Un nouveau chapitre pourrait s’ouvrir dans la recherche d’une solution durable à la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les présidents Congolais Félix Tshisekedi, Paul Kagame du Rwanda et João Lourenço d’Angola se réuniront à Luanda le 15 décembre prochain pour un sommet tripartite. Cette rencontre, placée sous l’égide de l’Union africaine, vise à accélérer la mise en œuvre du plan de paix visant à neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et à stabiliser la région.
Un plan d’action concret
Lors de la sixième réunion ministérielle tenue à Luanda le 25 novembre dernier, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont signé un « Concept d’opérations » (CONOPS) élaboré sous la médiation angolaise. Ce document détaillé prévoit une feuille de route en quatre phases :
Évaluation de la menace : Une analyse approfondie des positions et des capacités des FDLR sera menée pour planifier des actions ciblées.
Neutralisation des FDLR : Des opérations militaires conjointes seront menées pour démanteler les groupes armés et leurs réseaux de soutien.
Évaluation des progrès : Les parties prenantes évalueront régulièrement l’avancement des opérations et ajusteront leur stratégie si nécessaire.
Stabilisation et normalisation : Cette dernière phase prévoit la démobilisation, le désarmement et la réintégration des ex-combattants FDLR, ainsi que le renforcement de la coopération bilatérale entre la RDC et le Rwanda.
Des défis à relever
Si ce plan offre une lueur d’espoir, de nombreux défis subsistent. La mise en œuvre effective du CONOPS nécessitera une forte volonté politique des parties prenantes, une confiance mutuelle fragile à reconstruire et une coordination étroite entre les forces armées des deux pays. De plus, la présence d’autres groupes armés dans la région pourrait compliquer la situation.
Le soutien de la communauté internationale
La communauté internationale salue cette initiative. La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a réaffirmé le soutien de la mission onusienne au mécanisme de vérification mis en place par la médiation angolaise. L’Union européenne, par la voix de son porte-parole Peter Stano, a également exprimé son engagement à accompagner les efforts de paix dans la région.
Un tournant pour la paix ?
Le sommet de Luanda pourrait représenter un tournant dans la résolution de la crise dans l’Est de la RDC, si toutes les parties prenantes jouent franc jeu. Les yeux du monde seront rivés sur les dirigeants des trois pays pour voir s’ils parviennent à concrétiser leurs engagements et à offrir une perspective plus sereine aux populations de la région. Lire aussi : Kinshasa-Kigali : João Lourenço intensifie ses efforts de médiation – Infocongo