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Fonction publique : la ministre Yolande Ebongo fait bouger les lignes

La ministre de la Fonction publique Yolande Ebongo a réussi à remettre ce ministère clé sous le spot de lumière, après avoir dépoussiéré le dossier d’affectation des Secrétaires généraux. Mais, comme il fallait s’y attendre la réaction n’a pas tardé. Elle est venue du Directeur de cabinet adjoint du président de la République, faisant l’intérim de son supérieur qui a maille à partir avec la justice.

Et pourtant, àson arrivée aux affaires,  Yolande Ebongo Bosongo, avait trouvé beaucoup de dossiers pendants  sur sa table de travail, dont  les plus en gestation étaient la mise en place des nouveaux secrétaires généraux et les notifications des Directeurs nommés par ordonnance présidentielle ; la poursuite de la mise à la retraite des fonctionnaires et agents publics de l’Etat ; la finalisation de la mise en place des fonctionnaires et agents de l’Etat, qui avaient réussi au concours sur les structures standards et le dossier de la formation et affectation de jeunes professionnels ayant réussi au concours.

L’on se souviendra combien ces dossiers brûlants avaient  fait couler encre et salive tout en occasionnant de nombreuses victimes.

L’opinion publique garde en mémoire toutes ces tentatives manquées de nominations, dont la dernière par l’ancien Premier ministre Bruno Tshibala, mais qui avait fini en eau de boudin.

En effet, sous l’impulsion du président de la République et Premier fonctionnaire de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et après concertation avec le bureau stratégique, se basant strictement sur le critère de méritocratie, les différentes revendications des syndicats de la Fonction Publique ayant été prises en compte, la ministre Yolande Ebongo Bosongo, a mis un terme aux tergiversations en nommant les nouveaux Secrétaires généraux de la Fonction publique.

Il faut souligner que celui qui recrute tous les fonctionnaires et les met à la disposition des différents ministères est le ministre de la Fonction publique. C’est lui qui nomme les agents de collaboration et d’exécution.

A son tour, le Premier ministre nomme les chefs de bureau et les chefs de division, alors que les Directeurs et secrétaires généraux sont nommés par ordonnance présidentielle.

Si certains anciens secrétaires généraux ont gardé leur place, d’autres, par contre, ont été permutés dans le but de réformer la gestion de la Fonction publique dans tous les secteurs.

Halte aux pourfendeurs

Depuis la publication de l’arrêté signé le 16 avril et publié le 24 avril dernier par la Ministre de la Fonction publique, certaines langues des personnes qui ne se sont pas retrouvés parmi les heureux promus se versent dans le juridisme en traitant la décision de la ministre ayant l’administration publique dans ses attributions de clientélisme et de vice de procédure.

C’est ainsi que le doyen des secrétaires généraux et ancien secrétaire général au Sport, aujourd’hui permuté à l’Esu, Barthélemy Okito, qui a une expérience de 20 ans dans ce secteur, est monté au créneau, le dimanche 26 avril dernier, pour remettre tous ces pourfendeurs dans le droit chemin : 

« Ceux qui accusent Yolande Ebongo d’avoir violé certaines dispositions légales en vigueurs sont encouragés d’aller se documenter. C’est la Ministre de la Fonction Publique qui a tous nos dossiers. C’est elle qui reçoit toutes les cotisations émanant des ministres sectoriels. Et elle a le profil de chaque secrétaire général ».

En plus, ces personnes mal intentionnées qui ne veulent pas que les choses changent dans ce pays vont jusqu’à publier des faux documents sur les réseaux sociaux.

Cependant, cette mauvaise pratique a suscité plusieurs réactions dont celle d’un juriste chevronné et juge à la cour de Cassation, le Professeur Michel Ilume Moke :

 « Il est impossible que les ordonnances 20/016 et 20/O17 aient été signées en 2018. En droit, les premiers chiffres des ordonnances renvoient à l’année de la signature. Autrement dit, les ordonnances signées en 2018 portent les numéros 18/….Ce sont les ordonnances signées en 2020 qui portent le numéro 20/….

Un autre juriste qui a préféré garder l’anonymat a souligné que pour bien fonctionner, l’administration ne  devrait pas avoir à sa tête des Secrétaires généraux intérimaires. En plus, certains d’entre eux devraient déjà aller à la retraite.

Donc, la Ministre de Fonction Publique en sa fonction de gestionnaire des agents de carrière des  services publics de l’Etat a agi dans les limites de ses prérogatives.

A chacun de son mentor

La Ministre de la Fonction Publique, Yollande Bossongo,  est passée entre les mains expérimentées de plusieurs vieux routiers de l’administration publique.

L’ancien secrétaire général au ministère du Plan, la regrettée Madame Monique Likele, restera certainement son vrai mentor.

L’ancien secrétaire général au plan avait déjà décelé en  à Yolande Ebongo le sens des responsabilités et d’abnégation.

La jeune Ebongo affûtera alors ses premières armes dans l’Administration aux côtés de cette grande dame, Monique Likele, elle-même femme d’un ancien grand homme politique.

Jusqu’à sa disparition, Yollande Ebongo gardera une proximité énorme avec son mentor qu’elle pleurera loin de Kinshasa alors que celle-ci rendait l’âme il y a à peine une année.

On la retrouvera encore aux côtés d’un grand stratège et homme politique qui a marqué la Province orientale avant le démembrement : le gouverneur Jean Bamanisa.

Le dernier gouverneur de la Province orientale fera d’elle son commissaire chargé de l’Economie et Finances.

L’ancienne chef de bureau au Programme des Nations Unies pour le développement, Pnud, se verra ensuite confier la charge de laDirection provinciale de l’Agence pour la Promotion des investissements et des financements de la Province orientale.

La batailleuse Ebongo ne s’avouera pas vaincue quand elle ne figurera pas sur la liste des élus députés de sa province, surtout quand on connait les irrégularités qui ont émaillé ces scrutins de 2018.

Pari gagné, Yolande Ebongo, Ministre de la Fonction publique au sein du gouvernement Ilunga Ilunkamba, entre la tête haute dans le panthéon de l’histoire de la République Démocratique du Congo en devenant la première dame à avoir nommé les nouveaux secrétaires généraux du régime issu de l’alternance politique dans la coalition Fcc-Cash.

Jacques Kalokola

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