Quatre ans après sa création, l’Union sacrée de la nation, la coalition politique du président Félix Tshisekedi, fait face à des difficultés. Samedi dernier à la cité de l’OUA, le chef de l’Etat a réuni sa famille politique, qui compte un grand nombre de transfuge du FCC de Joseph Kabila, quelques heures après son tête-à-tête avec son homologue du Congo, Denis Sassou Nguesso. Lors de réunion d’évaluation, Félix Tshisekedi a exprimé sa déception face au bilan de cette plateforme, loin de ses attentes initiales.
Une vision déçue
Ainsi, s’adressant à ses alliés, dont certains se sont présenté sen retard, à l’instar de Jean-Pierre Bemba (30 minutes), pendant que deux ténors (Vital Kamerhe et Bahati Lukwebo) ont carrément séché la rencontre, Félix Tshisekedi a rappelé l’ambition qu’il avait placée dans l’Union sacrée : « Je voulais qu’on se distingue, que nous ayons une attitude différente de ce qu’on a toujours ici ; une attitude altruiste, tournée vers l’intérêt de notre peuple ». Or, il constate aujourd’hui que cette vision n’a pas été pleinement réalisée.
Le président congolais a déploré un manque d’altruisme et un trop grand attachement aux intérêts personnels au sein de sa coalition. Il a ainsi invité ceux qui ne partagent pas sa vision à quitter l’Union sacrée. En effet, sur un ton sec, Tshisekedi, est revenu sur son appel de fin 2020, qui n’était pas celui «de partage des privilèges mais à construire ensemble ce pays », invitant tous ceux qui ne voient les choses de la même manière que lui de quitter. « Celui qui estime que cette voie que j’ai choisie ne lui plaît pas, n’a qu’aller ailleurs », a -t-il dit en Lingala.
Des débuts prometteurs, une réalité plus complexe
Force est de constater qu’il y a quatre ans, lors de sa création en 2020, l’Union sacrée avait suscité beaucoup d’espoir. Présentée comme une force politique capable de rassembler les Congolais et de faire face aux défis du pays, elle avait bénéficié d’un large soutien. Cependant, les divisions internes et les divergences de vues n’ont pas tardé à apparaître.
Plusieurs personnalités politiques, à l’image de Moïse Katumbi, avaient exprimé leurs doutes quant à la cohésion de cette plateforme et à la clarté de sa vision, et avaient quitté le navire.
Les défis à venir
Aujourd’hui, le bilan mitigé de l’Union sacrée pose la question de l’avenir de la coalition et de la capacité du président Tshisekedi à mener à bien ses réformes, confronté à une crise sociale sans précédent et à une situation sécuritaire très inquiétante dans l’est du pays, amputé de plusieurs localités, tombées sous le contrôle du M23 piloté par le Rwanda. Les prochaines années seront cruciales pour déterminer si l’Union sacrée parviendra à se transformer en un véritable instrument de changement ou si elle est vouée à l’échec. Lire aussi : RDC – Sénat : Élections et tensions au sein de l’Union sacrée de la nation – Infocongo
