Les funérailles de Chérubin Okende, l’opposant congolais retrouvé mort le 14 juillet 2023 à Kinshasa, ont commencé mardi 19 et prennent fin ce mercredi 20 mars 2024. Cependant, elles se déroulent sans hommage officiel. Et pourtant, au moment de sa mort, Chérubin Okende était encore député et avait démissionné de son poste de ministre des Transports quelques semaines plus tôt.
Aucun officiel n’est invité aux funérailles de Chérubin Okende
Les membres des autorités qui y prendront part le feront à titre personnel, explique la famille du défunt. Une messe à la cathédrale Notre-Dame du Congo précédera l’enterrement prévu ce mercredi 20 mars. Les autorités ne sont pas invitées aux funérailles de Chérubin Okende en raison de la sensibilité du dossier.
Pour rappel, le procureur général a interdit toute critique contre sa conclusion, et les contrevenants risquent d’être interpellés pour propagation de faux bruits. Par conséquent, la famille du défunt a décidé que les membres des autorités qui assisteront aux funérailles le feront à titre personnel, sans hommage officiel. Cette mesure vise à éviter toute controverse ou interférence politique lors de l’événement.
Seuls les proches et les membres de son parti politique Ensemble pour la République y sont présents, dont le président Moise Katumbi Chapwe, qui a fait le déplacement pour rendre un dernier hommage à son ancien collaborateur.
Dossier d’enquête incomplet
Sur le plan judiciaire, les avocats de la famille Okende confirment avoir reçu les pièces de l’enquête menée par le procureur.
Cependant, d’après un membre du collectif de défense, certains documents manquent au dossier, comme l’interprétation du rapport d’autopsie par l’expert sud-africain, ou encore le rapport complet de la balistique.
On sait qu’aucune autopsie supplémentaire n’a été réalisée en dehors de celle supervisée par les autorités congolaises.
Pas d’autopsie pour les enquêteurs étrangers
En effet, les experts internationaux n’ont pas pratiqué d’autopsie supplémentaire sur le corps de Chérubin Okende en dehors de celle supervisée par les autorités congolaises. Cette décision peut être attribuée à plusieurs raisons :
Protocole légal et diplomatique : lorsqu’un décès survient dans un pays, les protocoles légaux et diplomatiques dictent souvent que les autorités locales ont la responsabilité d’enquêter sur la cause du décès. Les experts internationaux peuvent être invités à collaborer avec les autorités locales, mais ils ne sont pas toujours autorisés à mener des autopsies indépendantes sans l’approbation des autorités compétentes.
Sensibilité politique : la mort de Chérubin Okende est un dossier sensible. Les circonstances entourant son décès peuvent avoir des implications politiques importantes. Dans de tels cas, les autorités nationales peuvent préférer contrôler l’enquête et les informations divulguées pour éviter toute controverse ou interférence extérieure.
Manque de coopération : Il est possible que les autorités congolaises n’aient pas pleinement coopéré avec les experts internationaux ou qu’elles aient limité leur accès au corps et aux preuves. Sans une coopération complète, les experts internationaux peuvent ne pas avoir eu la possibilité de mener une autopsie supplémentaire.
Un « suicide » gênant !
En fin de compte, la décision de ne pas pratiquer d’autopsie supplémentaire relève de la complexité des relations diplomatiques, des considérations politiques et des protocoles juridiques en vigueur dans le pays où le décès s’est produit.
La mort de Chérubin Okende reste un dossier sensible. Le procureur général a interdit toute critique contre sa conclusion. Les contrevenants risquent d’être interpellés pour propagation de faux bruits.
Troublante « enquête »
On se souviendra que Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a révélé les résultats des enquêtes entourant la mort de l’ancien ministre congolais des Transports et voies de communication, Chérubin Okende. Selon les conclusions de l’enquête, Chérubin Okende s’est suicidé.
Le 13 juillet 2023, le corps de Chérubin Okende a été découvert dans une jeep abandonnée sur la Route des Poids-Lourds, en plein centre-ville de la capitale Kinshasa. Il portait une chemise blanche partiellement couverte de sang et était assis sur le siège du chauffeur, son cou penché vers l’arrière. Après confirmation de son décès par des officiels, des passants ont identifié le corps comme étant celui de M. Chérubin Okende Senga, âgé de 62 ans.
Mvonde à la manoeuvre
Au lendemain de la mort violente de Chérubin OKende, le procureur Mvonde avait également révélé qu’un proche du défunt avait effectué des va-et-vient à la cour de cassation pour déposer et retirer des correspondances. Ce proche a ensuite utilisé le système GPS pour retrouver la géolocalisation de la voiture de Chérubin Okende. Cependant, le retard entre le moment où le proche a remarqué l’absence du député et l’heure à laquelle il a utilisé le GPS reste une question en suspens.
A ce jour, les résultats de l’autopsie réalisée par des experts locaux et étrangers n’ont jamais été rendus publics, ce qui ajoute à la complexité de cette affaire sensible… Lire aussi : Ensemble pour la République : Chérubin Okende sera enfin inhumé ce mercredi 20 mars