Ces derniers étaient reprochés d’avoir violé la limite lacustre. Aimé Mbusa Mukanda, l’un des défenseurs des droits des pêcheurs sur les eaux du lac Édouard précise que ces pêcheurs ont été libérés avec leurs matériels de pêche. Car c’est après des enquêtes qu’il s’est révélé que ces derniers avaient été arrêtés sur la côte congolaise.

Ce défenseur de droit de l’homme, salue cette libération et plaide pour la libération de 54 autres pêcheurs détenus illégalement à Katwe.

« Nos pêcheurs ont été libérés avec leurs matériels de pêche. Ils étaient arrêtés par la marine ougandaise sur l’espace congolais. Nous saluons cet acte et nous demandons la libération de 54 pêcheurs, 63 moteurs, et plus de 260 pirogues qui sont toujours détenus en Ouganda malgré la signature de l’accord bilatéral entre ces deux pays », a-t-il fait savoir.

Il faut rappeler que plusieurs pêcheurs ont déjà été arrêtés sur les eaux du lac Édouard pour des raisons liées à la limite lacustre qui sépare la RDC et l’Ouganda. Lire aussi: Nord-Kivu : 32 pêcheurs congolais et 8 pirogues ont été libérés par la marine Ougandaise contre 1600 $

Azarias Mokonzi/Beni

Se confiant à infocongo.net, Aimé Mbusa Mukanda notable du Nord-Kivu soutient que ces matériels appartenant aux pêcheurs congolais exerçant sur les eaux du lac Édouard ont été libérés au poste frontalier de Kasindi-Lubiriha après plusieurs années de détention en Ouganda.

Tout en saluant le renforcement de la coopération bilatérale entre la République Démocratique du Congo et l’Ouganda voisin ayant abouti à cette libération, Aimé Mbusa Mukanda soutient par ailleurs que plus de 100 pêcheurs congolais demeurent en détention dans la prison centrale de Katwe en Ouganda, tandis que 63 moteurs hors-bord, 250 pirogues et plusieurs filets de pêche sont encore confisqués. En conséquence, il exhorte le gouvernement congolais à accélérer le processus pour obtenir la libération totale de ces pêcheurs congolais avec leurs matériels de pêche et de doter la marine congolaise des moyens logistiques pour la surveillance des activités sur les eaux du lac Édouard. En effet, la marine Ougandaise semblait depuis un temps prendre les devants sur la marine congolaise, cette dernière étant invisible sur le terrain.

Précisons que cette libération a été facilitée par l’administrateur militaire du territoire de Beni, le colonel Ehuta Omeonga Charles, qui séjourne en Ouganda dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre la RDC et l’Ouganda. lire aussi: Début des patrouilles mixtes RDC-Ouganda sur le lac Édouard, sans la partie congolaise

Venatche Ndaliko/Beni

D’après Aimé Mbusa Mukanda l’un des notables du territoire de Rutshuru au nord Kivu, qui a rapporté cette nouvelle à infocongo.net, les pêcheurs congolais exerçant sur les eaux du lac Édouard travaillent dans des conditions pénibles, sous la menace permanente de la marine ougandaise. Il déplore le silence de l’État congolais face à cette situation qui a trop perduré. Selon lui, la marine ougandaise viole par moment les limites lacustres sous les yeux impuissants de la marine congolaise qui est presque invisible dans cette zone, faute de moyens de travail.

De ce fait, le notable local exige l’implication urgente du gouvernement qui devrait doter la marine nationale de moyens nécessaires pour mener des patrouilles régulières sur les eaux du lac Édouard, afin de faire respecter les limites lacustres. Aimé Mbusa Mukanda sollicite également l’attention particulière des autorités de l’état de siège pour l’éradication des groupes armés qui ont élu domicile vers le village Chanika, d’où ils tracassent les pêcheurs congolais.

Depuis plusieurs années, les pêcheurs congolais exerçant sur les eaux du lac Édouard sont souvent victimes des menaces d’un côté de la marine Ougandaise et d’autre part des groupes armés actifs dans cette zone. Lire aussi: Nord-Kivu :12 pêcheurs congolais aux arrêts en Ouganda

Venatche Ndaliko/Beni

Mbusa Kavasya Noé, président du comité des pêcheurs de Kyavinyonge qui confirme l’information, déclare que ces pêcheurs ont été arrêtés avec leurs bateaux de pêches, au nombre de 4.

Nos sources sur place, précisent que la marine ougandaise a tracassé ces pêcheurs avant de les acheminer en Ouganda manu militari. Mbusa Kavasya exige la libération de ces pêcheurs, car cette pratique devient de plus en plus un fonds de commerce pour la marine ougandaise.

« Nous constatons que ces militaires ougandais font maintenant de ces arrestations un fonds de commerce. Nous sommes beaucoup tracassés par la marine Ougandaise. Nous demandons au chef de l’État, notre seul espoir pour ce qui est de la collaboration entre nos deux pays de pouvoir personnellement s’y impliquer parce que la marine Ougandaise nous tracasse même dans la partie congolaise du lac et cela à cause d’une faible présence des forces navales de la RDC sur le lac », a-t-il précisé. Lire aussi: Nord-Kivu :6 pêcheurs congolais pris en otage sur le lac Edouard, à Kagezi

Azarias Mokonzi/Beni

Aimé Mukana l’un des notables de Rutshuru précise que 11 moteurs ont été remis par la marine Ougandaise avec paiement de 100 dollars par engins et 9 moteurs par les miliciens Mai-mai qui ont aussi conditionné la restitution de ces moteurs par le paiement de 300 dollars. Notre source condamne avec force cette autre forme de tracasserie devenue un cycle infernal sur ces eaux.

Indigné par ces pratiques Aimé Mukena appelle le gouverneur à se pencher aussi sur ce cas de tracasserie intolérable. Lire aussi: 27 pêcheurs congolais torturés par les marins ougandais au lac Edouard

Azarias Mokonzi

Les raisons de ces tortures ne sont pas encore élucidées, mais, l’information est livrée et confirmée par Aimé Mbusa Mukenda, notable de Rutshuru qui précise par ailleurs que les malheureux pêcheurs ont été tabassés sur le territoire congolais. Lire aussi: Des pêcheurs congolais torturés par la marine Ougandaise, leurs matériels saisis

Selon lui, même des motos hors-bord ont été emportées par cette marine : « la nuit du 16 au 17 février, quatre moteurs hors-bord ont été emportés par la marine ougandaise sur les eaux du lac Édouard, et nous signalons que 12 pêcheurs congolais ont été gravement tabassés par la marine ougandaise », a-t-il fait savoir.

Il dénonce aussi la violation flagrante des limites lacustres dans cette partie du territoire, d’où son appel au gouvernement congolais pour décanter la situation avant que le pire ne soit déploré.

Il faut rappeler que les pêcheurs congolais ont plusieurs fois été victimes de tortures et parfois des arrestations de la part de la marine ougandaise.

Azarias Mokonzi/Beni

En effet, six pêcheurs congolais de Kisaka, arrêtés jeudi 19 novembre dernier, ont été sérieusement fouettés et torturés, avant d’être relâchés par la marine ougandaise, dans la zone frontalière entre les eaux ougandaises et congolaises, selon FECOPEILE. En plus de cela, deux moteurs hors-bord leur ont été saisis. Comme les autres fois, ces pêcheurs sont accusés de franchir les frontières lacustres, ce que démentent les victimes qui accusent à leur tour la marine ougandaise d’avoir traversé les eaux congolaises pour les pourchasser.

Les faits deviennent récurrents et en réaction, comme d’habitude, la Fédération des pêcheurs artisanaux (FECOPEILE) plaide pour une action urgente des deux gouvernements, congolais et ougandais, afin de baliser les frontières lacustres.

Selon le secrétaire général de FECOPEILE, Josué Mukura, 21 autres pêcheurs de Kyavinyonge, dans le territoire de Beni ont été également arrêtés puis tabassés, toujours par les ougandais, qui ont saisi 7 moteurs et 5 pirogues, la semaine dernière.

Josué Mukura, qui déplore ces cas de tracasseries devenus répétitifs, parle de plus de 150 moteurs hors-bord et autres matériels des pêcheurs congolais saisis par la marine ougandaise depuis 2015.

Pour lui, cette situation impacte la vie socio-économique des pêcheurs et les appauvrit. Il réitère son appel aux gouvernements congolais et ougandais d’harmoniser afin de baliser les frontières lacustres. Cela éviterait, dit-il, de tels incidents et accusations mutuelles.

Josué Mukura insiste en demandant au gouvernement congolais de règlementer la pêche dans cette partie du Nord-Kivu et éradiquer les groupes armés qui inquiètent aussi les pêcheurs.

Ces pêcheurs ont été en détention pendant un mois dans la prison  de Katwe en Ouganda. Ils avaient été arrêtés pour violation des limites lacustres entre la Rdc et l’Ouganda sur les eaux du lac Edouard.

Selon les sources proches de la pêcherie du lac Edouard, la libération de la première vague des ces pécheurs est intervenue après le versement de 310$.

Faute de moyens financiers, d’autres restent encore en détention et attendent leur libération après la mobilisation d’autres fonds.

Signalons que plusieurs cas d’arrestations arbitraires de pêcheurs congolais par la marine ougandaise sur le Lac Edouard sont régulièrement signalés et déplorés par l’association des pêcheurs congolais, qui en appellent souvent aux autorités congolaises pour leur protection.

Azarias Mokonzi/Beni