Les témoignages recueillis à l’intérieur de la prison font état d’une situation désespérée. Les détenus sont confrontés à une pénurie d’eau et de nourriture, et les conditions d’hygiène sont déplorables. Les infrastructures, déjà fragilisées par les émeutes, sont en ruines. Les couloirs sont jonchés de détritus et les odeurs nauséabondes envahissent les lieux.

Un climat de tension extrême

Les tensions sont vives entre les détenus et les forces de l’ordre. Les militaires, déployés en grand nombre, tirent régulièrement des coups de sommation pour tenter de maîtriser la situation. Les prisonniers, craignant pour leur vie, se barricadent dans leurs cellules.

La Première ministre Judith Suminwa Tuluka a interrompu son séjour au Kongo central et réuni une équipe gouvernementale pour faire l’état des lieux de la situation. Elle a promis de tout mettre en œuvre pour rétablir l’ordre. Un bilan provisoire fait état de 129 morts et de 59 blessés.

Un système pénitentiaire à bout de souffle

Cette nouvelle crise met en évidence les défaillances du système pénitentiaire congolais. La prison de Makala, conçue pour accueillir quelques centaines de détenus, en compte plusieurs milliers. Les conditions de détention y sont particulièrement difficiles, favorisant l’émergence de tensions et de violences.

Les experts s’accordent à dire qu’il est urgent de réformer le système pénitentiaire congolais. La construction de nouvelles prisons, l’amélioration des conditions de détention et la mise en place de programmes de réinsertion sociale sont autant de mesures qui permettraient d’améliorer la situation.

Les questions que pose cette crise

Cette crise soulève de nombreuses questions : Comment les autorités comptent-elles rétablir l’ordre à Makala ? Quelles mesures seront prises pour améliorer les conditions de détention ? Comment prévenir de nouvelles évasions ?

Les réponses à ces questions entraîneront des conséquences importantes pour l’avenir du système pénitentiaire congolais et pour la sécurité de la population. Lire aussi : Drame de Makala : un bilan humain lourd : 129 morts dont 24 par balles – Infocongo

En effet, selon le dernier bilan communiqué par la commission de crise présidée par Jacquemin Shabani Lukoo, Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, au moins 129 personnes ont perdu la vie lors de ces événements. Parmi elles, 24 sont décédées des suites de blessures par balles, les autres ayant succombé à des étouffements ou à des bousculades. Par ailleurs, plusieurs femmes auraient été victimes de violences sexuelles.

Ces chiffres, bien supérieurs aux estimations initiales de deux morts, ont suscité une vive émotion et de nombreuses interrogations. Les images diffusées sur les réseaux sociaux, montrant des scènes de chaos et de violence, ont contribué à alimenter les inquiétudes de la population.

Des contradictions et une gestion de crise controversée

La communication autour de ce drame a été marquée par des incohérences et des contradictions. En effet, le vice-ministre de la Justice avait initialement annoncé un bilan bien plus faible, faisant état de seulement deux décès. Ces déclarations précipitées ont été rapidement démenties par les éléments recueillis sur le terrain.

Cette gestion de crise hasardeuse a suscité de vives critiques. Les experts estiment que les autorités auraient dû faire preuve de plus de transparence et communiquer des informations fiables dès le début de l’événement.

Les causes de la tragédie

Les causes exactes de cette tentative d’évasion massive restent à éclaircir. Les conditions de détention extrêmement difficiles à Makala, la surpopulation carcérale et les tensions entre détenus et gardiens sont souvent citées parmi les facteurs explicatifs.

Les conséquences

Au-delà du bilan humain, cette tragédie a mis en lumière les défaillances du système pénitentiaire congolais. Le gouvernement est désormais appelé à prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions de détention et prévenir de nouvelles évasions. Lire aussi : RDC : Nuit tragique à la prison centrale de Makala : morts, blessés et évasions – Infocongo

Barca Horly Fibilulu Mpia

L’antenne locale de la nouvelle société civile du Congo (NSCC) qui rapporte la nouvelle soupçonne une collision entre les détenus qui étaient au total 33, et les agents de la police commis à la sécurité du cachot.

« Les détenus ont détruit le mur vu que le local dans lequel ils étaient gardés était assez exigu. Nous déplorons cette situation qui devient habituelle au cachot de Tshimbulu », explique le responsable local de la NSCC.

« Parmi les évadés il y a des auteurs présumés de viols, de meurtres et de vols à mains armées », précise la NSCC qui plaide pour la construction d’une véritable maison d’arrêt à Tshimbulu.

« Le parquet et la police détiennent les prévenus dans une maison privée. C’est depuis longtemps que le propriétaire veut la réhabiliter mais cette maison sert encore de cachot. L’État congolais et les gens de bonne volonté peuvent venir en aide aux services de sécurité et justice qui manquent des infrastructures et travaillent dans des conditions très difficiles ».

Le maire de Tshimbulu Marcel Mutamba confirme cette évasion intervenue dimanche vers 19 heures locales, et dit attendre le rapport de ses services pour avoir l’idée sur le mode opératoire et la qualité des évadés.

Tshimbulu est la deuxième ville du Kasaï Central après Kananga, la capitale provinciale. Située à 120 km de Kananga, Tshimbulu est localisée en plein territoire de Dibaya. Lire aussi: Evasion de Boma : les gardes s’étaient laissés abuser par une forte musique(officiel)

Selon le commandant de la PNC-Mungamba qui livre l’information, c’était vers 20heures locales que ces 13 détenus auraient profité de la pluie qui s’est abattue dans cette partie du territoire d’Irumu, pour prendre la poudre d’escampette.

Parmi ces 13 détenus figure un chef de localité, selon les sources de la police. Des enquêtes ont aussitôt été ouvertes pour retrouver les fugitifs. Lire aussi: Ituri : le Gouverneur Jean Bamanisa est tombé

Azarias Mokonzi/Beni

Selon nos sources sur place, plus de 30 détenus se sont évadés de cette maison carcérale.

D’après le directeur intérimaire de cette maison carcérale, le premier groupe s’est soustrait le samedi dernier et le dernier le lundi :

« 5 détenus ont soulevé la toiture de la prison et se sont évadés, les policiers n’ont pas réussi à les arrêter. 5 autres ont fui dans la nuit du dimanche à ce lundi. J’ai appelé le colonel de la police et l’auditeur qui ont mis la main sur les policiers commis à la garde. Par après, il y a eu des jets de pierres à l’intérieur de la prison où les prisonniers ont commencé à m’appeler, c’est ainsi que j’ai alerté le ministre de la Justice pour qu’il vienne.

Pendant qu’on discutait, un autre détenu va sauter le mur pour s’évader et va se casser la jambe et il sera vite maîtrisé. Les détenus ont ensuite détruit le portail et plus de 20 autres se sont évadés », a-t-il fait savoir à nos confrères de 7Sur7.cd

Le ministre provincial de la justice confirme aussi l’information et précise par ailleurs que des mesures nécessaires ont été prises pour sécuriser cette prison, il annonce des sanctions exemplaires contre les responsables de cette prison pour incompétence. Lire aussi: Évasion à la prison de Beni Kangbayi : 284 détenus rattrapés

Il faut rappeler que cette prison regorge plusieurs détenus et condamnés pour différents faits à travers le pays.

Azarias Mokonzi

Selon le commandant de la Police Nationale Congolaise (PNC) commissariat urbain de Beni, le colonel Kabeya, qui confirme l’information et qui livre la nouvelle à Infocongo.net, ces détenus se sont servis d’un trou creusé par eux « ils ont troué un trou à 2 heures pendant qu’il pleuvait, ils ont fait des cordes avec leurs pantalons pour descendre, heureusement la police a fait la ronde sous cette pluie, ils ont trouvé ça puis ils les ont arrêtés, sinon les 41 détenus allaient partir. Mais j’ose croire qu’ils ne se sont pas échappés du cachot, ils ne sont pas évadés », a-t-il déclaré.

Avis de recherche lancé

Il renseigne cependant qu’un avis de recherche a été lancé pour retrouver les fugitifs « on les cherche parce qu’il y a certains qui sont connus, ils se sont échappés du cachot, ils étaient au nombre de 41 détenus et 11 sont partis sous la pluie, la police est intervenue à temps ».

Pour éviter ce genre de situation à l’amigo du Parquet, l’officier de la police demande au responsable du cachot du TGI Beni de réhabiliter le plafond du cachot, qui d’une façon ou une autre peut servir et faciliter la fuite des détenus :

« Pour la suite il faut demander Parquet de pouvoir arranger ce plafond-là, les partenaires qui ont construit le bureau du Parquet et du cachot, avaient mis le plafond en planches, il y a plus de 5 fois que les détenus ont troué le triplex pour sortir, mais maintenant il faut prendre des mesures pour mettre les bois durs. Ça aussi il faut que les partenaires viennent le faire ? ça , c’est le Parquet qui doit le faire, c’est le Parquet, même pas la mairie, parce qu’il fait payer des amandes» recommande-t-il.

La réaction à chaud de la Véranda Mutsanga

Par ailleurs cette nouvelle évasion fait déjà réagir plusieurs couches de la population dont la Véranda Mutsanga, un groupe de pression évoluant dans la ville de Beni, qui se dit surpris et choquée par cette nouvelle évasion :

« La véranda Mutsanga, groupe de pression, mouvement citoyen qui lutte contre les antivaleurs se dit surpris et choquée par l’évasion de 11 détenus de l’amigo du Parquet de Beni ce matin du dimanche à travers un trou en se servant des habits comme corde pour descendre. Les policiers qui étaient commis à la garde ont constaté le fait après le départ de ces derniers », renseigne-t-il.

Cependant ce groupe de pression condamne la légèreté dans laquelle certaines autorités gèrent les maisons carcérales.

Il promet en effet donner sa contribution dans la recherche de ces fugitifs « la véranda Mutsanga pour matérialiser ses objectifs promet renforcer ses actions pour aider les services à arrêter les évadés et demande le remplacement sans condition des complices et auteurs intellectuels » peut-on lire dans son communiqué.

Il faut rappeler que cette évasion intervient après celle de plus de 1000 détenus à la prison centrale de Beni Kangbayi.

Azarias Mokonzi/Beni

En effet, la prison centrale de Beni Kangbayi a été tôt le matin de ce mardi 20 Octobre attaquée par des inconnus.

Selon des sources officielles, ces assaillants ont réussi au cours de leur sale opération à faire s’évader plus de 1300 détenus parmi lesquels des rebelles ADF et d’autres bandits de grand chemin.

Ils ont cassé les portails pour accéder à l’intérieur de la prison confirment nos sources, elles ajoutent que seuls 110 détenus sont volontairement restés dans la maison pénitentiaire.

Sanctions à l’égard des complices et commanditaires

Cependant au vu de cette situation, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement LUCHA exige des sanctions à l’égard des personnes qui ont concouru à la matérialisation de cette triste évasion que ce soit par complicité avec les assaillants ou par manquement à devoir en tant qu’agent public, mener des enquêtes sérieuses pour retrouver les fugitifs et les remettre dans un lieu de détention sûr et sécurisé.

La LUCHA demande aussi le renforcement des mesures de sécurisation de la prison centrale de Beni, ainsi que d’autres lieux de détention fortement sensibles dans la région « accélérer le traitement des dossiers dans différents tribunaux et cours locaux afin de désengorger la prison et améliorer tant soit peu les conditions de vie des détenus », fait savoir ce communiqué.

Il faut rappeler que peu avant cette évasion, ces assaillants que le maire adjoint de la ville de Beni a identifiés comme rebelles ADF, ont attaqué simultanément les positions militaires des FARDC, l’une située sur la colline Lao et l’autre commise à la protection de cette maison carcérale. Plusieurs sources renseignent que ces présumés rebelles ADF étaient lourdement armés.

Un avis de recherche a été mené en vue de retrouver les fugitifs. Cette évasion intervient alors que le procès contre les ADF était en lice pour juger ces rebelles, elle est condamnée par plusieurs forces vives qui exigent aussi des enquêtes.

Azarias Mokonzi/Beni

Cette attaque-surprise s’est déroulée dans une ville que l’on dit hautement militarisée par les Fardc, appuyées par des troupes de la Monusco supposées défendre les populations civiles. Cerise sur le gâteau, on apprend qu’un contingent militaire se trouve à quelques mètres de la prison qui a été visitée.                                   

Beni, c’est aussi la deuxième ville de la province du Nord-Kivu après Goma son chef-lieu, où venait de séjourner il y a à peine deux semaines le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, protégé à l’occasion, par un impressionnant dispositif militaire fait de blindés, hélicoptères d’attaque, et des commandos avec armes d’assaut et habillés de pied en cape comme des hommes débarqués de la planète Mars.

Commando en guenilles

Mais voilà qu’un groupe de combattants Adf, certainement dotés d’armes hétéroclites et en guenilles est parvenu sans coup férir en prendre la prison, à libérer les prisonniers, parmi lesquels des égorgeurs de la pire espèce, des coupeurs de route, des demandeurs de rançon. Évidemment, d’ici quelques heures, un communiqué officiel nous apprendra que les agresseurs lourdement armés, étaient supérieurs en nombre, et ont eu recours à des méthodes de guerre asymétrique.

N’empêche qu’avec cette évasion massive des prisonniers dangereux et rompus au terrorisme, tout est de nouveau à refaire dans cette partie du pays, où de nombreuses années de sacrifices de nos forces armées, semblait avoir ramené un semblant de calme. Avec ce renfort de plus de 1300 de ses éléments, tout indique que les rebelles ougandais de l’Adf et leurs supplétifs congolais auront de nouveau des beaux jours devant eux.                          

Un pays qui part en lambeaux  

Le drame qui vient de se dérouler à Beni, peut être considéré comme une nouvelle illustration de la déliquescence de l’Etat et de l’incurie de ses dirigeants passés et actuels.                                

L’impression dominante est que les dirigeants du pays à l’échelle national sont plus focalisés sur la préservation de leurs intérêts personnels que sur l’intérêt général.         

Alors qu’à Kinshasa, les parieurs politiques sont occupés à miser sur le ticket gagnant dans la guerre de la Cour constitutionnelle, des pans entiers du pays se désintègrent de manière continue.

A travers les territoires du pays, la rentrée scolaire a du mal à démarrer, faute d’une gratuité précipitée et mal pensée, l’insécurité qui semble avoir acquis droit de cité dans des villes comme Lubumbashi, où les voleurs ne se contentent plus de voler, mais trouvent plus sympathique d’exterminer leurs victimes, des enquêtes de police ou de justice annoncées avec fanfare mais qui n’aboutissent pas, et ailleurs, des Gouverneurs de provinces, certains en conflits avec les lois de la République, mais qui continuent à s’afficher auprès des autorités officielles.                         

Pendant ce temps à Kinshasa, les dignitaires politiques de la coalition au pouvoir s’échangent des quolibets, se choisissent chacun ses propres juges, voire ses officiers généraux, et passent le gros de leur temps à se donner des coups sous la ceinture.

La police et les éléments FARDC ont stoppé la tentative, qui a échoué. Cependant, environ trois blocs de la prison ont été incendiés, ainsi que le bureau administratif qui contenait les dossiers de tous les prisonniers.

Ce sont des hommes identifiés comme les Bakatakatanga, de Gédéon Kyungu qui seraient à la manœuvre, ils étaient porteurs d’armes à feu, de machettes neuves et tenaient à tout prix à hisser le drapeau du Katanga. Leurs têtes sont ceintes de bandeaux blancs.

Repoussés par la police et les éléments FARDC, ils se sont éparpillés dans la brousse de Kasapa, un groupe a été aperçu du côté de CRAA, vers la route de l’aéroport de la Luano et d’autres petits groupes ont été pourchassé ce matin au centre-ville, vers la poste, par les FARDC. La tension a été perceptible jusque sur le site universitaire de l’Unilu.

Nos sources à Lubumbashi renseignent que la tension a commencé depuis 3 jours sur le campus universitaire de la Kasapa, avec l’histoire de l’étudiant qui aurait été défenestré du 4ème étage, ce qui serait faux semble-t-il. Au campus de l’Unilu, les milieux universitaires attestent que l’étudiant Jonathan Mufungeli serait utilisé par certains services et qu’il serait armé.

« L’histoire est partie d’une banale dispute alors qu’il serait rentré tard et ivre, il s’en serait pris à son voisin de chambre. L’étudiant agressé a fait appel à ses amis, et lorsque ces derniers sont venus à son secours, ils se sont rendu compte que Jonathan était armé, et il a pris la fuite. Il s’est refugié dans une chambre au 1er étage, de là il a sauté du balcon, et les gardes de l’Unilu l’ont récupéré, protégé et l’ont acheminé aux cliniques universitaires de l’hôpital Mama Yemo.

Les autres étudiants mécontents sont allés brûler le bureau des œuvres estudiantines. La tension sur la ville a donc commencé ce jour-là (jeudi) et cette nuit, à la prison de Kasapa, juste à côté de l’université, il y a eu une sorte d’émeute avec incursion d’hommes armés de machettes neuves et d’armes à feu la tête bandée de tissus blanc, brulé 3 ou 4 blocs et bureau de l’administration qui détenait tous les dossiers des prisonniers. Certains disent qu’il y a eu évasion, d’autres non, mais il semble bien que certains ont pu prendre le large. Les tirs ont commencé à minuit jusqu’au matin vers la poste ».

Le rapport des services de sécurité renseigne cet avant-midi que le bilan provisoire des émeutes de la prison de Kasapa de ce jour : (I) Dégâts humains : Six prisonniers grièvement blessés. Il s’agit de : a) Tshiazi ; b) Mirindi Kally alias Barabbas ; c) Ilunga Ken ; d) Ilunga Kazadi Sidi ; e) Masudi ; f) Ilunga Ngoy Gracias.

(Il) Dégâts Mat : a) Incendie du bâtiment administratif y compris de tous les biens, meubles et tous les dossiers ; b) incendie du dépôt de ravitaillement qui a été réfectionné par la Monusco et pillage de tous les vivres qui s’y trouvaient ; c) Incendie de trois pavillons à savoir : 3 AB, 4 AB et 5 AB ; d) pillage de toutes les boutiques.

Actuellement, le calme est revenu et le maire de la ville a pu circuler dans certains quartiers résidentiels pour appeler au calme et à reprendre les activités socioéconomiques.