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La PNC interdit l’accès des mototaxis à Gombe après les manifestations à Kinshasa

Manifestations anti-occident à Kinshasa Gombe

Manifestations anti-occident à Kinshasa Gombe

À la suite des troubles qui ont éclaté dans la commune de Gombe à Kinshasa, où des manifestants ont ciblé des missions diplomatiques et commis des actes de vandalisme, la Police nationale congolaise (PNC) a pris des mesures de sécurité renforcées.

Manifestants dénonçant le soutient de l’occident à Paul Kagame, présifent du Rwanda (Ph. droits tiers)

A compter de ce mardi 13 février, il est formellement interdit aux mototaxis de circuler dans la commune de Gombe, sous peine de saisie de leur véhicule et de détention. De même, tout rassemblement de plus de six personnes est proscrit dans cette zone. Les vendeurs ambulants et les enfants des rues, appelés Shegués, sont également bannis de la commune de Gombe.

Ces mesures ont été annoncées par le commissaire général de la PNC, le commissaire divisionnaire principal Alonga Boni, après une réunion de sécurité présidée par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi.

La police prête à sévir

Le commissaire Boni a averti que la police allait sévir contre toute personne qui perturberait l’ordre public et empêcherait les autres de travailler. Il a appelé au calme et au respect des lois. La police veillera à l’application stricte de ces mesures.

Benjamin Alonga Boni, Commissaire PNC/Kinshasa (Ph. droits tiers)

Les manifestants ont ciblé des missions diplomatiques parce qu’ils les accusent de soutenir le Rwanda, qui est soupçonné d’appuyer les rebelles du M23 dans l’est de la RDC. Ils expriment ainsi leur colère contre l’ingérence étrangère et l’insécurité dans leur pays. Le gouvernement congolais a condamné ces violences et promis de protéger les diplomates et le personnel international.

Les manifestants à Kinshasa semblent être soutenus par une partie de la population congolaise qui partage leur mécontentement contre l’ingérence étrangère et l’insécurité dans l’est du pays. Ils sont aussi appuyés par certains partis politiques et mouvements citoyens qui dénoncent le rôle du Rwanda et de ses alliés occidentaux dans la crise du Nord-Kivu. Par exemple, le parti d’opposition Ensemble pour le changement, dirigé par Moïse Katumbi, a exprimé sa solidarité avec les manifestants et demandé au gouvernement de « faire respecter la souveraineté nationale ». De même, le mouvement citoyen Lucha a appelé à une « mobilisation générale » pour « défendre la patrie ».

Rôle controversé des occidentaux au Nord-Kivu

Le rôle des alliés occidentaux dans la crise du Nord-Kivu est complexe et controversé. Selon certaines sources, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France auraient des intérêts économiques et stratégiques dans la région, liés à l’exploitation des ressources minières, notamment le coltan, un minerai essentiel pour la fabrication des téléphones portables et d’autres appareils électroniques.

Ces pays seraient également impliqués dans le soutien politique et militaire au Rwanda, considéré comme un allié régional et un rempart contre les groupes armés hutus, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), accusées de génocide en 1994. Toutefois, cette position serait contestée par d’autres acteurs, qui reprochent aux alliés occidentaux de favoriser l’ingérence du Rwanda dans les affaires internes de la RDC, de méconnaître les revendications des populations locales et de contribuer à l’instabilité et à la violence dans le Nord-Kivu.

Ainsi, les alliés occidentaux seraient à la fois des acteurs de la paix, à travers leur participation à la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) et à l’Union européenne, et des acteurs de la guerre, à travers leur influence sur les belligérants régionaux. Lire aussi : Kinshasa : Fin du moratoire accordé aux « Wewa » par Gentiny Ngobila – Infocongo

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