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Passeports: vers un retour en grâce de Semlex?

Le Gouvernement congolais serait en négociations avancées avec la firme belge Semlex pour une reprise de la production des passeports biométriques congolais, dont l’impression serait cette fois-ci, confiée à l’hôtel des monnaies de la Banque centrale du Congo.                                  

Passeports biométriques RD Congolais

Des sources informées à Kinshasa, précisent que ces négociations déjà à un stade avancé, se déroulent dans la discrétion la plus totale, presque en rasant les murs, pour ne pas heurter une opinion publique congolaise, mise vent debout lors de la campagne électorale de l’année dernière, qui présentait le contrat Semlex comme une arnaque de nature mafieuse, où aurait été mêlée des proches de l’ancien président Joseph Kabila.                                

Des nombreux observateurs avaient toujours fustigé le fait que le passeport congolais coûtait à 180$ Us, l’un des plus chers au monde. Sous l’ancien régime de Joseph Kabila, le Gouvernement congolais avait signé un contrat de production des passeports biométriques avec Semlex qui s’engageait à préfinancer toutes les opérations, pour des centaines de millions de dollars.                                    

Promesse de campagne

Déjà en pleine campagne électorale, le candidat Félix Tshisekedi, aujourd’hui à la tête de l’Etat, s’était engagé à ne pas renouveler ce contrat jugé léonin, et qui, selon certaines sources, profitait largement à l’enrichissement du clan Kabila. A l’expiration du contrat en juin dernier, la ministre des Affaires étrangères Ntumba Nzeza, avait enjoint Semlex de transférer tous les équipements et technologies y afférentes à la Direction de la Chancellerie de son ministère.

Problème: Semlex qui se sentait lésé par ce non-renouvellement de contrat, aurait exigé des substantielles compensations, aurait gardé par devers elle, le logiciel, sa propriété personnelle, sans lequel la Rdc se trouvait en incapacité de produire ses propres passeports.    

Depuis, indiquent les mêmes sources, le Gouvernement congolais s’est mis en instance de trouver un nouveau partenaire, mais apparemment sans résultats probants jusque-là. Dans un pays où la clameur publique prime sur le respect des engagements, et où la sécurité juridique ne semble être qu’une simple vue d’esprit, un investissement d’une telle ampleur, ne semble pas attirer grand monde. Conséquence: depuis juin dernier, aucun nouveau passeport n’est visible dans le pays.           

Pendant la durée du contrat Semlex, sur les 180$ us, l’Etat congolais prélevant 65$ en termes de taxes. Semlex en prenait 115. Mais à la suite de multiples grèves des fonctionnaires du ministère qui exigeaient leurs primes, le Ministre des Affaires étrangères de l’époque Léonard She Okitundu, avait obtenu un supplément de recettes de 15$ Us sur la quote-part de Semlex pour calmer les ardeurs de ses fonctionnaires qui avait même menacé de le séquestrer dans son Cabinet.

Depuis lors, la part de Semlex s’était réduite à seulement 100$.                                      

SEMLEX is back

Les négociations en cours, si elles aboutissent, devraient permettre au Gouvernement de réduire le prix du passeport à 100$, grâce notamment à la suppression de la taxe et à la diminution des coûts d’impression qui sera opérée désormais à l’hôtel des monnaies. Et pour ne pas heurter de front l’opinion publique, le nouveau contrat devrait impliquer le Gouvernement congolais et une firme de droit congolais, du nom de Locasen, une filiale de Semlex. Et ce serait comme on dit en chimie: rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se transforme.

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