Le ministère de la Santé de la République Démocratique du Congo signale une situation sanitaire alarmante dans la zone de santé de Panzi. Située au sud de la province du Kwango, cette région éloignée, proche de la frontière avec l’Angola, se trouve à plus de 400 kilomètres de Kenge, le chef-lieu de la province.

D’après les autorités, depuis le 24 octobre, de multiples décès ont été causés par une maladie d’origine inconnue : 27 dans les établissements de santé et environ une quarantaine dans les communautés avoisinantes. La majorité des victimes sont des enfants de moins de cinq ans. Au total, près de 400 personnes ont été touchées, avec un taux de mortalité avoisinant les 8%.

Symptômes grippaux

Pour tous les patients, les symptômes sont les mêmes : fièvre, maux de tête, toux, écoulement nasal et anémie, conduisant au décès par insuffisance respiratoire.

Alertée, une équipe du ministère de la Santé composée d’épidémiologistes est arrivée sur les lieux et a procédé aux premiers prélèvements. Il est maintenant nécessaire de les transporter au laboratoire de Kikwit, le chef-lieu de la province adjacente. Les résultats devraient être disponibles sous 48 à 72 heures. En attendant plus d’informations, des renforts en provenance de Kinshasa sont attendus pour renforcer la prise en charge des patients.

Selon les experts, les symptômes de l’infection évoquent ceux de la grippe, cependant, les autorités demeurent réservées quant à l’origine de cette affection. Elles soulignent la vulnérabilité de la population de la zone de santé de Panzi, souvent affectée par une malnutrition chronique. Par le passé, cette région a été fréquemment affectée par des épidémies, y compris de fièvre typhoïde. Lire aussi : Kisangani : La MPOX, une réalité préoccupante pour la province de la Tshopo – Infocongo

Cette fièvre assimilée à une vague d’épidémie, semble s’abattre sur des familles entières et des groupes dans les milieux professionnels.

Ses caractéristiques les plus visibles sont de fortes courbatures aux articulations, de la toux sèche douloureuse ainsi que de violents maux de tête. En ces temps où la RDC est frappée de plein fouet par la 4ème vague du covid-19, la plupart des malades qui ont effectué un test PCR, ont eu des résultats négatifs.

A Kinshasa, des milieux sanitaires rappellent qu’une vague de fièvre avec des effets similaires avait frappé en décembre 2019, les villes portuaires de Boma, de Matadi, et avait même débordé jusqu’à Kinshasa.

A l’époque, certaines sources avaient fait état d’une épidémie de chikungunya importée par des marins en provenance des pays d’Amérique latine. Mais ces rumeurs n’avaient jamais été confirmées de source officielle. Lire aussi: Sud-Ubangi : le PEV sollicite l’implication de la société civile pour la réussite de la vaccination contre la fièvre jaune