Le parti politique de Moise Katumbi n’a pas tardé à réagir au sujet de la perquisition, dans la matinée de ce jeudi 8 juin, dans les résidences de son président national, à Kinshasa et dans celle de son collaborateur, à Lubumbashi. Dans une communication lue par le secrétaire général, le parti dénonce une et condamne des « abus de plus et de trop » du régime en place et appelle la population à la résistance.
« Ensemble pour la République condamne et dénonce comme des abus de plus et de trop, les perquisitions effectuées en ce jour dans la résidence de son président national et dans celle de son collaborateur dont la détention arbitraire est en cours, comme un harcèlement qui ne vise qu’à museler l’opposition et voiler les insuffisances du pouvoir en place. Nous appelons le peuple souverain à résister à cette dérive dictatoriale qui prépare le lit de confrontation entre congolais alors que d’immenses défis sociaux et sécuritaires accablent déjà ce peuple, et que la cohésion nationale s’en trouve fortement menacée », a déclaré Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général d’Ensemble pour la République.
En effet, les services des renseignements militaires ont perquisitionné les résidences appartenant à Moise Katumbi et celles de son conseiller stratégique Salomon Idi Kalonda Della. La première maison à être visée est celle située dans le quartier GB à Kinshasa. Des agents en tenues civiles et d’autres en treillis ont fouillé de fond en comble toutes les pièces de cette propriété de l’ancien gouverneur.
Harcèlement politique
Ensemble pour la République considère cet acte comme un harcèlement politique orchestré à l’endroit de Moïse Katumbi et de sa famille politique par différents services de l’Etat. Tant cette opération s’est déroulée, indique Dieudonné Bolengetenge, sans que le propriétaire de lieu n’ait été prévenu de cette action alors qu’il est même absent de Kinshasa.
« Ce qui s’est passé chez lui est tout simplement innommable. Les agents ont bouclé une partie du quartier de sa résidence et évacué toute personne présente aux alentours, refusé l’accès aux avocats du propriétaire du lieu dont ils ont forcé les portes pour opérer leur forfait. Une perquisition et la fouille d’un lieu en vue d’y trouver les preuves d’une infraction », relève le secrétaire général d’Ensemble pour la République.
Et d’ajouter :
« Au terme de cette opération irrégulière et cavalière, rien d’anormal n’a été trouvé ou retenu. Le PV dressé à la main par les visiteurs comportait des vides entre les paragraphes, qui ont mis la puce à l’oreille de la personne trouvée dans les voisinages, et qu’on a pressée de signer. Faute de garantie d’obtenir une copie par devers elle, cette personne n’a pas signé »
Salomon Kalonda, proche collaborateur du Président d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, a été arrêté à l’aéroport de Ndjili à Kinshasa alors qu’il se rendait à Lubumbashi après des manifestations organisées par quatre leaders de l’opposition. Il est actuellement détenu dans les locaux de la DEMIAP.
Les services des renseignements militaires lui reprochent de détenir une arme à feu, de vouloir renverser le pouvoir en place en République démocratique du Congo par tous les moyens et y installer un ressortissant katangais, et de conjurer, avec les officiers de l’armée rwandaise, pour renverser le pouvoir à Kinshasa
Jusqu’au moment de cette communication, Ensemble pour la République ne note pourtant aucune infraction dont Moïse Katumbi est présumé l’auteur. Lire aussi: Les résidences de Moise Katumbi et Salomon Kalonda à Lubumbashi et Kinshasa perquisitionnées par les renseignements militaires – Infocongo