Le président Félix Tshisekedi a signé une ordonnance révoquant l’Abbé Bahala Okw’Ibale Jean-Boco, Coordonnateur national du Programme de démobilisation, désarmement, réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS). Cette décision a été rendue publique le mardi 23 juillet 2024 via la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC), à la suite de la signature de l’ordonnance présidentielle le lundi 22 juillet.
Selon des sources proches de la présidence, cette révocation fait suite à une rencontre entre Jean-Bosco Bahala et une délégation de la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) à Entebbe, en Ouganda, le même jour.
D’autres sources suggèrent que sa présence à Entebbe était liée au rapatriement des enfants congolais libérés par les rebelles ougandais de la LRA. Jean-Bosco Bahala avait été nommé à la tête du P-DDRCS en octobre 2023, en remplacement de Tommy Tambwe.
Pourparlers ou pas pourparlers ?
En effet, lundi 22 juillet, les informations relatives à une rencontre entre une délégation de l’Alliance fleuve Congo (AFC), rébellion dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa et une délégation du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), à Kampala (Ouganda) ont défrayé la chronique.
Face à ces affirmations, le ministre de la Communication et Médias et porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya avait rejeté l’information : « Aucune personne n’a été mandatée par le Gouvernement pour une quelconque forme de discussion avec les terroristes du M23 à Kampala », avait démenti Patrick Muyaya.
Le P-DRRCS dans la tourmente
Notons que la révocation de l’Abbé Bahala intervient dans un contexte de crise de confiance des bailleurs de fonds et des parties prenantes envers les responsables du P-DDRCS. Le dysfonctionnement au sein du programme a également contribué à cette situation, dans la mesure où le P-DDRCS a du mal à désarmer les combattants.
Un site pilote de désarmement à Diango en Ituri n’a attiré qu’une centaine de combattants sur les dizaines de milliers actifs dans la province. Les groupes armés expriment leur méfiance envers certains animateurs du P-DDRCS, ce qui entrave le processus.
Par ailleurs, certains leaders des groupes armés réclament leur amnistie comme garantie de désarmement. Le prochain coordonnateur devra gérer ces défis complexes. Lire aussi : Pourparlers à Kampala entre Kinshasa et l’Alliance du fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa – Infocongo
