La proposition d’une révision de la Constitution congolaise, avancée par le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, a suscité une vive polémique. Cette déclaration, faite lors d’une matinée politique du parti au pouvoir, a été vivement critiquée par l’ONG Justicia Asbl.
Un projet de révision controversé
Selon Augustin Kabuya, le texte actuel présenterait des lacunes, notamment concernant la formation du gouvernement et la durée effective du mandat présidentiel. Ces arguments ont été catégoriquement rejetés par Justicia Asbl qui y voit une violation flagrante de la Constitution, en particulier de l’article 220 alinéa 1 qui interdit toute révision des principes fondamentaux de l’État.
L’ONG rappelle par ailleurs que l’UDPS, lorsqu’il était dans l’opposition, s’était farouchement opposé à toute tentative de révision constitutionnelle sous l’ère Kabila. Ce revirement de position est perçu comme une trahison par certains observateurs.
Des arguments pour et contre
Si l’UDPS justifie cette révision par la nécessité d’adapter la Constitution à la réalité politique actuelle, de nombreux acteurs de la société civile et de l’opposition y voient une manœuvre visant à permettre à Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat.
D’autres, comme l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, soutiennent l’idée d’une révision constitutionnelle, arguant que celle de 2006 ne répondrait plus aux besoins actuels du pays.
Les enjeux d’une telle réforme
La proposition soulève de nombreuses questions. En effet, une révision constitutionnelle pourrait fragiliser les institutions et créer une instabilité politique. La Constitution a été adoptée par référendum. Toute modification devrait faire l’objet d’un large consensus. Plus encore, une révision mal maîtrisée pourrait ouvrir la voie à un régime autoritaire.
Une décision qui entraînera des conséquences durables
La décision de réviser ou non la loi cadre congolaise aura des conséquences durables sur la vie politique congolaise. Il est donc essentiel que ce débat se fasse dans la transparence et avec la participation de tous les acteurs concernés. Lire aussi : RDC : l’UDPS en ordre de bataille pour la révision de la constitution – Infocongo