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Le Conseil de sécurité prolonge le mandat de la Monusco, mais les États-Unis déplorent l’absence de condamnation du Rwanda

Conseil de sécurité de l'ONU

Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté, à l’unanimité, le vendredi 20 décembre, pour prolonger d’un an le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Cette décision intervient alors que la force onusienne a déjà entamé un processus de retrait progressif du pays.  

Casques Bleus de l’ONU déployés en RDC (ph droits tiers)

Inquiétudes persistantes quant à la situation sécuritaire

Les membres du Conseil se sont dit profondément préoccupés par la situation sécuritaire en RDC, marquée par les activités des groupes armés nationaux et étrangers, notamment le M23. Ils ont souligné les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, que Kinshasa accuse de soutenir militairement le M23, accusations maintes fois confirmées par de nombreux rapports des experts des Nations-Unies.

Les États-Unis déçus par l’absence de condamnation du Rwanda

Cependant, les États-Unis ont exprimé leur déception quant au fait que la résolution ne mentionne pas explicitement le rôle du Rwanda dans la déstabilisation de l’est de la RDC. Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine à l’ONU, a regretté que certains membres du Conseil aient refusé d’inclure des formulations claires condamnant le soutien du Rwanda au M23.

Linda Thomas-Greenfield, Ambassadrice américaine à l’ONU (ph droits tiers)

« Nous remercions la France et le Mozambique pour les efforts qu’ils ont déployés dans ce sens. Cette résolution soutient la demande de la RDC qui a demandé à bénéficier d’une approche plus souple et plus graduelle dans le retrait de la Monusco, nous espérons pouvoir justement examiner les plans qui sont déjà échafaudés pour ce faire, une fois qu’ils seront arrêtés par la RDC, la Monusco telle que l’appelle le projet de résolution favorable au renouvellement du mandat de la Monusco, c’est vrai Cependant nous sommes très déçu de constater que certains membres du Conseil n’ont pas voulu inclure des formulations décrivant le rôle dû au Rwanda dans l’EST de la RDC », a déploré Linda Thomas-Greenfield, diplomate américaine et Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations-Unies lors de sa prise de parole.

3 000 à 4 000 soldats Rwandais sur le sol Congolais

L’ambassadrice américaine a rappelé les conclusions d’un rapport d’experts de l’ONU selon lesquelles 3 000 à 4 000 soldats rwandais seraient déployés aux côtés des rebelles du M23.

« Au cours de la semaine qui vient de s’écouler le groupe d’experts a documenté de manière méticuleuse le déploiement des 3.000 à 4000 soldats Rwandais sur le territoire de la RDC dans l’est de la RDC et l’incidence que le Rwanda a eu sur les actions du M23, on utilise des euphémismes plutôt que d’appeler un chat un chat. En effet, nous devons prendre acte de la situation sur le terrain.

Soldats Rwandais en RDC (ph droits tiers)

Effet, en refusant d’appeler un chat un chat nous ne rendons pas service à la Monusco et aux services à travers de l’humanitaire qui sont menacés par le brouillage du signal GPS, le déploiement d’équipements sophistiqués dans l’Est de la RDC par le Rwanda. En outre, nous ne rendons pas service également aux milliers de civils qui sont menacés par ces activités.

Le monde attend du Conseil de sécurité de décrire les choses telles qu’elles sont notamment lorsque ces éléments sont une menace pour la paix et la sécurité internationale », a interpellé Linda Thomas-Greenfield, diplomate américaine et Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies.

La RDC souhaite une approche régionale

De son côté, la RDC a souligné l’importance de prendre en compte la dimension régionale de la crise dans le prochain mandat de la MONUSCO. Kinshasa souhaite que la mission onusienne joue un rôle plus actif dans la résolution des conflits régionaux et dans la prévention des futures crises.

Un retrait progressif de la MONUSCO

La résolution adoptée par le Conseil de sécurité prévoit un retrait progressif de la MONUSCO, conformément à la demande de la RDC. Cependant, les modalités de ce retrait restent à préciser et feront l’objet de discussions entre la RDC, la MONUSCO et les autres partenaires internationaux.

Enjeux et perspectives

La prolongation du mandat de la MONUSCO en RDC intervient dans un contexte marqué par une complexité croissante de la situation sécuritaire. Les défis auxquels la mission onusienne est confrontée sont nombreux : soutien aux forces armées congolaises, protection des civils, assistance humanitaire, et facilitation du dialogue politique.

Le rôle du Rwanda dans la crise est un élément central de cette équation. Les États-Unis et d’autres pays membres du Conseil de sécurité appellent à une plus grande fermeté de la communauté internationale face à ce soutien, tandis que le Rwanda continue de nier toute implication dans le conflit.

Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir de la RDC. La réussite de la mission de la MONUSCO et la stabilisation de l’est du pays dépendront de la volonté de tous les acteurs impliqués de trouver une solution pacifique et durable à ce conflit. Lire aussi : Sud-Kivu : La MONUSCO achève son retrait avec un bilan positif et des perspectives – Infocongo

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