Les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, attisées par le conflit dans l’Est du pays, vont à nouveau être au cœur des discussions ce samedi 12 octobre à Luanda. Sous la médiation angolaise, les ministres des Affaires étrangères des deux pays tenteront une nouvelle fois de trouver un terrain d’entente pour mettre un terme aux violences.
Cette cinquième rencontre depuis le début de l’année s’annonce d’autant plus délicate que la précédente s’était soldée par un échec cuisant. Les délégations étaient reparties sans accord, laissant planer un doute sur la possibilité d’une issue positive au processus de paix.
La méfiance, principal obstacle
Le principal point de discorde réside dans la chronologie du désengagement des forces armées. Kinshasa exige une désescalade simultanée, réclamant notamment la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Kigali, de son côté, conditionne son retrait à la préalable neutralisation des FDLR, qu’elle accuse la RDC de soutenir. Cette divergence de vues reflète la profonde méfiance qui règne entre les deux pays.
Une guerre de communication qui alimente les tensions
Parallèlement aux négociations, les deux capitales se livrent une guerre de communication virulente, alimentant les tensions et rendant la recherche d’une solution pacifique d’autant plus complexe. Les accusations mutuelles de soutien aux groupes armés et les déclarations belliqueuses des responsables politiques ne font qu’envenimer la situation.
Les enjeux d’un échec
L’échec des négociations de Luanda aurait des conséquences désastreuses pour la population de l’Est de la RDC, déjà éprouvée par des années de conflit. Les combats se poursuivraient, entraînant de nouvelles pertes civiles et un déplacement massif de populations. De plus, le risque de déstabilisation de toute la région des Grands Lacs serait accru.
Les défis de la médiation angolaise
Le médiateur angolais se trouve face à une tâche ardue. Il doit non seulement convaincre les deux parties de faire des concessions mais aussi de renouer le dialogue et de bâtir une relation de confiance. Pour y parvenir, il devra notamment :
Favoriser un climat de confiance en créant un espace de dialogue neutre et sécurisé, proposer des solutions créatives pour sortir de l’impasse actuelle, en tenant compte des préoccupations de chaque partie, et exercer une pression diplomatique sur les deux pays pour qu’ils s’engagent véritablement dans le processus de paix.
L’avenir de la RDC et de la région est suspendu aux résultats de ces négociations. La communauté internationale doit apporter tout son soutien au processus de Luanda et inciter les parties à privilégier le dialogue et la recherche d’une solution pacifique. Lire aussi : Le processus de paix RDC-Rwanda au point mort : l’UE tente de relancer les négociations – Infocongo
