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Le Sénateur Jean Bakomito salue l’Etat d’urgence sanitaire proclamé par le président et appelle le gouvernement à suspendre son programme avec le FMI

Le sénateur Jean Bakomito, élu du Haut-Uélé, restera certainement l’un de premiers sénateurs congolais à se lancer dans la sensibilisation de ses concitoyens et un vrai lanceur d’alertes le plus engagé dans la riposte contre le coronavirus. Tout en saluant l’état d’urgence signée par le chef de l’Etat, il ne cesse d’appeler la population à l’observation des mesures arrêtée par le garant de la nation, Félix Tshilombo Tshisekedi.

Jack Kalokola: vous avez été parmi les premières personnes et le premier sénateur à demander l’état d’urgence. Comment avez-vous reçu cette nouvelle annoncée par le chef de l’Etat?

Nous saluons à juste titre la déclaration de l’état d’urgence faite par le Président de la République, dans la mesure où il fallait du courage et du leadership dans l’action à mener contre la pandémie du Covid-19 et ce, en se référant à la constitution de la RDC.

Ne faudrait pas ici que le juriste que vous êtes, explique au citoyen lambda ce que veut dire un état d’urgence?

Bien sûr que oui ! Cette mesure proposée aussi par la jeunesse de la Province du Haut-Uélé et que nous avons relayée à travers les médias nécessite absolument une explication.

En effet, étant donné que le Covid-19 menace le fonctionnement régulier de nos institutions, et partant la République même, il était important que le Président de la République proclame l’état d’urgence (conformément à l’article 85 de la Constitution) pour lui permettre de prendre des grandes décisions telles que l’isolement de la Ville de Kinshasa par rapport à d’autres Provinces, la fermeture de nos frontières, la fermeture des églises et des écoles, l’interdiction des rassemblements de plus de 20 personnes, etc.

La population a donc droit d’être informée sur le bien fondé de cet état d’urgence, étant donné que ces mesures prises, restreignant pour la plupart la liberté de ses mouvements, sont salutaires pour la survie de la Nation.

Vous avez souhaité un dépistage obligatoire de tous les contacts de tous les cas testés positifs, ce qui n’est pas repris dans les mesures du chef de l’Etat, qui vient d’ailleurs de signer une ordonnance. Qu’en dites-vous?

Nous apprenons que la Cellule de riposte est en train de suivre les cas, et que certaines de ces personnes sont déjà testées mais qu’il en reste d’autres. Ceci est pour nous un motif de satisfaction partielle. Toutefois, je ne peux que réitérer cette demande tout en exigeant au gouvernement la mise à disposition des fonds pour entre autres l’acquisition des équipements (kits de test, respirateurs, masques, gants, et autres) nécessaires pour la riposte à cette Pandémie.

Aussi, il est temps que la République sollicite de ses partenaires un appui pour lui permettre de faire efficacement face à cette triste réalité.

Comme Matata Ponyo, vous souhaitez que le gouvernement congolais puisse suspendre le programme avec le FMI, pour éviter une crise économique et financière. Comment justifiez-vous ce ralliement à la thèse de Matata qui a été le premier, Premier ministre à ramener le FMI en Rdc?

Le virus a déjà infecté et affecté l’économie congolaise. Comme l’Honorable Matata, la FEC, les scientifiques, des sciences économiques, ainsi que d’autres experts, j’estime qu’il faudrait des mesures économiques courageuses pour relancer l’économie de notre pays.

 Comme sollicité autrefois, je demande de nouveau au Gouvernement la suspension momentanée de son programme conclu avec le FMI, car la Rdc ne saura plus respecter ses engagements vis-à-vis de ce dernier pour cause de difficultés économiques engendrées par les mesures prises pour lutter contre cette pandémie.

 A ce propos, tous les experts à travers le monde sont unanimes que les conditions de remboursement de prêts auprès des bailleurs de fonds doivent être revues.

Par ailleurs, à côté des mesures économiques et sociales évoquées par le Premier Ministre honoraire Matata Ponyo, j’estime qu’il y a lieu de réfléchir également sur les questions sécuritaires qui seront engendrées et qui nécessiteront aussi des mesures appropriées.

Bref, il y a lieu que le Gouvernement s’attèle d’ores et déjà sur l’examen de l’ensemble de ces mesures.

En dehors des mesures à l’interne, je voudrais suggérer que le Président de la République, en sa qualité de Vice- Président de l’Union Africaine propose à ses pairs de réfléchir à l’échelle continentale  sur la relance de l’économie africaine touchée par cette épidémie.

Que pensez- vous de la position de la Fec qui s’oppose à la fermeture des frontières avec la Zambie ?

La décision est déjà prise. Sûrement que les frontières sont fermées, mais les échanges commerciaux entre les Etats ne sont pas interdits. Il faut noter ici que la santé devrait primer sur tout. Nous pensons qu’il y a une évolution permanente et continue au niveau du Gouvernement et qu’à tout moment la situation peut changer dans le sens de l’allègement ou le renforcement des mesures prises pour la protection de la population.

Que pensez-vous de la suite des événements au vu des cas des personnes contaminées qui ne cesse de progresser?

Je pense que la situation risque de s’empirer davantage si la population en général et les Kinois en particulier ne respectent pas les mesures arrêtées par l’OMS et le gouvernement. Cela aura des conséquences dramatiques sur tous les plans, et le Congo aura difficile à se relever.

Un mot aux congolais?

Respectons l’ensemble des mesures prises par le Chef de l’Etat et sensibilisons nos concitoyens sur la nécessité de prendre au sérieux la lutte contre ce virus.

Propos recueillis par Jacques Kalokola

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