La nouvelle n’a surpris personne, le lauréat du prix Nobel de la paix de 2018 Denis Mukwege, a annoncé sa candidature à la magistrature suprême, tordant le cou à la rumeur.
Arrivé poings levés sous les applaudissements de ses partisans à la paroisse Fatima, à Kinshasa, le « réparateur des femmes », Denis Mukwege a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle. « Demain sera tard, a-t-il lancé sous les acclamations du public, ce lundi 2 octobre. J’y vais maintenant ! ». Le patron de l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu a désormais deux mois et demi pour s’imposer au sein d’une opposition qui avance en ordre dispersé.
Denis Mukwege, sans langue de bois
Le plus célèbre gynécologue congolais, présenté par ses partisans comme « le choix du peuple », est longuement revenu sur les raisons qui ont motivé sa décision. « Notre pays est devenu la honte du continent », a-t-il déclaré.
Fustigeant « les rapaces qui font main basse sur les richesses de la RDC », Denis Mukwege a dressé un bilan très critique de l’administration Tshisekedi, l’accusant d’avoir « préparé la fraude » au lieu de « préparer un bilan ». Dénonçant tour à tour « le débauchage parlementaire » et « l’intervention de forces étrangères sans autorisation du Parlement », le prix Nobel de la paix 2018 a estimé que la « Constitution est foulée sous le regard complaisant de celui qui est censé en être le garant », plaidant pour une « véritable rupture ».
L’appel du peuple
Jamais en retrait de l’actualité de son pays, le médecin congolais se limitait jusque-là à des prises de paroles critiques à l’égard du régime et du processus électoral en cours, sans toutefois se prononcer sur ses propres ambitions. Il s’était contenté de dire que, « si le peuple s’organisait », il « considèrerait son appel. », écrit à son sujet le magazine panafricain Jeune Afrique.
Mais au fil des mois, il a progressivement donné corps à l’hypothèse d’une candidature. Le 26 décembre 2022, il a notamment signé une déclaration commune avec les opposants Martin Fayulu et Matata Ponyo Mapon pour dénoncer le « déficit criant de leadership et de gouvernance » du régime actuel. Lire aussi : Journée du génocide : « la Nation congolaise a le droit de disposer de ses ressources et de vivre en paix, à l’abri des interférences et des ingérences étrangères » (Denis Mukwege) – Infocongo
Avec Jeune Afrique