Le verdict du procès du journaliste congolais Stanis Bujakera est attendu avant le 20 mars courant. Le vendredi 8 mars, après six mois de détention provisoire, le ministère public a requis 20 ans de prison contre lui. Stanis Bujakera, directeur adjoint du média en ligne Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique et Reuters, est accusé de « propagation de faux bruits, diffusion de fausses informations, falsification et usage de faux ».
Rappel des faits
Le 31 août 2023, Jeune Afrique publie un article intitulé « RDC : assassinat de Chérubin Okende, les services de sécurité sur la sellette ». L’article incrimine les renseignements militaires dans la mort de l’opposant Chérubin Okende, survenue le 2 février 2023. Stanis Bujakera est accusé d’avoir « fabriqué » et « diffusé » une note des renseignements civils corroborant cette information.
Un procès controversé
Dès son arrestation le 8 septembre 2023, l’affaire Bujakera a suscité l’indignation des organisations de défense de la liberté de la presse. Reporters sans frontières (RSF) a qualifié son arrestation d’« arbitraire » et a dénoncé un « acharnement judiciaire ».
Le procès s’est déroulé dans un climat tendu. Le 20 octobre 2023, le procureur a qualifié Stanis Bujakera de « Satan » et a accusé son média de « calomnie ». La défense a plaidé la non-culpabilité du journaliste, soulignant l’absence de preuves et le non-respect de la procédure.
Un verdict attendu avec impatience
Le verdict du procès Bujakera est attendu avec impatience par la communauté nationale et internationale. Il sera un test important pour la liberté de la presse en République Démocratique du Congo.
Soutien international
Stanis Bujakera a reçu le soutien de nombreuses organisations internationales, dont RSF, l’ACAT et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Ces organisations ont appelé à sa libération immédiate et ont condamné les charges retenues contre lui.
L’avenir de la liberté de la presse en RDC
Le cas de Stanis Bujakera est emblématique des défis auxquels font face les journalistes en RDC. Les arrestations arbitraires, les intimidations et les violences sont monnaie courante. Le verdict de son procès sera un signal important pour l’avenir de la liberté de la presse dans le pays. Lire aussi : Procès Bujakera : L’affaire renvoyée au 20 octobre pour permettre aux avocats de l’accusé de s’enquérir du dossier afin de préparer la défense