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UDPS, vers un repli identitaire ?

Augustin Kabuya Secrétaire général de l'UDPS

Augustin Kabuya Secrétaire général de l'UDPS

Le parti présidentiel l’UDPS, commence à donner l’impression de quelqu’un qui étouffe, alors qu’il dispose de tout pour être heureux et vivre en toute quiétude dans l’opulence.

La dernière sortie du vendredi 26 mai de son Secrétaire général Augustin Kabuya, ne peut que conforter les observateurs dans ce sens. Selon Augustin Kabuya, tout juste arrivé d’un voyage en Belgique, le Président de la République Félix Tshisekedi, ci-devant autorité morale de son parti, est critiqué dans sa gouvernance chaotique, tout simplement parce qu’il est de l’ethnie luba.

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, il a déclaré, pince sans rire « aujourd’hui le monde doit retenir une chose : Félix Tshisekedi n’est pas combattu parce qu’il gère mal le Congo, c’est parce qu’il est Muluba. Il est combattu seulement à cause de ses origines. C’est pourquoi je demande à toutes les organisations de sanctionner Moise Katumbi. Il ne mérite pas de diriger le Congo. »

Une affirmation qui vient couronner les dires de nombreux autres affidés de ce parti, qui polluent chaque jour qui passe les réseaux sociaux et les médias du pays.

Pas plus tard que hier vendredi, c’était au tour de l’ancien directeur de la presse présidentielle Abraham Luakabwanga, qui s’est répandu sur une chaîne de télévision, avec des propos similaires, appelant à la haine tribale.

Les propos identitaires dans le cercle ethnique des personnes proches du régime et du Chef de l’Etat, ne datent pas d’aujourd’hui bien sûr, mais ils semblent avoir pris une nouvelle ampleur depuis un certain temps, et cela, dans une indifférence quasi-totale des autorités établies.

Katumbi, l’homme à abattre

Moise Katumbi interdit d’entrer au Kongo Central

La vérité est que, la constitution le mois dernier à Lubumbashi, d’une coalition de 4 leaders de l’opposition, et la descente dans la capitale de l’un des principaux leaders de cette coalition, en la personne de Moïse Katumbi, semble avoir agi comme un accélérateur de particules du côté du pouvoir en place et de ses partisans, qui se sentent cernés de toutes parts.

La répression sanglante de la marche de l’opposition le samedi 20 mai dernier, l’empêchement de Moïse Katumbi de se rendre dans le Kongo central, le spectacle tragi-comique de Kikwit jeudi dernier avec l’interdiction faite à Matata d’accéder dans une salle de conférence, et la traque systématique des personnalités proches de l’opposition, démontrent à suffisance désormais, la fébrilité d’un régime qui semble ne plus avoir la maîtrise de la situation, et au bord de la crise des nerfs.

Sauf que le chemin pris par Augustin Kabuya pour expliquer les dérives de la gouvernance UDPS, comporte d’énormes risques pour la cohésion du pays, à quelques mois des échéances électorales importantes.

Mais ce qui est étonnant dans l’histoire, c’est peut-être le silence de cathédrale que continue à garder le Président de la République, garant de la nation, face aux dérives verbales répétées de ses sbires de service. Lire aussi : Moïse Katumbi empêché par le gouverneur Bandu d’entrer au Kongo central – Infocongo

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