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Guerre de six jours à Kisangani : 20 ans déjà

La communauté tant nationale qu’internationale, en général, et la population de la Tshopo, en particulier, ont commémoré les martyrs de la guerre de six jours entre les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani le 05 juin 200. Ces affrontements avaient occasionné plus de 12.000 morts et 3000 blessés.

A cet effet, plusieurs activités ont été organisées par la population Boyomaise à partir du vendredi 05 juin, jour anniversaire, où le gouverneur de la ville Wale Lufungula, a déposé sa gerbe de fleurs à la place des martyrs dans la commune de Mangobo en mémoire des victimes, sans oublier quelques organisations de la société civile, dont la Synergie 20 ans de Souvenirs de la guerre de six jours à Kisangani et Boyoma Simama, qui ont posé le même geste.

Garder la flamme allumée

Dans la série des activités on retiendra le mémo préparé pour l’occasion par la Synergie 20 ans de Souvenirs de la guerre de six jours à Kisangani et lu à l’occasion par son initiateur, Monsieur José des Chartes Menga.

Cette Synergie demande à toute la population de Kisangani dont les plaies de ces atrocités sont encore béantes de garder toujours la flamme allumée en mémoire des victimes dont le sang crie vengeance jusqu’à ce jour :

José des Chartes Menga

« Nous demandons au Gouvernement Congolais de s’assumer en réclamant aux gouvernements rwandais et ougandais en usant de tous moyens à sa disposition ».

Elle demande, en plus, à la justice congolaise qui se veut indépendante d’ouvrir un dossier judiciaire sur des présumés auteurs qui circulent librement à Kinshasa et inondent les institutions de l’Etat.

La Synergie 20 ans exige aussi de la communauté internationale la création des chambres spéciales sur les massacres de Kisangani.

José Des chartes Menga a indiqué qu’Il est prévu une série de témoignages des rescapés, des prières personnelles dans la ville à partir de 19h, une émission radio-télévisée sur la guerre de six jours le mercredi 10 juin et le dépôt d’une plainte contre les auteurs de la guerre de six jours.

Mukwege brandit le rapport Mapping

Le Prix Nobel de la Paix, Dénis Mukwege est monté au créneau pour rappeler la nécessité pour la République Démocratique du Congo de s’approprier le Rapport Mapping des Nations Unies publié en 2010 pour établir la vérité et la justice à la suite des graves crimes perpétrés par les forces armées rwandaises et ougandaises au cours de la guerre de six jours du 05 au 10 juin 2000 :

« Ces deux pays se sont livrés à des attaques indiscriminées à l’arme lourde tuant entre 224 et 760 selon certaines sources, en blessant plus de 1000 et provocant le déplacement de milliers de personnes.    

Les deux armées ont également détruit plus de 400 résidences privées et endommagé des biens publics et commerciaux, des lieux de culte, dont la cathédrale catholique Notre Dame du Rosaire, des établissements consacrés à l’éducation et des établissements sanitaires, dont les hôpitaux », dit la Rapport Mapping.

Le Prix Nobel Congolais pense que ces crimes ne doivent pas être oubliés et doivent être punis :

« Ces crimes les plus graves et leurs conséquences dévastatrices ne peuvent rester rangés dans les oubliettes de l’histoire. Ils sont imprescriptibles. Aucune immunité, aucun compromis ni realpolitik ne peut être invoqué pour éluder les responsabilités des commanditaires. Les victimes et leurs familles ont droit à la vérité, à la justice ; à des réparations et des garanties de non renouvellement ».

L’indifférence du régime Kabila

Le Dr Dénis Mukwege a fustigé l’attitude du régime Kabila qui a toujours promis un accompagnement par rapport aux revendications des familles des victimes et n’a rien fait :

« Nous invitons les autorités de la République Démocratique du Congo (Rdc) à soutenir l’édification de mémoriaux pour les frères frappés par la barbarie humaine. Après des décennies de déni, le temps est venu de mettre en place des mécanismes d’établissement de la vérité et de la justice pour une réconciliation, une paix réelle et durable.

Cela, afin que nos enfants ne se voient pas privés de la mémoire de leurs parents et donc, de leur identité, et puissent construire ensembles des lendemains meilleurs ».

Jacques Kalokola

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