur programme.

Entre temps, que ce soit Tshisekedi, que ce soit Fayulu ou autre, nous sommes tous les enfants du même pays et notre objectif primordial doit être que le bien-être de notre population s’améliore.

Christian Mwando entouré par Moise Katumbi et Félix Tshisekedi, avant les élections de 2018

I.C. : Il y a de quoi saluer cette gratuité qui touche aussi votre base !

C. M. : Bien sûr. Il faut être sorcier pour condamner la gratuité de l’enseignement ! Au contraire, c’était dans les programmes de tous les candidats, y compris le programme de Moïse Katumbi, même s’il n’a pas pu compétir aux élections présidentielles. La gratuité, c’est la Constitution qui l’oblige. Ce n’est pas une faveur. C’est le président actuel, M. Félix Tshisekedi, qui a appliqué le devoir constitutionnel. Mais, là où il faut régler le problème, c’est de dire, est-ce qu’on n’a pas été trop vite, trop loin. Parce que, la question, il ne faut pas que ça devienne un mauvais exemple, et que ça bloque le fonctionnement des institutions ou même le fonctionnement de l’enseignement.

Parce que, je suis d’avis en tant d’économiste et gestionnaire, que le président de la République et le gouvernement auraient dû y aller par paliers. On ne peut pas passer d’un full payement par les parents à zéro payement. Ce n’est pas possible parce que le budget de l’enseignement était à peu près de 500 millions de dollars par an.

Aujourd’hui, on doit passer à plus ou moins trois milliards de dollars sur quel budget ! Le premier budget voté était de 7 milliards. C’était presque 40 % de l’ensemble de République. C’était mortel. Quand le Président de la République est rentré, on a fait passer, par quelle magie, on verra quand le budget sera présenté à l’Assemblée nationale, ils sont passés du coup à 10 milliards.

Ça veut dire que rien que la gratuité de l’enseignement de base va prendre 30 % du budget. 3 milliards de 10 milliards fait 30 % du budget. Il faut le faire.

On n’a jamais atteint en exécution ce budget, il faut d’abord qu’on sache comment on va atteindre ce budget-là, je crois que si mes informations sont bonnes, cette année, si on va atteindre 4 ou 5 milliards.

Passer à 10 milliards l’année prochaine sera quelque chose d’exceptionnel.

Avant d’en arriver-là, il fallait au président de la République de dire qu’on va aller par paliers.

Cette année-ci, on commence toutes les premières années primaires gratuites pour tous. On voit comment ça marche, on rode la machine. Pour les parents, l’année prochaine, premières et deuxièmes primaires.

Il y a aussi la question de la mécanisation des enseignants. Beaucoup d’enseignants ne sont pas mécanisés à l’intérieur du pays. C’est les parents qui payaient ces enseignants. Lancer la gratuité comme ça, ça fait que ces enseignants-là sont déjà payés. Parce que l’Etat ne les aurait pas reconnus. Ce travail aurait du être fait au préalable.

Il y a la question des enseignants mécanisés non payés. Je viens d’adresser une lettre au ministre d’Etat d’Enseignement primaire et secondaire pour lui signaler le cas des enseignants qui sont mécanisés et non payés dans ma circonscription électorale. Ces cadres mécanisés et non payés qui vont avoir zéro salaire aujourd’hui par le fait qu’ils ne sont pas encore payés et que les parents sont appelés à ne pas les payer, cela risque de créer un blocage sur le plan du coût non maîtrisé, sur le plan de la régularisation de tous ces enseignants.

Dernier point aussi, il va se poser dans les réseaux, notamment le réseau catholique, le problème de barème. Pour soutenir un enseignement de qualité, il faut faire la différence entre l’enseignement gratuit, qui veut dire être sur le banc de l’école seulement et recevoir n’importe quel enseignement, et avoir un enseignement de qualité.

L’église catholique a réussi dans ce pays à maintenir un enseignement de qualité par rapport à toutes les autres écoles officielles. Pour maintenir cet enseignement de qualité, il y a un coût. C’est la hauteur de la rémunération de l’enseignant. Parce que l’enseignant est un élément-clé de l’enseignement.

Il est impensable de décréter la gratuité de l’enseignant sans penser à l’enseignant. Dans le réseau catholique, l’enseignant touche au-delà de 500 dollars le mois à l’école primaire. Ce montant lui permet d’avoir une vie plus ou moins normale, notamment pour son loyer, sa nourriture, ses enfants à scolariser…

Avec la gratuité, on va aligner tout le monde au salaire de l’Etat situé autour de 150 dollars le mois. Comment peut-on gérer, pour le réseau catholique et autres, cette différence en termes d’argent ?

C’est pour ça que, malencontreusement, on s’en prend à l’église catholique comme quoi, elle pousse à des mouvements subversifs. Elle avait un barème qu’elle payait à ses enseignants et complété par les parents.

Tous ces problèmes devaient être analysés et pris en compte au préalable. Si on ne règle pas ces problèmes, le risque sera de propager le mal. Les écoles qui avaient un certain niveau d’éducation vont tomber au niveau des écoles publiques normales. On peut tout dire, ce n’est pas la faute des écoles officielles mais le niveau est nul. Pour aider ce pays, il faut faire les choses de manière réfléchie, graduellement et solidement.

Dans des secteurs autres que celui de l’enseignement, les gens observent. Si le gouvernement faisait un effort pour doubler ou tripler le salaire des enseignants pour qu’il n’y ait pas trop de remous dans ce secteur, que deviendront les militaires ? Le barème se tient, l’enseignant a un grade dans la Fonction publique. Les autres composantes de l’institution qui ont les mêmes grades doivent pouvoir toucher les mêmes salaires.

Si on donne la prime aux enseignants, les militaires feront également des réclamations et les autres fonctionnaires comme les médecins, les infirmiers… La République doit se gérer avec prudence. Une décision prise à un niveau donné a des répercutions sur l’ensemble du système.

Donc, j’encourage et remercie le Président de la République pour les décisions prises mais je recommande les mesures d’encadrement pour éviter de tomber à un blocage suite à une mesure qui part d’une bonne volonté.

I.C. : A la tête de la Fec, on vous appelait l’argentier du Katanga, comment jugez-vous l’affaire des 15 millions de dollars qui a fait couler beaucoup d’eaux sous les ponts ?

C. M. : La marche du CLC aurait du être le point culminant de cette affaire pour pousser le gouvernement à aller de l’avant. Si cette affaire ne trouve pas de compromis, la RDC sera indexée sur le plan national et international comme un Etat corrompu. Donc, le président de la République, le procureur général et tout le monde a un intérêt à clarifier cette affaire.

Parce que tout ce qu’on a promis à Félix Tshisekedi lors de sa tournée euro-américaine, si ces affaires de détournement ne sont pas clarifiées, il y a risque de ne rien avoir comme réalisations sur tous les milliards qui ont été promis.

Cela a des conséquences, non seulement sur le plan judiciaire. Le monde observe le Congo. Si le règlement de cette affaire pour savoir si le gouvernement actuel, si le président actuel est décidé ou pas à lutter contre la corruption. 15 millions constituent la décote. Normalement, avec les fluctuations des prix des produits pétroliers, puisque legouvernement avait demandé de bloquer les prix, le gouvernement paye aux pétroliers la différence entre le prix qu’ils auraient pu vendre et le prix que le gouvernement les a obligés à vendre.

Il ya des fluctuations aussi bien à la hausse comme à la baisse. Quand on fait la sommation, il y a une différence autour de 36 millions, le gouvernement ne devait payer que 85 millions. Mais, on est obligé de payer les 100 millions et les 15 millions ont disparu et qu’au départ, le gouvernement ne devait pas payer.

Donc, le gouvernement a payé un montant indu. Deuxièmement, non seulement le gouvernement a payé 15 millions de manière indue, il a payé les soldes des sociétés de stockage. La SEP n’est pas une société commerçante. Comment dans le partage de l’argent des 85 millions, la SEP se retrouve ? En quelle qualité ? C’est de l’argent perdu pour l’Etat parce que la décote ou le payement de la différence des prix ne concerne pas la SEP, qui n’est pas une société qui ne commerce que le pétrole. Beaucoup d’argent sont perdus là-dedans.

Troisième échelon de perte d’argent, c’est le taux d’intérêts. Ce n’est pas la Banque centrale qui est le caissier de l’Etat pour pouvoir payer cet argent. Non. Les concernés ont demandé un prêt au nom de l’Etat aux banques commerciales.

I.C. : Qui sont ces concernés ?

C. M. : Les concernés, c’est-à-dire, le ministère de l’Economie, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, parce que c’est la Banque centrale qui a garanti les prêts. Au-lieu de demander 85 millions qui étaient dus, on a demandé un prêt de 10 millions. Et sur le prêt de 10 millions, on doit rembourser 121 millions. C’est-à-dire, l’Etat n’a pas perdu que les 15 millions, il doit payer en plus de 15 millions perdus, 21 millions aux banques comme taux d’intérêt.

Cela veut dire que sur deux ans, les gens auront fait payer 20 millions gratuits aux banques commerciales. Ça fait, lorsqu’on prend les 15 millions, les 21 millions, ce qui a été indûment payé à SEP Congo, l’affaire remonte à plus de 40 millions de dollars. Une salle affaire donc !

Qui va accepter, à travers le monde, de donner de l’argent ou venir investir dans un pays où les retro-commissions, comme l’a dit le président de la République à TV5, sont des gages ? On peut voler légalement l’argent de l’Etat qui encaisse une perte sèche de plus de 40 millions sur une simple opération de décote pour les produits pétroliers.

Donc, il s’agit bien d’un vol organisé et les criminels doivent être poursuivis et condamnés. Et, le procureur général qui est très expéditif pour les pauvres citoyens, cas de Mike Mukebayi qui est accusé de simple diffamation, considérée comme quelque chose de moral. Une offense à une personne et cela concerne un cas de Justice des puissants.

Pour le cas de l’argent disparu dont on a les preuves de la disparition, personne n’est jamais arrêté jusqu’à ce jour. Est-elle normal, cette politique de  deux poids et deux mesures ! Ce sont ces antivaleurs que nous sommes entrain de condamner. Le procureur général près la Cour de cassation, la plus haute autorité judiciaire, l’organe de la loi par excellence, à l’ouverture de la rentrée judiciaire en train de se plaindre comme le commun des mortels qu’il a vécu la corruption à l’élection du Sénat, élection des gouverneurs, mais, il n’a arrêté personne !

Le procureur général près la Cour de cassation, après sa déclaration, devrait démissionner. C’est un aveu d’échec et de complicité vis-à-vis des corrupteurs et des corrompus. Cela ne présage pas un changement et cela risque d’être préjudiciable pour l’Etat et le budget de la République.

I.C. : Quand le nom de Kamerhe arrive, que pensez-vous ?

C. M. : Je ne vais incriminer personne. Le nom de Kamerhe est dans le dossier. Le CLC a demandé que tous ceux qui ont été cités dans le dossier pour permettre que la justice puisse faire son travail, qu’ils démissionnent. Parce que, les informations sont telles que, notamment que le directeur du cabinet du chef de l’Etat, aurait fait libérer le conseiller qui a signé tous les ordres des chèques de retrait de fonds et que ce monsieur se retrouverait aujourd’hui à Dubaï.

Maintenant, comment concilier cette position de puissance par rapport à l’évolution de l’enquête ? Est-ce que ce n’est pas par rapport à tous ces puissants que le procureur général est aujourd’hui complètement désarmé ? Donc, je ne vise personne en particulier, mais je veux que la justice soit établie. Pour l’indépendance de la justice, les gens doivent pouvoir se désengager, quitte à être blanchis par la justice et être réhabilités par après.

I.C. : Vous êtes peut-être au courant des massacres perpétrés à Minembwe, aux dernières nouvelles, un drapeau burundais flotterait quelque part, quelle lecture faites-vous de cette situation surtout lorsqu’une communauté se plaint et saisit le Conseil de sécurité des Nations unies, en l’occurrence, la communauté Banyamulenge ?

C. M. : La communauté des Banyamulenge a le droit de vivre en paix comme tous les autres citoyens. Bien que ne maîtrisant pas assez les contours du conflit, j’ai eu le sentiment en lisant les uns et les autres qu’il y a un massacre qui est en train de se perpétrer contre les Banyamulenge que je dois condamner parce qu’ils ont droit à la vie et à la sécurité comme toutes les autres communautés dans notre pays.

De l’autre côté, il y a un conflit de terre entre « ceux qui se prétendent être les autochtones » et les Banyamulenge qu’ils considèrent, eux, comme les non autochtones, qui seraient venus occuper leurs terres.

Tant que l’Etat ne se sera pas imprégné du dossier ou trancher entre ceux qui se prétendent être autochtones, qui ont toujours occupé ces terres, et ceux qu’ils prétendent être venus envahir leurs terres, qu’ils prétendent être les Banyamulenge, tant que l’Etat n’aura pas trouvé une solution et trouver un terrain d’enttente sur ce conflit, il sera difficile de faire cohabiter les deux groupes de population.

I.C. : De quel droit l’armée étrangère doit venir traquer les rebelles sur un autre sol ?

C. M. : Je ne suis pas du tout contre le fait que les trois armées de la sous-région se mettent ensemble. Parce qu’au niveau de l’Est, le problème est très complexe. Quand on voit les ADF-Nalu venir au Congo, et quand le Congo les poursuit, ils fuient vers l’Ouganda. Et l’armée congolaise ne peut pas les poursuivre en Ouganda. Lorsqu’ils sèment le désordre en Ouganda,  ils reviennent au Congo et l’armée ougandaise ne peut pas les poursuivre. La même chose, les rebelles FDLR, lorsqu’ils sont traqués au Congo, ils se refugient à la frontière au Rwanda ou au Burundi, et lorsqu’ils se sentent un peut mieux là-bas, ils cherchent à trouver refuge au Congo et, ainsi de suite, il y a une interpénétration des gens qui traversent de part et d’autre de la frontière.

Pour mettre un terme à la suspicion entre les quatre Etats, il est important que les opérations se mènent conjointement pour savoir qui protège qui, et qui va s’arrêter où.

Car, nous avons accusé le Rwanda, le Rwanda accuse parfois le Congo, le Congo accuse parfois le Burundi, le Congo accuse l’Ouganda et réciproquement, l’Ouganda accuse le Rwanda et le Rwanda fait de même, finalement, ce groupe inter-armé peut permettre réellement de savoir qui protège qui, et couper les groupes armés de toutes bases arrières.

Je crois que nos peuples de l’Est ont trop souffert. Et cette unité, si elle est sincère, elle est une bonne chose.

Deuxième chose qu’il ne faut pas oublier, faire un groupe, une coalition inter-pays est une bonne chose. Notre problème aussi, en République démocratique du Congo, c’est le commandement à l’Est.

Pourquoi les gens cités pour entretenir ces groupes armés, pour fournir les armes à ces groupes armés, pour être derrière ces groupes armés, sont toujours au commandement de notre côté ?

Le groupe des experts des Nations unies les a dénoncés et cités nommément. La Monusco les a cités mais ils sont toujours là. Ils ne veulent pas quitter. Je crois que tant que ces commandements et ces hommes de troupes qui sont beaucoup habitués à ces genres vont rester là-bas. Je crois que même cette coalition risque d’être vouée à l’échec.

Le président de la République doit prendre ses responsabilités. La première des choses, il doit relever tous les commandements, les officiers doivent dégager l’Est et qu’ils soient éloignés des mines de coltan de l’Est pour aller dans les écoles de formation. Et qu’ils soient remplacés par un nouveau commandement. Il ne manque pas de braves dans ce pays. Qu’on ne mette pas des gens qui ont des attaches avec les anciennes rébellions car dans l’armée, les gens refusent d’être mutés.

Propos recueillis par jacques Kalokola

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Claude Mashala : « Nous avons tous intérêt à aider Félix Tshisekedi, puisque sa réussite c’est notre fierté ! » https://infocongo.net/2019/10/10/claude-mashala-nous-avons-tous-interet-a-aider-felix-tshisekedi-puisque-sa-reussite-cest-notre-fierte/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=claude-mashala-nous-avons-tous-interet-a-aider-felix-tshisekedi-puisque-sa-reussite-cest-notre-fierte Thu, 10 Oct 2019 19:21:53 +0000 https://infocongo.net/?p=41753 Défenseur farouche du pouvoir issu de l’AFDL, aujourd’hui incarné par l’autorité morale du FCC, le sénateur à vie Joseph Kabila, l’ancien président du conseil d’administration de la société nationale de loterie, SONAL, Claude Marshala a bien voulu nous accorder une attention particulière en livrant sa lecture des faits en tant que politicien avéré sur la...

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Défenseur farouche du pouvoir issu de l’AFDL, aujourd’hui incarné par l’autorité morale du FCC, le sénateur à vie Joseph Kabila, l’ancien président du conseil d’administration de la société nationale de loterie, SONAL, Claude Marshala a bien voulu nous accorder une attention particulière en livrant sa lecture des faits en tant que politicien avéré sur la coalition entre le FCC-CASH et d’autres questions brûlantes de l’heure.  

Parlez-nous de votre passé politique ?

Je suis un cadre de l’ancienne Jeunesse du Mouvement Populaire de la révolution, JMPR d’heureuse mémoire où j’avais prêté un serment de fidélité au guide de la nation, feu le maréchal Mobutu, devant l’ancien ministre Tshimbombo Mukuna, au stade du 20 Mai, aujourd’hui rebaptisé Tata Raphael. Je suis un kabiliste de première heure sous M’zee Laurent Désiré Kabila jusqu’à ce jour, où je soutiens son idéologie à travers le parti du peuple pour la reconstruction et le développement, PPRD.

Que dites-vous du rapprochement entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, des ennemis politiques il y a si peu ?

J’apprécie à sa juste valeur l’effort qu’à fait l’actuel chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, en comprenant qu’il y avait moyen entre congolais, malgré que l’on était opposé vis-à-vis de l’autre, on avait des discours très virils voire injurieux.

Le président a compris qu’il y a moyen de se dépasser et de puiser dans les démarches Kabiliste que ne cessait de répéter Joseph Kabila que ce n’est qu’ensemble qu’on pouvait reconstruire le Congo. C’est l’encre qui a manqué aux congolais à l’époque de Lumumba pour commencer à écrire notre histoire. La plume était là mais il n’y avait pas encre.

L’ancien chef de l’Etat a joué un rôle important dans cette passation civilisée du pouvoir. La promulgation du nouveau code minier est un signal fort pour l’auto prise en charge prônée par M’zee Laurent Désiré Kabila et concrétisée par son fils Joseph Kabila. C’est l’un des symboles de cette auto prise en charge pour espérer un avenir meilleur. C’est l’arrêt des gros bénéfices à tirés par les occidentaux qui choquent et ce ne sont pas des philanthropes. Quand on exige la sous-traitance à 100% congolais, ça dérange.

Souvenez-vous que les recettes des dérivés du cuivre comme l’or, le cobalt et autres ne profitaient qu’aux seuls belges pendant des décennies. Il ne faut pas perdre de vue que 2030, année fixée pour l’émergence, c’est dans dix et ce n’est pas loin. Si ce n’est pas l’émergence en 2030, mais que ça soit au moins le début de l’émergence. Nous devons tous nous impliquer pour pérenniser cette passation pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat pour que ça soit une culture.

Une passation sous pression ?

Que l’on cesse de croire que le nègre est tellement noir qu’il ne voit que du noir partout où il va. On n’est pas si bête que ça. A l’occasion du 14è sommet de la Francophonie qui s’est tenu chez nous, le président français de l’époque, François Hollande avait admis que l’Afrique est la jeunesse du monde, et c’est pour dire que l’Afrique est l’avenir du monde. L’Afrique est l’enfance du monde. C’est en l’Afrique qu’il y a encore des réserves stratégiques énormes, c’est en Afrique qu’il y a une certaine explosion démographique hors normes, les grands espaces demeurent comme au Congo Kinshasa encore non exploités. Joseph Kabila est un officier militaire qui a respecté sa parole d’officier en respectant la loi.

Dommage que l’on a comme impression que l’ambition politique a été privilégiée même au détriment de la constitution. La preuve est que ceux qu’hier étaient sous embargo à cause de leur mauvaise relation avec l’article 10 de la constitution sont en train de faire la politique.

C’est pour dire qu’il n’y a pas eu pression. Kabila n’était qu’à son premier mandat. Il n’a jamais voulu d’un second mandat parce qu’il y avait un certain calcul politique du chef de certains vendus et autres servants des impérialistes. Il n’y a pas eu pression, c’est le bon sens qui a primé et il a privilégié l’intérêt général de la nation.

Que dire finalement du mariage entre FCC et CASH ?

C’est un contrat et comme dans un mariage entre deux personnes, chacun des partenaires est venu avec son caractère, son idée. Il faut privilégier l’intérêt de la famille, l’intérêt commun, l’intérêt du pays, la cohésion.

Que pensez- vous du renouvellement et du nombre pléthorique des membres du gouvernement Ilunkamba ?

Ça rime à avoir de nouveaux visages, des personnes expérimentées qui n’ont jamais eu la chance de s’exprimer, de travailler pour qu’eux aussi puissent apporter leur pierre à l’édifice. Renouveler la classe politique ne veut pas dire qu’il faille prendre des jeunes numériques. La jeunesse n’est pas une affaire de chiffre, d’âge sinon, on risque de se retrouver devant un jeune de 38 ans qui vous donne l’impression d’être un vieux de 83 ans, il suffit de renverser le chiffre. Il y a des jeunes qui sont arrivés en politique à 30 ans et qui fait la lutte pendant 30 ans et à 60 ans vous voulez les écarter parce qu’ils sont vieux ? Non, dans l’engrainage politique de notre pays il en a pas mal et c’est le cas dans l’UDPS, comme au Palu et au PPRD et pourquoi les écarter car ce qui compte c’est le résultat, ce qu’ils pourront apporter.

Quant à la problématique du nombre des membres du gouvernement, je dirai que par rapport aux ambitions de notre pays, avoir 66 personnes dans le gouvernement n’est rien. Le cas du Rwanda qui est un petit pays avec plus de 36 membres est éloquent. Il faut travailler. Le président Félix Tshisekedi a déjà fait un effort de chercher à rassembler tout le monde et Kabila a fait le même effort quand ils ne cessent de nous rappeler que le chef de votre chef c’est notre chef à nous tous. Nous avons tout intérêt à aider Félix, puisque sa réussite c’est notre fierté. C’est un fils du pays qui est à la tête du pays. C’est ça notre ambition.

Pourquoi pas vous au gouvernement ?

Le fait d’être citoyen, c’est déjà une fonction et pas la moindre, ne fut-ce que par la pensée. Un citoyen Romain n’était pas n’importe qui à l’époque de Pierre et Paul. Avoir un rôle à jouer dans la cité, ce n’est pas de n’importe quoi. Si un jour la reconnaissance de la communauté venait à orienter notre ambition vers des fonctions publiques, pourquoi pas, on sera preneur. L’avenir c’est un domaine de Dieu. « Asalaka na ngonga na ye », pour dire que le panier circule encore et qui sait. De toutes les façons, on ne peut pas servir l’état que dans le gouvernement, il y a aussi les entreprises et portefeuilles de l’état.

L’Union Européenne est de retour, ça vous dit quoi ?

Nous sommes à l’époque de Thomas, pendant laquelle les réactions viennent de partout pour la dislocation de la coalition FCC-CASH. Nous n’avons rien à envier aux belges, lesquels, ça fait quand même longtemps qu’ils ont eu un gouvernement responsable et pourtant ils passent pour des maîtres en remarques vis-à-vis de notre pays. En Italie c’est pratiquement tous les six ou trois mois que le gouvernement change.

Un mot sur le gouvernement Ilunga Ilunkamba ?

Ce sont des hommes et des femmes qui viennent des familles congolaises et qui connaissent nos difficultés. Ce ne sont pas des magiciens, mais des gens qui ont leurs qualités et leurs défauts. Il ne faut pas pour 80 millions que nous sommes, que nous puissions avoir 50 millions de ministres. Il ya aussi d’autres secteurs de la vie qui ont besoin de l’expertise. Il faut donner la chance aux autres d’être acteurs actifs dans ce combat d’équipe pour qu’à l’horizon 2030, que notre pays puisse être compté parmi les pays émergeants.

Que n’avez-vous pas encore fait que vous aimeriez faire ?

Ce que j’aimerai faire que je n’ai jamais fait, c’est aimer davantage mon pays.

Propos recueillis par Jacques Kalokola    

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Monseigneur Philippe Nkiere : « la pauvreté en Afrique n’est pas d’abord matérielle » https://infocongo.net/2019/10/09/monseigneur-philippe-nkiere-la-pauvrete-en-afrique-nest-pas-dabord-materielle/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=monseigneur-philippe-nkiere-la-pauvrete-en-afrique-nest-pas-dabord-materielle Wed, 09 Oct 2019 19:00:43 +0000 https://infocongo.net/?p=41643 Dans un entretien avec la rédaction d’Infocongo.net, l’ancien Evêque du diocèse d’Inongo, Mgr Philippe Nkiere, peint un tableau très sombre de la situation socio-économique de son pays la RDC, en particulier, et de toute l’Afrique. Pour ce prélat, le manque de fraternité qui se justifie par l’idolâtrie de l’argent, du plaisir et autres avantages matériels....

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Dans un entretien avec la rédaction d’Infocongo.net, l’ancien Evêque du diocèse d’Inongo, Mgr Philippe Nkiere, peint un tableau très sombre de la situation socio-économique de son pays la RDC, en particulier, et de toute l’Afrique. Pour ce prélat, le manque de fraternité qui se justifie par l’idolâtrie de l’argent, du plaisir et autres avantages matériels. La solution est dans le concept qui l’a conduit à initier le mouvement Ekolo ya Bondeko : « To Bondeko, to liwa », soit « la fraternité ou la mort », mais c’est la fraternité qui triomphe toujours.

Dans un pays comme la RDC, où un groupe d’individus vit dans l’opulence et d’autres dans une misère noire, que peut dire votre slogan : « To bondeko, to liwa », soit ou la fraternité, ou la mort ?

A partir de mes expériences vécues comme supérieur général pour l’Afrique, parce que j’ai personnellement fait les expériences d’une communauté des blancs et des noirs pour que la congrégation soit véritablement internationale, et qu’en son sein les noirs et les blancs se sentent véritablement comme des frères, et agissent en frères pour ce témoignage de la fraternité.

Ensuite, j’ai vu à travers mes voyages, les différentes rencontres dans le continent, parce que j’ai visité plusieurs pays d’Afrique à part notre pays, qu’au fond, la fraternité c’est vraiment le nœud où l’on se retrouve partout entre frères et sœurs. C’est en même temps, un régime fratricide. Il ne suffit pas seulement de remarquer les choses, mais il faut agir.

C’est ainsi qu’avec une sœur espagnole, Isabelle, nous avons commencé une association qui s’appelle « Ekolo ya Bondeko », peuple de la fraternité et là-dedans nous mettons un accent sur ceux qui n’ont personne, parce que chez nous en Afrique, « la pauvreté n’est pas d’abord matérielle, c’est la pauvreté de la personne, c’est-à-dire, si tu n’as personne qui te donne de l’importance, qui se considère comme ton semblable, comme être humain et qui te respecte comme personne qui te respecte, son frère, « ezo pesa yo kilo », ça te rend ragaillardi, si tu n’as personne, ça te rend  vite pauvre. 

Or il y a même des personnes délaissées, abandonnées, des mamans, des papas qui sont abandonnés et cela nous a tellement frappé que ce groupe est orienté à l’itinérance, aller visiter les gens dans les rues, les prisons, les hôpitaux et découvrir là-dedans les sœurs et les frères qui, sans la relation avec eux, auraient déjà été enseveli.

Nous prenons chez nous des personnes abandonnées pour refaire des relations avec eux, se réconcilier avec leurs familles et la société. Nous dénonçons aussi un système fratricide : « to Bondeko, to liwa », là où il n’y a pas un lien fraternel, c’est la mort qui commence.

Que dites- vous des événements malheureux qui viennent de se passer en Afrique du sud ?

Cette situation fait évidemment très mal de voir que le combat d’un grand frère africain, Nelson Mandela, qui a lutté pour que les deux races puissent davantage cohabiter, vivent ensemble, il y a combattu pour que l’Afrique du sud puisse devenir une société multiraciale et de voir que maintenant les frères et sœurs noirs africains commencent à vouloir vivre un esprit de rejet par rapport à d’autres.

C’est vraiment une contradiction. Je pense que ceux et celles qui sont responsables au niveau politique, social et culturel aussi puissent faire en sorte que véritablement l’héritage laissé par Nelson Mandela ne déçoive pas le monde d’autant que les africains commencent à lutter contre les autres. Pour moi, cela nous invite nous tous à être vigilants.

On n’acquiert pas une fois pour toute la capacité d’aimer. C’est un apprentissage, il faut apprendre à s’oublier pour les autres, apprendre à voir dans l’autre, non pas un ennemi, une menace, mais une chance. Il faut en faire une chance. Mais en Afrique du sud, on n’en fait pas une chance, c’est le contraire, on en fait une menace. C’est un combat qui doit se poursuivre dans notre société, partout, chercher à voir l’autre comme une chance.

Que pensez-vous de l’avènement de Tshisekedi au pouvoir que l’on a qualifié de passation civilisée du pouvoir ?

Je n’aime pas trop entrer dans la politique politicienne, mais dans le signe qu’ils nous ont donné dans l’alternance veut être un signe d’espérance. Mais ce signe d’espérance, on le répète sans cesse, implique une nouvelle mentalité. Ill ne suffit pas seulement de la proclamer, mais il faut la vivre et cela commence à travers l’existence fraternelle parce que là où quelqu’un peut dépenser 1500 USD pour son repas, quelqu’un manque de médicaments pour vivre, là ça ne va pas.

La nouvelle mentalité commence par considérer l’autre qui mérite une assistance et être promus comme homme. Il y a dans notre société des hommes et des femmes qui sont encore déshumanisés.

Que dites-vous de la gratuité de l’enseignement ?

C’est une bonne chose et il faut reconnaitre de bonnes choses qui se font tout à fait, mais il y a au cœur même de l’enseignement des jeunes gens qui sont encore déconsidérés par rapport à la réalité de l’enseignement qui n’arrive pas à une qualité d’enseignement que d’autres ont, et quand la qualité de l’enseignement est revalorisée pour certains et que d’autres doivent se contenter des miettes d’enseignement sans qualité, demain ils vont continuer à être ce qu’ils sont. Ça remet tout cela en cause.

Quel est, d’après vous, comme prélat catholique, le vrai handicap du congolais et du Congo Kinshasa ?

L’un des nerfs de la problématique est qu’il y en a qui se sont laissées envahir par l’idolâtrie de l’argent. L’argent devient comme une idole, l’idolâtrie de l’argent. Et quand tu te laisses envahir par l’idolâtrie de l’argent, du pouvoir, du plaisir, tu n’as plus un cœur pour véritablement écouter, voir les misères des autres, parce qu’un idolâtre n’a pas un cœur. C’est là où nous devons changer. Aussi longtemps que nous faisons des choses des idoles et nous oublions la valeur absolue de chacun, or en Afrique c’est ce qui devrait être pour nous en ce moment de l’histoire comme une victoire, l’homme au centre. Comme tout autre humain qui a sa valeur. On nous a presque toujours dévalués, déconsidérés à travers l’esclavage, à la colonisation, le néo-colonialisme.

Le temps est là aujourd’hui de montrer cette nouvelle étape de l’humanité qui va partir de l’Afrique en donnant de la valeur, de la dignité à chaque être humain comme un frère et sœur. En touchant le problème de l’argent, on touche ce fameux problème d’idolâtrie, le néolibéralisme aujourd’hui c’est ça : l’argent, mbongo, nzimbu, c’est comme un dieu et on s’enfonce là-dedans et on oublie que les hommes et les femmes sont mille fois plus importants.

J’ai dit au peuple d’Inongo il y a 13 ans quand je devenais Evêque que « ce n’est pas la mitre que je porte sur ma tête, ni la crosse que j’ai à la main, moins encore les vêtements liturgiques que je porte qui me pleureront le jour où que mourais, mais c’est vous au contraire, qui le ferez et tous ces objets resteront entre les mains des autres ». Quand les hommes commencent à adorer les choses, ils s’égarent.  Nous ne pouvons pas perdre de vue la valeur profonde de chaque être humain, c’est un être qui mérite une dignité, une considération au-delà de ce que nous faisons maintenant.

Parlons, finalement de votre Inongo natal ? Autant de morts sur le fleuve Congo qui devient pour vous presque un cimetière ?

Moi-même je l’ai vécu, c’est-à-dire j’ai vu autant de morts qu’on apportait sur le rivage à Inongo. C’est incroyable. Nous avions écrit des lettres de protestation pour dire ce n’est pas possible, et c’est le manque des bateaux valables qui occasionnent toute cette tragédie. A l’époque belge il y avait des bateaux toutes les deux semaines. Et aujourd’hui, sans aucun bateau, l’on expose ce peuple. Il n’ya pas d’autres moyens et les gens s’engouffrent dans une embarcation qui ne peut porter qu’une cinquantaine des personnes, mais ils sont là une centaine. Tout ça c’est l’indifférence, le manque d’attention pour les gens simples, de mettre à leur disposition certains moyens de transport qui conviennent et pas les déconsidérer et faire comme si le problème est seulement quand il y a un accident, non.

Comment avez-vous fait pour échapper à l’idolâtrie et vivre aussi modestement ?

Il ya trois choses. D’abord c’est un appel personnel que j’ai senti, un appel auquel j’ai dit oui avec toutes les conséquences possibles que cela implique. La seconde chose est qu’une pareille vie demande la rencontre personnelle avec le Christ.

Enfin, une fois que l’on commence à cette vie, on découvre la richesse qu’il y a dans cette vie et c’est ce qui fait de moi ce que je suis. Il faut attaquer le mal par sa racine, briser le système fratricide, le système de Caen. Où la fraternité, ou la mort ; mais c’est la mort qui triomphe.

Propos recueillis par Jacques Kalokola             

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Modeste Mboningaba pour des élections prochaines plus crédibles https://infocongo.net/2019/09/29/modeste-mboningaba-pour-des-elections-prochaines-plus-credibles/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=modeste-mboningaba-pour-des-elections-prochaines-plus-credibles Sun, 29 Sep 2019 17:40:19 +0000 https://infocongo.net/?p=40255 Dans le souci d’assurer une participation citoyenne dans les élections à venir et permettre à la RDC d’avoir des élections plus crédibles, le penseur et auteur congolais, Modeste Mboningaba, propose un nouveau mode de scrutin qui va de la base au sommet, une étude qui remonte à plus de 30 ans, à la veille de...

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Dans le souci d’assurer une participation citoyenne dans les élections à venir et permettre à la RDC d’avoir des élections plus crédibles, le penseur et auteur congolais, Modeste Mboningaba, propose un nouveau mode de scrutin qui va de la base au sommet, une étude qui remonte à plus de 30 ans, à la veille de la chute du mur de Berlin

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Martin Fayulu : «Joseph Kabila est un agent envoyé pour la balkanisation du Congo» https://infocongo.net/2019/08/29/martin-fayulu-joseph-kabila-est-un-agent-envoye-pour-la-balkanisation-du-congo/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=martin-fayulu-joseph-kabila-est-un-agent-envoye-pour-la-balkanisation-du-congo Thu, 29 Aug 2019 11:59:32 +0000 https://infocongo.net/?p=36816 Dans une interview exclusive à Infocongo.net, Martin Fayulu est revenu sur les grandes lignes des résolutions de la convention de la Dynamique pour la Vérité des Urnes.  Infocongo: D’aucuns qualifient le discours d’historique, un peu comme celui tenu par Martin Luther King sur l’esplanade du monument d’Abraham Lincoln. Vous même qu’en dites-vous? Martin Fayulu :...

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Dans une interview exclusive à Infocongo.net, Martin Fayulu est revenu sur les grandes lignes des résolutions de la convention de la Dynamique pour la Vérité des Urnes. 

Infocongo: D’aucuns qualifient le discours d’historique, un peu comme celui tenu par Martin Luther King sur l’esplanade du monument d’Abraham Lincoln. Vous même qu’en dites-vous?

Martin Fayulu : c’est le discours qui vient du fond de cœur. C’est le discours du peuple congolais trahi, le peuple qui veut se libérer. Le peuple tient à se libérer et va se libérer.

Vous avez naturellement répondu à ce cri d’alarme.

Martin Fayulu : Le Commandant du peuple a répondu aux pleurs du peuple. Nous devons nous libérer. C’est une affaire de tout le monde. C’est une affaire des Congolais et les amis du Congo qui sont disposés à aider le Congo.

Le discours issu de votre convention a jeté la responsabilité de ce qu’il a appelé le hold-up électoral sur Kabila

Martin Fayulu : Le doigt accusateur a été pointé sur Joseph Kabila qui est l’agent qu’on a envoyé pour déstabiliser le Congo. Nous avons aussi pointé la MONUSCO, mais aussi le comportement des vieilles démocraties qui ont toujours milité en faveur de certaines valeurs mais qui se sont montrées complaisantes après la proclamation des résultats des élections de décembre 2018. Et pourquoi deux poids deux mesures quand il s’agit du Congo?

Vous n’avez pas épargné l’élite congolaise.

Martin Fayulu : L’élite congolaise qui se contente du confort, abandonnant ainsi le peuple à mener seul ce combat. L’élite congolaise se rend ainsi complice du système de prédation qui est en place.

Monsieur le Président, revenons sur l’expression que vous avez utilisée: “un discours qui vient du fond du cœur”. Pourquoi le qualifier de discours venant du fond du cœur ?

Martin Fayulu : Vous savez la vérité est têtue. Le discours a cité notre poète national Lutumba Simaro d’heureuse mémoire. Lutumba dit dans la chanson Mabele: ” l’homme blanc a inventé l’arme à feu qui est capable de tuer son semblable, mais il n’est jamais parvenu à inventer une arme qui puisse tuer la vérité. La vérité est que le peuple congolais m’a élu avec une majorité très confortable. La vérité est qu’il y a eu un hold-up électoral réalisé par Monsieur Kabila qui a fait un deal avec Félix Tshilombo.

Une fois de plus vous avez adressé un message à Félix Tshisekedi

Martin Fayulu : Nous demandé à Monsieur Félix Tshilombo Tshisekedi de demander pardon au peuple congolais pour l’avoir trahi. Il vient de remettre en selle Monsieur Kabila qui était déjà fini. Le peuple a voulu le changement mais Félix Tshilombo Tshisekedi a décidé de maintenir Kabila pour qu’il achève son projet de balkanisation

On a noté la présence dans la salle des cadres qui ne sont pas de la Dynamique. Qu’est-ce qui explique cela ?

Martin Fayulu : Nous avons invité nos amis de Lamuka, de même que nous avons tenu à associer des camarades de lutte de longue date comme le Président Valentin Mubake de l’Udps/Peuple. C’est un compagnon de lutte, fidèle parmi les fidèles à Étienne Tshisekedi. Il y a eu aussi le Docteur Sondji, le professeur Ndjoli et d’autres.

Infocongo.net

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Daniel Safu : « aussi longtemps que Félix sera avec Kabila, je ne serai jamais avec lui » https://infocongo.net/2019/07/30/daniel-safu-aussi-longtemps-que-felix-sera-avec-kabila-je-ne-serai-jamais-avec-lui/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=daniel-safu-aussi-longtemps-que-felix-sera-avec-kabila-je-ne-serai-jamais-avec-lui Tue, 30 Jul 2019 17:06:17 +0000 https://infocongo.net/?p=33030 Connu pour son franc-parler, le député national Daniel Safu, élu du Mont Amba, retrouve ses réflexes de baroudeur après sa réhabilitation par la Cour constitutionnelle, et se confie à Infocongo.net, à travers une interview qu’il a accordée à Jack Kalokola. Il s’exprime sur son combat politique, ses modèles idéologiques, ses convictions, son appréciation de la...

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Connu pour son franc-parler, le député national Daniel Safu, élu du Mont Amba, retrouve ses réflexes de baroudeur après sa réhabilitation par la Cour constitutionnelle, et se confie à Infocongo.net, à travers une interview qu’il a accordée à Jack Kalokola. Il s’exprime sur son combat politique, ses modèles idéologiques, ses convictions, son appréciation de la Cour constitutionnelle et parle de Félix Tshisekedi.

Quel est votre état d’esprit après votre réhabilitation comme député national de l’opposition par la cour constitutionnelle ?

Mon état d’esprit est lié à l’esprit du combat politique au Congo. La première personne qui pose le problème politique lié à la lutte pour la libération, de dignité du Congo c’est Mfumu Kimbangu, je n’ai pas d’autres schémas. Mon combat s’articule sur le changement. Posons- nous la question : avons-nous obtenu le changement au Congo ? La réponse est simple : nous n’avons pas obtenu le changement, il y a eu un mariage entre Félix et Kabila, il n’y a pas de changement. Ce sont des arrangements entre des individus. Je crois que moi je continue ma lutte et la vraie lutte, et je crois que c’est LAMUKA. Et maintenant que je suis réhabilité, il faut donner un sens à cette plateforme politique qui est LAMUKA. 32 ans de Mobutu, 18 ans de Kabila, on avait à faire à une opposition sans boussole, sans une approche stratégique. Aujourd’hui, nous avons une opposition. Daniel Safu est un opposant redoutable du genre de  Pierre Mulele. A tout moment, je peux tout bousiller.

D’où vient ta force, tes convictions ?

C’est la synchronisation des esprits supérieurs, Mfumu Kimbangu, Mbumba Philippe, Mbuta Kasa, Lumumba, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, les quatre messagers, tous des esprits supérieurs qui ont milité pour le changement dans ce pays. Je me retrouve dans ces esprits-là. C’est à la fois une force exotérique et mystique. C’est aussi l’intelligence qui guide mes pas, une intelligence doublée de la spiritualité parce qu’il s’agit du Congo.  Ce n’est pas n’importante quel pays. Le Congo c’est un pays qui bénéficie d’une bénédiction divine extraordinaire. Ceux qui cherchent à diriger le Congo, ceux qui veulent encadrer le Congo doivent saisir la quintessence de sa dimension prophétique. Le destin du Congo est différent de beaucoup des pays. Le Congo a une mission de guider l’humanité, de construire l’humanité. Il a même la vocation de nourrir l’humanité.

Croyez-vous encore à la cour constitutionnelle qui est autant vilipendée par plus d’un ?

C’est la justice qui élève une nation. Quand il n’y a plus de justice, c’est la perdition. Je crois qu’ici je rends hommages aux cinq juges qui ont constitué la chambre spéciale. Je les appelle les cinq commandos qui ont sauvé la nation. Le Congo était déjà à sa disparition car il n’y avait plus la justice, mais la commission Funga a sauvé ce pays. Funga c’est le Moise du Congo, c’est un homme intègre, comme disait Cicéron.

Mais ceux qui n’ont pas été réhabilités n’ont pas le même discours que vous ?

Bien sûr que l’on ne pouvait pas sauver tout le monde. Je prends l’exemple de mon ami Jean Goubald Kalala. Je dis qu’en aucun cas je ne pourrai l’abandonner et je continue à le soutenir. Même le peu que je gagnerai ici je partagerai toujours avec lui. Nous allons le faire car c’est un maillon fort dans le combat. Le combat que nous avons aujourd’hui s’articule autour de la justice et non des réhabilitations.  Le combat continue, mais cela n’empêche pas que nous puissions rendre hommages aux cinq commandos qui ont sauvé la nation face à la corruption, aux antivaleurs, à la « ventrologie ».

Certaines langues disent que vous avez fait allégeance à Félix Tshisekedi pour être réhabilité ?

Non, les gens doivent savoir que Félix c’est mon frère, nous sortons d’un même temple et nous bénéficions des mêmes entraînements exotériques et mystiques. Nous dépendons d’un seul maître qui est Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Daniel Safu est le produit de Tshisekedi wa Mulumba, c’est son héritier politique. J’ai été rodé par Etienne Tshisekedi. Nous sommes d’une même famille. Mais là où le bât blesse, c’est l’idéal que nous poursuivons. Nous autres sommes restés dans le contexte d’Etienne Tshisekedi qui prône la rigueur, la radicalité, l’idéal populaire, la démocratie, la réhabilitation de l’autorité de l’Etat, le progrès social. Voilà autant de concepts que Tshisekedi wa Mulumba a produits, qui constituent des valeurs qui vont faire avancer une nation, un Etat. Lorsque Félix n’est pas dans ce contexte-là, je pense qu’en ce moment-là la famille tombe, bien que je lui doive beaucoup de respect en tant que aîné, Président de la République, Président d’un parti politique. Mais devant les intérêts de la nation, tout cela tombe, les sentiments n’ont pas de place, et c’est l’idéologie qui prime. Que les gens cessent de nous mettre en contradiction avec mon frère. Sur le plan socio-familial, nous sommes ensembles mais c’est l’idéal qui différencie.

Aussi longtemps que Félix sera avec Kabila je ne serai jamais avec lui. Félix se sépare avec Kabila à 8h00 et à 8h10 minutes Daniel Safu va le voir et lui dit : « Bonjour Monsieur le Président ».

Mais aussi longtemps qu’il sera avec Kabila qui a reçu la mission de détruire ce pays, je ne serai jamais avec lui. Que les gens essaient de définir la philosophie de Kabila : C’est la destruction du Congo.  18 ans durant, vous ne verrez nulle part où Kabila a construit. Je ne parle pas de la construction en tant qu’infrastructure mais en tant que superstructure. Je ne peux en aucun cas composer avec lui, celui-là qui m’a humilié. Qui a humilié ma nation, qui a bradé nos ressources minières, qui a tué son peuple, qu’on se le dise. Je ne peux  pas d’emblée sauter dans l’eau, embrasser Kabila parce que c’est un être humain.

Entre Félix et Daniel Safu il n’y a qu’un problème qui nous sépare : Joseph Kabila Kabange. Entre Félix Tshisekedi et Daniel Safu il n’y a qu’un pont. C’est Kabila qui me sépare avec mon frère Félix, c’est  Kamerhe qui me sépare avec mon frère Félix. Bauti wapi batu wana, esika tobanda bazalaka te. Misusu nayoki bauti soki walungu, soki wapi, Nzambe na ngai. (Traduction : ils viennent d’où ces arrivistes ? quand nous avions commencé le combat ils n’y étaient pas. J’apprends même que certains viendraient de Walungu, oh mon Dieu, d’où viennent-ils ?  Le combat de Daniel c’est de séparer Félix de Kamerhe, pousser Félix à dialoguer avec LAMUKA pour que de manière rationnelle nous puissions saisir l’idéal du peuple congolais. Mais laisser Félix avec Kabila et nous encore aller là-bas, wana Kabila asakani na biso. Alobi tala batu oyo. (Traduction : là c’est pour que Kabila se moque de nous en disant regardez-moi ces gens).

Nous sommes des homos sapiens, des hommes dotés d’intelligence. Nous aussi, nous avons la possibilité de saisir la ruse. Kabila est très rusé mais pas plus que nous.

Propos recueillis par Jacques Kalokola

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Mgr Sosthène Iyakuli : «le projet de balkanisation de la RDC est toujours d’actualité» https://infocongo.net/2019/06/27/mgr-sosthene-iyakuli-le-projet-de-balkanisation-de-la-rdc-est-toujours-dactualite/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=mgr-sosthene-iyakuli-le-projet-de-balkanisation-de-la-rdc-est-toujours-dactualite Thu, 27 Jun 2019 21:34:00 +0000 https://infocongo.net/?p=27852 Dans un entretien exclusif accordé à votre rédaction, Monseigneur Sosthène Iyakuli Udjuwa Evêque du diocèse de Mahagi Nioka, situé dans la province ecclésiastique de Kisangani, Province administrative de l’Ituri, reste convaincu que le projet de balkanisation de la RDC est toujours d’actualité. Mahagi se trouve dans la région qui longe le Soudan du Sud et...

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Dans un entretien exclusif accordé à votre rédaction, Monseigneur Sosthène Iyakuli Udjuwa Evêque du diocèse de Mahagi Nioka, situé dans la province ecclésiastique de Kisangani, Province administrative de l’Ituri, reste convaincu que le projet de balkanisation de la RDC est toujours d’actualité.

Mahagi se trouve dans la région qui longe le Soudan du Sud et l’Ouganda. Dans l’interview qu’il nous a accordée, l’évêque donne sans ambages sa version des faits dans les tueries perpétrées en Ituri et tout particulièrement dans le territoire de Djugu.       

Infocongo : Comment expliquez-vous ces massacres en Ituri et plus particulièrement à Djugu ?

MGR Sosthène Iyakuli : L’Ituri traverse une période difficile pour le moment, un problème d’insécurité. On se rappelle que l’année dernière vers les mois de février et mars, une situation analogique a mis des milliers de  populations sur la route, beaucoup de déplacés et des familles entières. Et vers le mois de juin, on a cru que la situation allait se stabiliser, sans penser qu’elle allait encore se dégrader. Mais vers le mois d’octobre, on a commencé à assister à un phénomène un peu étrange, des attaques systématiques dirigées contre les forces de la police, des militaires, au point qu’il y a des zones entières, des collectivités entières où on ne trouvait plus des militaires, et on se posait la question pourquoi ce genre de situation.

C’était finalement une attaque contre l’Etat. On se rendait seulement  compte que les petits camps des militaires se vidaient sans pour autant comprendre. Il y a un mois, on s’est aussi rendu compte qu’étant donné que la zone était totalement dégarnie, ces forces commençaient à s’attaquer à la population et tuer des paisibles citoyens, brûler les maisons avec des champs détruits et des villages entiers vidés de ses habitants, car il n’y avait plus d’armée pour les sécuriser. On a assisté à tous ces déplacements, et à toute cette misère, cette souffrance à laquelle ces gens sont confrontés en Ituri, surtout dans le territoire de Djugu et une partie de Mahagi.

IC : Que disent les politiques ?

Un moment donné, comme on ne voyait pas un engagement de l’Etat alors que l’on considérait ces gens comme des rebelles, on n’avait pas des réponses adéquates en terme de pouvoir les attaquer, détruire leurs sanctuaires et il n’y avait pas des déclarations. Nous nous sentions abandonnés. Nous sommes restés ébahis et nous nous posions la question de savoir s’il n’y avait pas des complices, est ce qu’on est incapable de réagir ?

IC : Pourquoi seulement cette partie du Pays ?

Il y a quelques lectures qui peuvent nous aider à comprendre la situation. Ces tueries des civiles en masse dans leurs milieux naturels, cet abandon des territoires par les militaires ont une explication, car il faut savoir que ce littoral du lac Albert regorge un important gisement du pétrole. Il y possiblement là un projet d’exploitation du pétrole. J’ai comme l’impression qu’il y a la politique de pouvoir délocaliser les gens, afin qu’un moment donné ceux qui voudraient bien exploiter que ce soit le pétrole, soit d’autres minerais, parce qu’ils savent mieux que nous ce qu’il y a, ils pourront les exploiter librement et à cœur joie sans témoin, parce qu’ils ont mis les gens en débandade.

Et puis, il me semble aussi que le projet de balkanisation demeure toujours d’actualité. Il y a quelques faits qui viennent et reviennent. Un moment on vous dit que l’on a vaincu ce démon de la balkanisation parce que l’on a ceci ou cela mais, j’ai comme l’impression que ceci est toujours dans l’agenda des grands décideurs de ce monde. Pour y arriver, la vie humaine ne compte pas pour eux et c’est un peu cela le drame.

IC : Comment vivez-vous tous ces drames comme Pasteur ?

C’est évidemment avec beaucoup de peine et de souffrance dans le cœur. On partage les souffrances de nos fidèles et on assiste parfois impuissants parce que brusquement les besoins naissent, besoin d’assistance et contrairement nous n’avons pas de moyens de pouvoir y répondre. Il y a aussi ce sentiment de révolte, de voir que l’on est abandonné. On ne peut pas comprendre que des groupes armés étrangers, des rebelles viennent tuer, égorger, violer, brûler, faire ce qu’ils ne peuvent pas faire chez eux, comme si tout leur a été permis. Ils restent et font ce qu’ils veulent. Où sommes-nous ? Est ce que nous existons comme Etat ?

C’est un problème fondamental. La question fondamentale est de savoir si nous existons comme Etat ? Nos groupes armés, nous pouvons les identifier et les gérer peut-être. Mais d’autres qui sont en fuite dans leurs pays d’origine viennent chez nous et restent autant d’années, font des enfants avec nos filles et vous ne pouvez pas réagir ? Mais non ! On nous parle toujours des assaillants, mais qui sont-ils ? Il faut les identifier, ils doivent avoir une dénomination bien précise.

IC : Pensez-vous qu’il y a des officiers congolais qui seraient derrière cette mascarade ?

Sans avoir des preuves palpables, je me pose souvent la question de savoir pourquoi on ne peut pas  démanteler un groupe d’assaillants depuis tout ce temps ? Au regard des minerais que regorgent cette partie du pays, il y a de quoi comprendre pourquoi nous avons des traîtres même dans l’armée.

IC : Croyez-vous qu’il y a  moyen de mettre fin à ce cycle meurtrier ?

Oui, l’espoir nous permet de dire que la situation va s’arrêter un jour et on aura la paix. L’espérance nous permet de le dire mais pour combien de temps ? Quand est ce que les jours meilleurs se lèveront sur nous ? On ne saura jamais le dire parce que ça perdure. L’instabilité est là et quand nous voyons que tout est fini, ça rebondit. Tant que ces gens sont terrés là-bas, l’on ne peut pas les toucher, l’inquiétude plane toujours jusqu’à ce qu’on arrive à les démanteler, ou quand ils accepteront de déposer leurs armes blanches ou à feu. On peut espérer.

IC : Que faire ?

Il faut que l’Etat rétablisse son autorité sur l’étendue du pays, afin que nous qui sommes à l’intérieur que nous sentions que nous sommes aussi de ce pays, et que nous sommes protégés.

IC : Un mot à toute la population congolaise à la veille du 59è anniversaire de l’Indépendance du pays ?

Un message d’espérance pour que nous travaillions tous pour que cette espérance revienne. Nous tous comme peuple devons travailler pour que cette paix revienne. Nous sommes acteurs chacun à son niveau et si nous jetons la faute sur l’autre, le problème va demeurer. Il faudrait que chacun prenne ses responsabilités en main. Nous devons travailler pour la cohésion, pour un avenir meilleur et pour que l’avènement d’un Congo Fort et Prospère soit effectif.  

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