A Kinshasa, on assiste depuis quelques jours à une sorte de chassé-croisé diplomatique auprès des décideurs politiques pour la tenue des élections apaisées dans les délais constitutionnels impartis.
Rien que cette semaine, les Ambassadeurs des États-Unis, de l’UE, de Belgique et d’autres pays européens, ont multiplié les aller-retour auprès du Premier ministre Sama Lukonde, des chefs de confessions religieuses et des Présidents de deux Chambres législatives, avec en commun, la même antienne de la tenue des élections apaisées à terme échu.
Les partenaires étrangers accentuent les pressions pour des élections dans les délais
Ce vendredi, c’était au tour du Président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso Nkodia Mpuanga, de recevoir les conseils empressés du Représentant de l’Union européenne à Kinshasa.
Hier jeudi, le même Christophe Mboso avait accordé un ultime délai aux 8 confessions religieuses pour se trouver un candidat consensuel à la présidence de la CENI, un exercice auquel elles ne trouvent toujours pas de solution depuis le début de l’année en cours. Six des huit confessions, à l’exclusion des Églises catholique et protestante, ont jeté leur dévolu sur Denis Kadima, un candidat avec certes un CV en béton, mais soupçonné par les deux confessions comme ayant des atomes crochus avec le régime en place.
Profitant à leur tour de cette divergence inter-confessions, le FCC de l’ancien Président Joseph Kabila et Lamuka du duo Martin Fayulu-Adolphe Muzito, aujourd’hui dans l’opposition, ainsi que certains regroupements politiques membres de la majorité de l’union sacrée, comme Ensemble de Moïse Katumbi, refusent jusque-là à transmettre la liste de leurs délégués à la CENI, et de participer à la Commission paritaire majorité-opposition, mise en place à l’Assemblée nationale.
Un blocage préjudiciable qui selon certains observateurs, grève sérieusement les chances de voir les prochaines échéances électorales se tenir à l’horizon décembre 2023, comme le prévoit la constitution, et comme le souhaitent les partenaires étrangers du pays.
Un blocage auquel pourrait venir s’ajouter les querelles prévisibles, lors des débats encore lointains, sur la future lois électorales. Un fait semble certain à ce jour : les diplomates occidentaux à Kinshasa, n’ont pas cessé de faire des navettes…Lire aussi: CENI : un nouveau délai de 72 heures aux confessions religieuses