Site icon Infocongo

Jaynet Kabila entendue par les services secrets de l’Armée durant 5 heures

Jaynet Kabila

Jaynet Kabila

Jaynet Kabila, la sœur jumelle de l’ancien président congolais Joseph Kabila, a été convoquée par les services secrets militaires de la République démocratique du Congo (RDC) ce vendredi 15 mars 2024. Cette convocation fait suite à la perquisition des locaux abritant la Fondation Mzee Laurent Désiré Kabila (FLDK), menée par l’armée congolaise.

Malgré une communication discrète autour de cette interpellation, Jaynet Kabila a répondu à l’invitation des renseignements militaires, accompagnée de ses deux avocats, en milieu de journée. Cependant, aucune information n’a été divulguée à la presse à l’issue de cette interpellation.

Cette situation soulève des interrogations quant aux relations politiques et à la tension entre Joseph Kabila et son successeur, Félix Tshisekedi. L’interpellation de Jaynet Kabila, personnalité influente et sœur du président sortant, continue de susciter des débats et des spéculations dans le pays. Lire aussi : Invité à l’Investiture de Félix Tshisekedi : la participation de Joseph Kabila interroge l’opinion publique – Infocongo

Perquisition de la Fondation Mzee Laurent Désiré Kabila par l’armée

L’armée congolaise a perquisitionné les locaux de la Fondation Mzee Laurent Désiré Kabila (FLDK) dans le cadre d’une enquête liée à des attaques menées par le groupe rebelle M23. Ces attaques ont eu lieu dans la localité de Mubambiro, située à Saké, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Buste du président Laurent Désiré Kabila, à l’entrée du siège de la Fondation Laurent Désiré Kabila, à Kinshasa

En effet, le 2 mars 2024, au moins trois civils ont perdu la vie lorsque cinq bombes de mortier ont été larguées sur Mubambiro. Selon les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), ces attaques ont été menées par les combattants du groupe rebelle M23, avec le soutien de soldats rwandais.

L’objectif était de dissuader les responsables militaires congolais ainsi que ceux des pays partenaires (notamment l’Afrique du Sud, le Malawi, le Burundi et la Tanzanie) qui se rendaient à Mubambiro pour encourager les troupes déployées dans la région. Malgré ces attaques, les forces des pays contributeurs de la Mission de Stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en RDC (SAMI-DRC) et du Burundi ont maintenu leur détermination et sont arrivées à Mubambiro.

Jamais un sans deux…

Pour rappel, le 30 janvier 2020, Jaynet Kabila, la sœur jumelle de l’ancien président congolais Joseph Kabila, a été interpellée à l’aéroport Ndjili-Kinshasa par un agent de la Direction générale des migrations (DGM) alors qu’elle s’apprêtait à décoller pour l’Afrique du Sud. Cette affaire avait suscité de vives réactions et fut été au cœur des débats politiques dans le pays.

Jaynet Kabila et son jumeau, l’ancien préssident Joseph Kabila Kabange (Ph droits tiers)

Le Premier ministre de l’époque, Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait exigé des explications détaillées de la part du ministre de l’Intérieur d’alors, Gilbert Kankonde, concernant les circonstances de cette interpellation. Dans un courrier adressé au ministre, le Premier ministre avait exprimé son mécontentement face au comportement « délibérément désobligeant » des fonctionnaires de la DGM envers une députée nationale en fonction. Il avait ainsi demandé un « rapport circonstancié » pour être pleinement informé des faits.

L’agent de la DGM qui avait procédé à l’interpellation avait été auditionné par le Conseil national de sécurité, présidé par François Beya, ancien conseiller à la sécurité du président Félix Tshisekedi.

De plus, lors d’une réunion de la coalition de Joseph Kabila (FCC), présidée par Néhémie Mwilanya, les participants avaient qualifié cet incident de « provocation ». André-Alain Atundu, ancien haut cadre de la coalition de l’ancien président congolais, passé depuis dans le camp Tshisekedi, avait alors dénoncé « la stratégie de provocation ou mieux de harcèlement politique mise en œuvre à travers des interpellations ciblées de personnalités emblématiques du FCC ».

Quitter la version mobile