L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme face à la recrudescence de malnutrition infantile sévère sur le site de déplacés de Rusayo 3, dans la province du Nord-Kivu.
Chaque jour, des dizaines d’enfants provenant d’autres sites de déplacés, comme Rusayo 1, Rusayo 2 et Lushagala, arrivent au poste de santé avancé de MSF, fuyant les combats entre les FARDC et les rebelles du M23.
Sur place, les équipes de MSF dispensent des conseils nutritionnels et fournissent des compléments alimentaires aux enfants et à leurs parents. Une fois stabilisés, les enfants sont suivis par des agents de santé communautaire dans leurs familles respectives.
Des conditions de vie alarmantes
Les reporters de Radio Okapi ont pu constater l’ampleur de la crise lors d’une visite au site de Rusayo 3 le 9 mai. Ils ont rencontré Micheline, une fillette de 3 ans et 7 mois, vivant seule avec sa sœur aînée de 13 ans, leur mère étant hospitalisée depuis plusieurs semaines. A midi, Micheline n’avait encore rien mangé, faute de nourriture dans leur tente et ses compléments alimentaires étant épuisés.
Malgré la situation critique, Léa Kalire, agente de santé communautaire, a pu observer une amélioration de l’état de santé de Micheline. À son arrivée sur le site il y a quelques mois, la fillette souffrait de malnutrition sévère, mais son état s’est stabilisé grâce aux efforts déployés par les équipes MSF. Lire aussi : Des cas de malnutrition infantile signalés sur le site de déplacés de Rusayo à Goma | Radio Okapi
La famine menace le site
Cependant, la situation alimentaire sur le site de Rusayo 3 demeure alarmante. Les denrées alimentaires sont rares et l’espoir de trouver de la nourriture est mince pour ces familles vulnérables. MSF appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale pour venir en aide aux populations déplacées et éviter une catastrophe humanitaire.
En plus de la malnutrition, les enfants déplacés de Rusayo 3 sont également confrontés à un manque d’accès à l’eau potable, à un manque d’assainissement, à un risque accru de maladies infectieuses, ainsi qu’à un traumatisme psychologique
Au regard de cette situation, MSF appelle à une augmentation urgente de l’aide alimentaire, à un accès à l’eau potable et à des installations sanitaires, à des soins médicaux et psychologiques adéquats, mais également à une protection des civils.
L’organisation exhorte également toutes les parties prenantes au conflit à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils. Lire aussi : Nyiragongo : MSF fait de la lutte contre la malnutrition une priorité dans le camp Rusayo 3 – Infocongo
