Un verdict choc a été rendu ce vendredi au Tribunal militaire garnison de Mwene-Ditu. Le policier, Dominique Mutombo Kanyemesha, accusé du meurtre de deux ressortissants chinois et de la tentative de meurtre d’un autre, a été condamné à la peine capitale.
Le drame s’était produit le 1er janvier dernier, lorsque le policier, chargé de la sécurité des employés de l’entreprise chinoise CREC 6, avait ouvert le feu sur ses protégés, tuant deux d’entre eux et blessant grièvement un troisième. Le motif du crime, selon les premiers éléments de l’enquête, serait une dispute liée à la distribution de vivres à l’occasion du nouvel an.
En effet, devant le tribunal, le prévenu Dominique Mutombo Kanyemesha est passé aux aveux, tout en indiquant les circonstances de son acte :
« J’avais demandé d’aller fêter en famille comme la plupart des agents qui travaillent avec l’entreprise CREC 6. Mais, cela m’a été catégoriquement refusé. Le jour du nouvel an, je suis resté à mon poste, mais j’avais toujours l’envie d’aller en famille, et je l’exprimais toujours. L’un des Chinois avec qui on était en train de se chamailler sur cette affaire est venu et a craché sur moi la première et la deuxième fois.
Ils étaient eux-mêmes divisés sur la façon dont ils me traitaient ce jour-là. Je voulais même sortir et quitter le poste comme je me sentais étouffé, on m’empêchait. Pris de colère, j’ai tiré sans savoir la direction dans laquelle les balles partaient et sans savoir les dégâts que cela pouvait causer. Quand j’ai remarqué que l’un d’eux gémissait au sol, je suis sorti pour partir. J’avoue qu’ils sont morts à cause des balles que j’ai tirées », a-t-il indiqué dans sa déposition.
Un procès sans appel
Mais, le procès, qui s’est tenu en flagrance, a été rapide et sans appel. Le tribunal a retenu la culpabilité du policier, rejetant sa version des faits qui invoquait la légitime défense. Les juges ont souligné l’absence de preuves corroborant cette thèse et ont plutôt mis en évidence la préméditation du crime.
La condamnation à mort de Dominique Mutombo Kanyemesha a suscité de vives réactions. Si certains saluent la sévérité de la peine, d’autres appellent à un débat sur l’abolition de la peine de mort en RDC.
En attendant, cette décision judiciaire devrait permettre de calmer les tensions et de rassurer les entreprises chinoises présentes dans la région. Les travaux de construction de la route nationale numéro 1, interrompus après le drame, devraient pouvoir reprendre. Lire aussi : RDC : Deux travailleurs chinois de CREC 6 tués par un policier à Mwene-Ditu – Infocongo
